Les années métalliques - Michel DEMUTH

Nouvelles & Extraits

Article publié le lundi 4 avril 2011 par Philémont

Les premières lignes

HELTREB CONTEMPLAIT LA VILLE depuis le viaduc de cristal synthétique qui joignait d’un seul élan la Tour de Construction au Spatioport. Et c’était un spectacle qui glaçait le cœur et incendiait l’esprit. Aussi loin que portait le regard d’Heltreb, il n’y avait que les tapis blancs et mats de terrains vides, les rubans luisants où couraient des machines, les ouvertures rondes et parfaites de tunnels venus d’un infini obscur. Et dans toute l’immense ville, dans tout ce jaillissement monochrome aux gammes de métal, il n’était pas un seul humain. Pas un être de structure naturelle, pas un animal et sans doute pas le plus infime micro-organisme. Heltreb s’imaginait très bien un quelconque microbe dérivant au-dessus des froides avenues et les bouches suceuses de la voirie se tendant vers lui, le tuant proprement en un centième de seconde, avec un sursaut d’électronique répulsion. Heltreb était descendu du ciel une dizaine de minutes plus tôt. C’était là un événement qui ne s’était pas produit depuis plus de trois cents ans : un humain se posant sur la Terre, la vieille Terre Maternelle. Et il était venu envoyé par la race humaine tout entière, la race éparpillée sur un mil-liard d’étoiles, pour arrêter le battement argenté de ce monstrueux cœur de robot. Sur toute la Terre, inutiles et vaines, les machines se recréaient sans cesse, construisaient sans cesse, en un flot tumultueux et éternel déversé des réservoirs d’énergie. Car l’énergie ne s’arrêtait pas. Tant que le soleil passerait dans le ciel puis contournerait la Terre pour revenir au matin en pluie de rayons, de corpuscules, de chaleur et de couleurs.

L’avis de Philémont

Heltreb est envoyé en mission sur la vieille planète Terre. Abandonnée par les hommes depuis trois siècles, elle n’est plus occupée que par des robots qui poursuivent inlassablement leur besogne aussi mécanique qu’absurde. Comme cela contribue à rendre la planète inhabitable, la mission d’Heltreb est simple : détruire les robots afin de rendre son berceau à l’humanité.

Voici donc une nouvelle très asimovienne (sa première parution date de 1959) dans laquelle l’homme est dépassé par sa propre création et doit apprendre à contourner les lois de la robotique pour arriver à ses fins. C’est extrait du recueil A l’est du cygne de Michel DEMUTH et c’est proposé en téléchargement sur la plateforme numérique du Bélial’.


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