La cabane de l’aiguilleur

WILSON Robert Charles

Article publié le vendredi 16 septembre 2011 par Philémont

Quatrième de couverture

Parce qu’une explosion a endommagé le complexe de recherches de Two Rivers, les pompiers locaux, dans l’incapacité de contacter l’armée, se rendent sur les lieux à la recherche de survivants… pour aussitôt rebrousser chemin. Certains ont vu des anges jaillir des flammes. Pour d’autres, il s’agissait de monstres terrifiants. Et ce n’est pas le plus étrange, car autour de Two Rivers la forêt a changé. Visiblement plus ancienne, elle coupe désormais toutes les routes d’accès.

Révélé au grand public par le succès mondial de Spin, Robert Charles Wilson a publié son premier roman, La Cabane de l’aiguilleur, en 1986, mais ne connaîtra son premier véritable succès que huit ans plus tard avec Mysterium, lauréat du prix Philip K. Dick 1994. Outre les romans La Cabane de l’aiguilleur et Mysterium, sont aussi au sommaire de ce volume six nouvelles inédites en français, dont « Le théâtre cartésien », lauréat duTheodor Sturgeon Mémorial Award 2007, et « Julian », finaliste du prix Hugo 2007.

Préface de Jacques Baudou

L’avis de Philémont

La cabane de l’aiguilleur est le premier roman de Robert Charles WILSON. Il se déroule trois ans après la crise de 1929 dans une petite ville des Etats-Unis. Celle-ci est totalement sclérosée, par la conjoncture économique d’une part, par la mentalité de ses habitants d’autre part. Car la misère associée aux préceptes rigoureux du baptisme ne sont pas sources de progrès, mais bel et bien le meilleur chemin vers l’intolérance. Travis Fisher et Nancy Wilcox en font d’ailleurs les frais quand, confrontés à l’inconnu (une couple d’individus manifestement venu d’ailleurs), ils décident de soutenir la différence face à l’ire d’une population haineuse.

On trouve donc dans ce roman tout ce qui caractérise aujourd’hui cet auteur. C’est son utilisation parcimonieuse et élégante des artefacts traditionnels de la science fiction ; c’est son empathie pour les personnages mis en scène ; c’est aussi son appétence pour les implications sociales des faits imaginés. En d’autres termes, dès son premier essai, WILSON parvient à donner à son récit l’épaisseur qui atteindra son apogée vingt ans plus tard avec Spin. Mais il est également intéressant de trouver au fil du récit des références explicites aux influences de l’auteur ; c’est par exemple Herbert George WELLS pour la littérature, ou bien Carl Gustav JUNG pour la psychologie. Moins reconnu par l’auteur, mais néanmoins ressenti par le lecteur amateur de littératures de l’imaginaire, l’atmosphère du roman peut également faire penser à quelques références tels que Ray BRADBURY, Theodore STURGEON ou encore Stephen KING.

Comme avoué par Robert Charles WILSON dans l’introduction à ce récit, La cabane de l’aiguilleur est un « roman de jeune homme » avec tout ce que cela implique d’imperfections. Il n’est donc pas aussi aboutit que ses textes majeurs, mais tout de même le roman prometteur d’un auteur qui tiendra justement toutes ses promesses.


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