
Titre Original
Lord Valentine’s Castle, 1980Traduction de Patrick BERTHON ; Illustration de Jackie PATERNOSTER
Livre de Poche, collection Science Fiction n° 7238, avril 2002, 672 pages
Prix Locus -
Genre

Evaluation

Du même auteur
- L’oreille interne
- Nouvelles au fil du temps T1 : 1953-1970, Le chemin de la nuit
- Le Livre des Crânes
- Les monades urbaines
- Le Nez de Cléopâtre
- Prestimion le Coronal (T6 Le Cycle de majipoor)
- Nouvelles au fil du temps T2 : 1971-1981, Les jeux du Capricorne
- Les sorciers de Majipoor (T5 Le Cycle de Majipoor)
- Lettres de l’Atlantide
- Pavane au fil du temps
- Le septième sanctuaire (Nouvelle de l’anthologie Légendes)
- La Porte des Mondes
- Le roi des rêves (T7 : Le Cycle de Majipoor)
- L’homme dans le labyrinthe
- Valentin de Majipoor (T3 Le Cycle de Majipoor)
- Les montagnes de Majipoor (T4 Le Cycle de Majipoor)
- Légendes
- Chroniques de Majipoor (T2 Le Cycle de Majipoor)
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Le château de Lord Valentin (T1 Le Cycle de Majipoor)
SILVERBERG Robert
Quatrième de couverture :
Sur la planète géante de Majipoor, Valentin est le Coronal désigné. Il doit donc exercer le pouvoir suprême à la mort du précédent Pontife. Mais victime d’un complot, il se retrouve amnésique, errant sur les routes.
Devenu jongleur en compagnie d’une troupe de saltimbanques, il va emprunter la longue route qui le ramènera à son château.
Voici enfin réédité au Livre de Poche le premier volume du cycle de Majipoor qui comprend également, dans la même collection, Chroniques de Majipoor, Valentin de Majipoor, Les Montagnes de Majipoor et Les Sorciers de Majipoor.
Le château de Lord Valentin a obtenu le prix Locus. C’est le roman le plus fameux de Robert Silverberg.
L’avis de Cyrallen :
Le château de Lord Valentin possède pour héros principal Valentin, jeune homme amnésique au début du roman et qui se retrouve sans but sur une planète géante : Majipoor.
Ses rencontres successives avec un jeune gardien de troupeau, des jongleurs qui l’accepteront dans leur troupe itinérante, ainsi que ses voyages dans les contrées exotiques de Majipoor le mèneront, au fil des représentation de jonglage de la troupen sur les traces de son passé perdu.
Outre les aventures variées de Valentin le brun (oui, c’est important qu’il soit brun, ne vous y trompez pas) Il faut surtout voir en ce roman un descriptif de la planète géante Majipoor, qui, de part sa diversité de contrées et régions, rappelle un peu l’imaginaire d’un autre grand de la SF : Jack Vance.
Silverberg a écrit le Château de Lord Valentin et le reste du cycle après une période de 4 ans de non-écriture, (arrêt dû au fait qu’il s’estime à l’époque déçu par la critique et par l’édition américaine qu’il accuse de mutiler ses livres) à la suite d’une idée de roman qu’il qualifie " d’irrésistible". Ainsi naît Lord Valentin, le héros d’un cycle célèbre de la SF des années 1980. Succès immédiat aux États-unis, Lord Valentin mêle aventure de toutes sortes et paysages originaux, créatures étranges parfois éloignées de l’humanoïde type, ainsi qu’une intrigue basée sur la quête de buts toujours plus éloignés.
Il est à regretter que les personnages composant la petite troupe sympathique de jongleurs à laquelle s’attachent les pas de Valentin soient trop peu détaillés tout le long de ce roman de 670 pages. Mais les alternances de forêts, océans, montagnes, ainsi que les villes hétéroclites traversées en font un roman très agréable à lire pour qui souhaite s’évader et apprendre la géographie de la fantastique planète qu’est Majipoor.
L’avis de Philémont :
Majipoor est une immense planète dont la faune et la flore sont aussi diversifiées qu’exubérantes. Ce monde est par ailleurs quasiment dépourvu de métaux, ce qui limite sérieusement le progrès technologique et la prolifération des armes autres que les armes blanches. C’est pourtant cette planète qui a été colonisée par les Terriens il y a plus de 10 000 ans, suivis par d’autres populations extraterrestres, conduisant la population à quelque vingt milliards d’individus.
Ce sont toutefois les humains qui ont la mainmise sur le système politique de Majipoor. Celui-ci est assis sur quatre pouvoirs complémentaires. Deux d’entre eux sont relativement classiques : c’est celui du Pontife, souverain principal qui a à sa charge l’administration de Majipoor, et celui du Coronal, qui a un rôle de représentation et garantit la justice. Les deux autres sont plus originaux : c’est celui de la Dame de l’Ile, qui se charge du bien-être des habitants de Majipoor en leur soumettant des rêves apaisants, et celui du Roi des rêves, qui par le même biais, quoi qu’un peu plus puissant, est chargé du pouvoir de répression et de prévention du crime.
Lorsqu’un Pontife décède, le Coronal lui succède automatiquement et rejoint le Labyrinthe, la résidence traditionnelle du Pontife. Le Coronal a préalablement désigné celui qui lui succèdera sur le Mont du Château, tout le monde étant susceptible de pouvoir exercer cette charge. La Dame de l’Ile est systématiquement la mère du Coronal en place ou, à défaut, sa soeur et siège sur l’Ile du sommeil. Seule la charge de Roi des rêves est héréditaire dans la famille Barjazid et est assurée depuis le continent méridional de Suvrael.
Tel est le cadre du cycle de Majipoor que Robert Silverberg a entamé en 1980, et achevé (provisoirement ?) en 2001. Il comporte six romans, un recueil de nouvelles et une nouvelle publiée indépendamment du cycle dans lesquels on trouvera du bon, du très bon et, malheureusement, du moins bon. En intégrant une troupe de saltimbanques, Valentin prend peu à peu conscience que sa personnalité a été usurpée et qu’il est en fait Lord Valentin, le Coronal. Tout en se réappropriant ses souvenirs, et son âme, il va conduire ses compagnons sur la route qui le ramènera à son château…
Telle est l’intrigue du "road-novel" auquel nous convit Robert Silvergerg. En effet, avec le premier tome du cycle de Majipoor, il s’agit avant tout pour l’auteur de nous faire traverser les grands espaces de Majipoor, expérience touristique sans nulle autre pareille. Car Majipoor a beau être d’une dimension colossale, c’est également un monde passionnant et cohérent qui procure énormément de plaisir au lecteur.
Malheureusement les descriptions détaillées de la faune et de la flore de Majipoor ont tant d’importance qu’elles éclipsent quelque peu l’intrigue et la multitude de personnages que l’on rencontre. En dehors de Valentin, Robert Silverberg développe si peu la psychologie de ses personnages que l’on a parfois l’impression que s’ils n’étaient pas là Valentin avancerait de la même façon vers son but. Surtout, il y a un problème de rythme dès la troisième partie (sur cinq), lié à des sauts temporels plus ou moins importants, qui donnent une impression de facilité à la tâche complexe de Valentin. C’est ainsi que d’un paragraphe à l’autre on peut avoir parcouru des centaines de kilomètres, ou se retrouver plusieurs mois en avant.