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"L’Homme noir" de Eric Bury
Nouvelles & Extraits
"L’Homme noir" de Eric Bury :
L’homme noir se leva avec une profonde expiration. Les pluies avaient enfin cessé. Il ôta son poncho de plastique et cracha jaune avant de se mettre en route. Son pas lent arpentait la “voie sèche”, cet amoncellement de débris et de déchets qui formait une sorte de passerelle au dessus du paysage détrempé. L’horizon monotone ne révélait aucune fumée de village dans le ciel d’ardoise. La boue acide et la voie sèche constituaient l’univers de l’homme noir depuis de longs mois déjà. Sur son visage sans expression, les cicatrices des sangsues et les traces de combats passés marquaient ses traits réguliers. Ses yeux d’ambre étaient comme deux foyers ardents au fond d’une mine de soufre.
Dans ses pensées, on voyait des libellules d’or au dessus d’une forêt émeraude, des tours blanches lancées dans les nuages, des femmes aux cheveux de lumière à la frontière du pays des rêves, des sourires et des chants anciens autour d’un feu jamais éteint.
L’homme noir prit un peu de viande de sangsue et se mit à mâcher avec appliquation. Son corps maigre avait gardé la trace de muscles puissants qui avaient fait sa renommée il y a des années, avant les pluies acides. Derrière lui, la femme noire était morte sans un bruit et ça n’avait pas d’importance. Depuis longtemps, l’homme noir ne parlait plus à la femme noire, seule la longue habitude des gestes quotidiens avait entretenu leur équipe. Survivre était plus important que le bonheur ou l’amour.
Dans ses pensées, un oiseau de cristal traversait l’espace en direction du soleil. Des enfants aux sourires frais jouaient dans l’herbe tendre. Un poisson argenté éclaboussait le visage de jeunes pècheurs. Les fruits roses et jaunes croquaient sous les dents en répendant un flot de saveurs sucrées.
L’homme noir s’immobilisa. L’odeur était là. Aussitôt il prit la sagaie de fer et s’accroupit, tendu et inquiet. Un Bibop puant la charogne se hissa sur la voie sèche, rampant sur son ventre écailleux, insensible à l’acide. Sa langue souple balayait l’air devant lui pour voir et sentir, car le Bibop est aveugle. L’odeur de l’homme noir l’attira rapidement et la sagaie de fer partit comme l’éclair. Le Bibop esquiva avec adresse, sentant les ondes de déplacement de l’arme. D’un coup de griffe, il arracha un morceau du bras droit de l’homme noir qui tomba sur le sol, les dents serrées, sans un cri. La mort était proche, le sang coulait.
Dans ses pensées, des troupeaux de cerfs à travers la forêt, un baiser de jeune vierge pour la chance à la chasse, un pont de liannes au dessus des cascades magiques, la couleur des pierres sacrées lors des fêtes de printemps…
“Alphar ! Non, Alphar !” La voix d’une femme avait fendu l’air et sorti l’homme noir de son rêve d’agonie. Une jeune fille était devant lui, merveilleuse et lumineuse. Elle avait renvoyé l’animal aux profondeurs des marais et lui tendait une main délicate et dorée. Ses ongles roses et ses bracelets de métal blanc, sa tunique courte ouverte sur ses seins nus, sa chevelure blonde et ses yeux en amande… c’était une Déesse d’Acide comme on les décrivait dans les fables anciennes. Allait-elle l’emmener au pays de rêves ? Déjà il ne souffrait plus de la blessure infligée par le Bibop. Il ouvrit la bouche comme pour parler mais la Déesse posa un doigt sur ses lèvres et lui fit signe de la suivre. Ensemble ils s’élevèrent dans les airs et disparurent au delà des nuages couleur de suie.
Sur la voie sèche, le monstre griffu dépeçait la carcasse sanglante qui avait été le corps de l’homme noir. Le ciel d’ardoise fit entendre le grondement du tonnerre, la pluie acide se mit a tomber.
"L’Homme noir" de Eric Bury