Les Amants étrangers

FARMER Philip José

Article publié le mercredi 2 janvier 2008 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture :

En 3050, L’Amérique du Nord est dirigée par le Clergétat, un ordre religieux puritain impitoyable. En partant en mission, sur la planète Ozagen, Hal Yarrow pense avoir laissé cette société qu’il abhorre derrière lui. Mais le conditionnement subi depuis son plus jeune âge résiste à l’éloignement et rien ne semble pouvoir le briser. A moins que la belle Jeannette, mystérieuse étrangère, ne parvienne à faire tomber les derniers tabous de Yarrow ?

Les amants étrangers, principalement connu pour avoir été le premier texte à aborder de front le thème de la sexualité en SF, est avant tout un magnifique plaidoyer contre l’intégrisme religieux et pour l’acceptation de la différence.

Philip José Farmer naît aux Etats-Unis en 1918. Enfant, il dévore les œuvres d’Edgar Rice Burroughs, Henry Rider Haggard ou Jules Verne qu’il pastichera par la suite. Ecrivain à l’imagination débordante et à la réputation sulfureuse, il est l’auteur de chefs-d’œuvre de la SF tels que La saga des hommes-dieux ou Le cycle du fleuve.

L’avis de Philémont :

En 3050 la société des Hommes est dirigée par le Clergétat qui veille à ce que son ordre religieux, basé sur le puritanisme le plus extrémiste, soit respecté par tous en toutes circonstances. Hal Yarrow est un de ces Hommes mais il a bien du mal à l’accepter. Alors lorsqu’on lui propose de partir en exploration sur une planète lointaine, c’est une bouffée d’oxygène qui s’offre à lui.

Cela lui permet bien sûr de quitter une femme bigote que le Clergétat lui a imposé. Cela lui permet aussi d’abandonner son petit appartement qu’il est contraint de partager avec un autre couple. Mais cela lui permet surtout de découvrir une autre culture dont les convenances sont à l’opposé de celles qu’il a toujours été obligé de respecter.

Ainsi les ozagiens ne connaissent-ils pas ces petits interdits auxquels la volonté d’Hal Yarrow est sans cesse confrontée. C’est, par exemples, se couvrir la bouche pour manger, ne pas être dénudé en public, ni même devant sa femme, porter la barbe uniquement lorsque l’on a atteint un certain statut social. Au contraire, sur Ozagen, fumer autant qu’on le souhaite n’est pas répréhensible, boire de l’alcool n’est pas une pratique qui condamne à l’Enfer, faire la fête dans les bars est une pratique courante.

La conversion n’est pas pour autant simple. En effet, on ne renie pas 30 ans d’éducation stricte, surtout quand on est surveillé par ses congénères dans tous les actes de la vie quotidienne. Mais les véritables difficultés commencent lorsque Hal Yarrow rencontre une femme extraterrestre dont il tombe amoureux (sans trop savoir de quoi il retourne d’ailleurs) et qui lui fait découvrir les plaisirs de la chair.

On touche là à ce qui fait la réputation des Amants étrangers depuis sa publication, à savoir q’il s’agissait alors de la première oeuvre de science fiction abordant de front le thème de la sexualité. Il est toutefois de bon ton aujourd’hui de ne pas s’appesantir sur ce point tant l’évolution des moeurs a atténué le côté sulfureux de ce roman.

Il reste cependant les autres aspects de l’oeuvre, dont on parle moins, mais qui sont au moins aussi intéressants que le premier. Les amants étrangers est en effet un plaidoyer contre l’extrémisme politico-religieux et l’une de ses conséquences : le racisme. A l’opposé il milite pour les bienfaits de la différence et du métissage. Ces thèmes intemporels sont en outre mis en valeur par une intrigue parfaitement construite et un final aussi inattendu qu’original.

Bien sûr les lecteurs les plus jeunes argueront que le texte est daté et que l’on n’écrit plus de la science fiction de cette façon-là aujourd’hui. Il n’en demeure pas moins que Philip José FARMER avait déjà toutes les qualités pour devenir un grand romancier et que ce texte précis a valeur de témoignage historique pour tout amateur de science fiction.


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