Le monde inverti

PRIEST Christopher

Article publié le lundi 8 septembre 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Christopher Priest est né à Manchester en 1943. Il écrit depuis 1968 et enseigne actuellement la science-fiction à l’université de Londres. Il édite une revue d’études sur ce genre littéraire : Foundation.

Helward Mann a aujourd’hui l’âge de 1000 km ; il est majeur et choisit d’entrer dans la guilde des Topographes du futur. Lui qui a toujours vécu dans l’univers aseptisé de la crèche, il peut enfin sortir de la ville et connaître les mystères du monde qui l’entoure… Pour la Cité-Terre, reculer vers le Sud signifie la mort ; si elle veut survivre, elle doit se rapprocher sans cesse de l’Optimum, situé au Nord, quelque part dans le futur. Or, pour sa première grande mission, Helward Mann est précisément envoyé dans le Sud ; Temps et Espace s’interfèrent, êtres et végétation diminuent de façon grotesque : un monde qui défie la raison ?

L’avis de Philémont

La Cité Terrestre est un univers parfaitement hiérarchisé et strictement clos. Ses habitants, bien que pas particulièrement malheureux, ne peuvent sortir de la ville ni même apprendre quoi que ce soit du monde extérieur. Seuls les membres des guildes du premier ordre, au nombre de six, bénéficient de dérogations à ces règles inflexibles.

Il y a la guilde chargée de la Pose des Voies, une pour la Construction des Ponts et une autre responsable de la Traction. Car la Cité Terrestre est posée sur rails et ne cesse d’avancer vers le Nord, à destination de l’Optimum qui lui-même est mouvant ; dès lors l’objectif est de se maintenir en permanence au plus près de ce point. Les membres de ces trois guildes peuvent toutefois se faire aider par les autochtones des villages croisés sur le chemin de la ville. Ceux-ci sont recrutés et rémunérés par la guilde des Echanges, et surveillés par la cinquième guilde : la Milice. Il y a enfin la guilde des Topographes du Futur dont les membres sont chargés de reconnaître le trajet de la Cité Terrestre. C’est dans cette dernière que Helward Mann est admis, à l’âge de 1 000 km, comme apprenti. Et c’est avec lui que le lecteur découvre cet univers singulier dont la finalité est pour le moins obscure.

Troisième roman de Christopher PRIEST, Le monde inverti est l’oeuvre qui l’a fait connaître au public et reconnaître par ses pairs (prix de la British Science Fiction Association en 1974). L’auteur y aborde un thème qui est désormais sa marque de fabrique : la perception de la réalité. Mais à l’époque ses univers ne relevaient pas encore du fantastique ou de l’onirisme, comme dans Le prestige ou La séparation, mais s’inscrivaient dans une pure démarche de Science-Fiction.

Plus précisément, Le monde inverti est une oeuvre représentative de la Hard Science contemporaine. Son postulat est en effet parfaitement crédible, les technologies et phénomènes utilisés dans le récit étant décrits rigoureusement, leur donnant une forte plausibilité scientifique. Ainsi la nature du monde sur lequel évolue la Cité Terrestre conduit à des distorsions physiques et temporelles que ses habitants sont contraints de fuir pour survivre.

Cela fait de ce roman une oeuvre complexe. Elle n’est pas pour autant difficile à lire, PRIEST étant déjà à l’époque un formidable conteur. C’est donc avec un intérêt jamais démenti que le lecteur suit les aventures de Helward Mann jusqu’à leur dénouement terriblement d’actualité.


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