Axis

WILSON Robert Charles

Article publié le mercredi 16 décembre 2009 par Philémont

Quatrième de couverture

Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l’arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Equatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan. C’est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l’humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l’énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d’étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde. Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance ?

Avec Axis, Robert Charles Wilson continue l’immense aventure cosmique et humaine de Spin… et prouve une fois de plus l’ampleur de son talent.

Né en Californie, récemment naturalisé canadien, Robert Charles Wilson a reçu le prix Hugo 2006 et le Grand Prix de l’Imaginaire 2008 pour Spin. Ses romans, qui évoquent la science-fiction classique de Theodore Sturgeon et Clifford D. Simak sont tous teintés d’un profond humanisme mais aussi d’une douce mélancolie.

L’avis de Philémont

Il y a trente ans le Spin disparaissait et le portail vers le Nouveau Monde était ouvert. Aujourd’hui l’humanité a colonisé ce dernier. Isaac y est un petit garçon doté d’étranges pouvoirs élevé au sein d’une communauté perdue en plein désert. Lise Adams y recherche son père mystérieusement disparu depuis douze ans. Turk Findley est quant à lui un baroudeur dont les aventures vont le rattacher intimement aux deux premiers. Un 34 août, alors qu’Isaac se promène dans le désert et que Lise et Turk sortent dîner, une pluie de cendres grises balaye la planète. D’où viennent ces cendres ? Sont-elles de nature minérale ou organique ? Sont-elles liées aux Hypothétiques, les toujours aussi mystérieux créateurs du Spin et du portail vers le Nouveau Monde ?

Suite directe d’un roman exceptionnel, Axis est probablement très attendu par bon nombre de lecteurs de Spin. D’une part, ils ont probablement hâte de découvrir la suite de la destinée de l’humanité au regard de la mort annoncée du soleil. D’autre part, ces mêmes lecteurs se demandent certainement comment Robert Charles WILSON parviendra à se renouveler, d’autant qu’il s’essaye pour la première fois ici à l’exercice du cycle.

De fait, avec Axis, il n’y a pas d’immersion dans un nouvel univers, comme on en a l’habitude quand on ouvre n’importe quel autre roman de cet auteur. Cela limite donc l’effet de surprise que la découverte de ses idées originales suscitait jusqu’alors. De même, alors que ses personnages les plus marquants sont généralement développés sur plusieurs décennies, ici il ne les suit que sur quelques semaines, ce qui nuit à leur profondeur et à l’émotion qu’ils suscitent chez le lecteur. L’humain et sa vie en société restent néanmoins au coeur de son intrigue, mais ils s’effacent quelque peu au profit d’un thriller pré-apocalyptique, certes parfaitement cohérent, mais bien moins riche et émouvant que dans Spin.

C’est donc avec une certaine déception que l’on referme ce roman. Mais déception n’est pas ici synonyme de médiocrité, bien au contraire. L’intrigue se suit en effet avec grand plaisir, WILSON l’ayant parfaitement structurée, comme il nous en a donné l’habitude. Il poursuit simplement le développement de son idée de départ, posant d’innombrables questions auxquelles il n’apporte que rarement une réponse, en tout cas définitive. Les fins ouvertes sont certes une habitude chez WILSON, mais celle d’Axis l’est bien plus encore que dans ses autres romans.

Au final, retenons qu’Axis paye simplement les grandes qualités de Spin, se posant comme un roman mineur après une oeuvre majeure. Cela n’empêche donc pas de prendre beaucoup de plaisir à cette lecture ; cela n’empêche pas non plus d’attendre la conclusion annoncée du cycle avec impatience. D’ailleurs, de l’aveu même de Robert Charles WILSON, « Axis a réellement besoin de Vortex pour s’achever correctement » [1].

Notes

[1] http://www.cafardcosmique.com/Robert-Charles-Wilson


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