Darwinia

WILSON Robert Charles

Article publié le lundi 10 octobre 2011 par Philémont

Quatrième de couverture

Mars 1912, l’Europe et une partie de l’Angleterre disparaissent subitement, remplacées par un continent à la faune et à la flore non terrestres que l’on ne tarde pas à nommer la Darwinie. Pour le jeune Guilford Law, cette tragédie n’a rien d’un miracle ou d’une punition divine ; plutôt une énigme que la science pourra un jour résoudre. Fort de cette certitude, il va tout sacrifier pour faire partie de la première grande expédition d’exploration destinée à s’enfoncer au coeur du continent inconnue ; une expédition qui, de mort violente en mort violente, le mènera plus loin qu’il ne pouvait l’imaginer…

Nominé au prestigieux prix Hugo en 1999, Darwinia est une oeuvre d’une singulière ambition, qui évoque l’époque glorieuse où les savants étaient aussi explorateurs et aventuriers.

Robert Charles Wilson, d’origine américaine mais vivant depuis longtemps au Canada, est né en 1953. Après les succès de BIOS et de Darwinia, il a publié dans la collection Lunes d’encre Les Chronolithes, un thriller temporel qui confirme définitivement l’originalité de son talent.

L’avis de Philémont

En 1912 l’Europe telle qu’on la connaît laisse subitement la place à un continent nouveau, dans lequel l’humanité a disparu au profit d’une faune et d’une flore totalement vierge. Pour Guilford Law, enfant à l’époque des faits, l’évènement marque à jamais sa vie, à commencer par celle de jeune adulte qu’il entame en tant que photographe dans une expédition scientifique visant à explorer ce nouveau monde.

Darwinia démarre donc comme un roman d’exploration, Robert Charles WILSON adoptant le mode de l’uchronie pour nous rappeler qu’en ce début du vingtième siècle les scientifiques étaient encore des aventuriers. Mais bien vite l’auteur dissémine ici et là des éléments propres à la science fiction, immergeant ses lecteurs dans un véritable monde parallèle qui rend le récit de plus en plus complexe. Il est vrai qu’il met en miroir l’Histoire officielle pour le moins difficile du XXème siècle, et les faits non moins durs vécus par les protagonistes de l’exploration de la Darwinie.

Si l’idée de départ et son traitement sont particulièrement originaux, le roman de WILSON est aussi difficile d’accès. Pourtant l’auteur essaye dans ce roman de donner des explications aux évènements qu’il raconte, ce qui n’est pas si courant chez lui. Malheureusement il perd trop souvent le lecteur dans des explications métaphysiques si ce n’est peu convaincantes, du moins d’un intellectualisme tortueux. A l’exception de Guilford Law, même ses personnages ne sont pas aussi aboutis que dans bien d’autres de ces romans, qu’ils soient antérieurs ou postérieurs à cette oeuvre.

La lecture de Darwinia s’achève donc sur une demi-déception, l’idée de départ demeurant d’une originalité rare, la découverte du nouveau monde particulièrement réussie, et la prose de Robert Charles WILSON toujours aussi fluide et plaisante. C’est d’ailleurs largement suffisant pour rendre cette lecture enthousiasmante.


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