Les chronolithes

WILSON Robert Charles

Article publié le lundi 9 juin 2008 par Philémont

Quatrième de couverture :

La vie de Scott Warden bascule le jour où il est témoin de l’apparition du premier Chronolithe à Chumphon, en Thaïlande. Ce monument hors du commun célèbre la victoire du seigneur de la guerre Kuin. Mais cette victoire n’aura lieu que dans vingt ans et trois mois. Qui peut bien être ce Kuin dont on ignore tout ? Et comment ce monument a-t-il pu venir quasi instantanément du futur ? Autant de questions auxquelles vont tenter de répondre Scott et son ancien professeur de physique, Sulamith Chopra, pendant qu’autour d’eux le monde semble s’écrouler, dans l’attente de l’avènement de Kuin.

Un grand roman de science-fiction aux allures de thriller scientifique empreint, comme souvent chez Robert Charles Wilson, d’humanisme et de mélancolie.

Né en 1963 en Californie mais vivant aujourd’hui à Vancouver, Robert Charles Wilson s’est imposé comme l’une des têtes de file de la science-fiction canadienne avec de romans tels que Mysterium, BIOS, Darwinia, Les Chronolithes ou Spin qui lui ont valu de nombreux prix littéraires, dont le prestigieux prix Hugo.

L’avis de Philémont :

En 2021 Scott Warden est témoin de l’apparition en Thaïlande du premier chronolithe. Obélisque massif à la composition inconnue et inaltérable, il commémore la victoire d’un dénommé Kuin, vingt ans plus tard. Et bientôt les chronolithes se multiplient dans toute l’Asie, puis sur les autres continents, dévastant tout aux alentours. Mais la destruction n’est pas uniquement physique ; les esprits sont également touchés, l’issue des batailles à venir semblant inéluctable…

Et c’est par le prisme de la vie de Scott Warden que Robert Charles WILSON choisit d’exploiter sa brillante idée de départ. Plus qu’une explication de l’apparition subite des chronolithes, c’est l’effet psychologique de ce qu’ils annoncent qui l’intéresse. Ainsi à mesure que les chronolithes se multiplient, l’ordre mondial est bouleversé, notamment par la montée en puissance des groupuscules kuinistes. Scott Warden devient alors témoin de la lente dérive de son existence, ses déboires personnels donnant au lecteur une vision métaphorique de l’effet de ces monuments sur toute l’humanité.

Les chronolithes exploite donc une idée de pure Science-Fiction pour se faire roman intimiste et humaniste. Il ne joue donc pas des grosses ficelles du genre, mais s’articule autour de toutes les subtilités de la psychologie du genre humain. C’est d’ailleurs servi par une très belle écriture mettant bien en avant l’impuissance et la tristesse du personnage principal face à la disparition programmée de son univers.

On l’aura compris, tout cela fait de ce roman une oeuvre d’une rare intelligence.


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