Le Prestige

PRIEST Christopher

Article publié le mercredi 2 janvier 2008 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Alfred Borden et Rupert Angier, deux prestidigitateurs hors du commun, s’affrontent dans un duel sans merci. Trois générations plus tard, au cours d’une enquête sur une secte, le journaliste Andrew Wesley fait la connaissance de Kate Angier. Elle lui révèle qu’il s’appelle en fait Andrew Borden, et qu’une guerre oppose leurs deux familles depuis la fin du XIXe siècle. Quand Andrew découvre le rôle exact joué par le scientifique Tesla dans toute cette affaire, sa vie en est bouleversée à jamais…

Ce roman a reçu le World Fantasy Award, catégorie « Meilleur roman ».

Considéré comme l’un des écrivains les plus originaux de la littérature anglo-saxonne, Christopher Priest a écrit quelques-uns des textes majeurs de l’imaginaire contemporains : Le monde inverti, La séparation ou encore La fantaisie pétrifiante.

L’avis de Philémont :

Dans l’Angleterre victorienne, deux illusionnistes talentueux s’affrontent dans un duel de plus en plus dangereux, chacun voulant détruire la carrière de l’autre. Deux générations plus tard, leur descendance respective est toujours en conflit…

Le prestige est un roman à quatre voix. Il y a Alfred Borden et son arrière petit-fils Andrew Wesley d’un côté, Rupert Angier et son arrière petite-fille Kate de l’autre. Chacun prend tour à tour la parole pour décrire les évènements qui ont conduit à une situation à la fois complexe et mystérieuse. Cela se fait à travers les journaux circonstanciés des deux ancêtres d’une part, à travers les témoignages plus directs des deux descendants d’autre part.

Le roman de Christopher PRIEST est structuré de façon à monter progressivement en intensité. De la description d’un univers peu connu (celui des prestidigitateurs au XIXème siècle), on passe aux petits drames des vies des deux illusionnistes avides de succès, puis à l’horreur des conséquences de leurs actes pour y parvenir. Mais l’auteur sait aussi ne dévoiler les éléments clés de son intrigue qu’à point nommé, conduire le lecteur sur de fausses pistes, se faire autant illusionniste que ses protagonistes. En d’autres termes, il manie le suspense à la perfection.

L’écriture de PRIEST est de plus très agréable. Parfaitement fluide, elle est parfois allusive, toujours à la frontière entre logique et irrationalité. Cela fait du Prestige un roman d’ambiance captivant que le lecteur a du mal à lâcher tant sa curiosité est mise à rude épreuve.

Au final, si l’on ne devait regretter qu’une seule chose, ce serait la dimension émotionnelle de l’oeuvre. La vie des deux illusionnistes a beau être dramatique, le fait que ce soit l’orgueil qui les dirige, les rend peu sympathiques l’un et l’autre. On touche d’ailleurs là à une autre thématique du roman, celle des réalités subjectives et multiples, éminemment dépendantes des points de vues qui en témoignent.


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