Le monde du Fleuve (T1 Le Cycle du Fleuve)

FARMER Philip José

Article publié le vendredi 28 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture (J’ai Lu) :

Le jour du grand cri, tous les humains qui avaient jamais vécu se réveillèrent, nus, sur les rives d’un fleuve immense, le Fleuve de l’éternité. Ils étaient trente ou quarante milliards entremêlés, issus de toutes les époques et de toutes les cultures, parlant chacun sa langue, ayant chacun sa conception de l’au-delà, et immensément surpris de se retrouver vivants.

Parmi eux, des ressuscités célèbres en leur temps, l’explorateur Richard Burton, Sam Clemens, alias Mark Twain, Jean sans Terre, Hélène de Troie, Cyrano de Bergerac, Mozart, Ulysse. Et tous les autres. Tous, ils se demandent qui a construit ce monde impossible, qui les a ramenés à la vie. Et pourquoi ? Il a fallu le talent immense de Philip José Farmer pour évoquer cet univers picaresque, démesuré, à la dimension du passé et de l’avenir de l’humanité, où se mêlent avec allégresse science-fiction, aventures et histoires authentiques.

Le Monde du Fleuve a obtenu le prix Hugo et constitue le premier volume d’une vaste fresque, Le Fleuve de l’éternité, qui compte quatre autres titres. Un des chefs-d’œuvre incontestés de la science-fiction.

L’avis de Cyrallen :

Du grand, du beau Farmer !
On est happé par cette histoire, étrange et captivante dès le début : imaginez l’humanité toute entière, partant des hommes les plus primitifs comme les "titanthropes" préhistoriques jusqu’aux visiteurs les plus inattendus comme cette poignée d’extraterrestres qui atterrissent sur terre dès 2008, en passant par tous les peuples de toutes les époques qui aient jamais existées, imaginez donc que tout ce beau monde ressuscite sur les deux rives d’un fleuve inconnu, avec pour tout équipement une petite boîte carrée (contenant des couverts !) accrochée au poignet. Et là, commence de la SF de haut vol :))

Où sont-ils, pourquoi, qui est capable de faire cela, est-ce le purgatoire, l’enfer ou même le paradis ? Pourquoi chaque fois qu’un individu meurt de nouveau auprès de ce fleuve, il renaît le lendemain plus en amont ou plus en aval de ce fleuve qui n’en finit pas ?? C’est ce que Richard Burton, grand explorateur ressuscité parmi tant d’autres, veut découvrir par tous les moyens.

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L’avis de Philémont :

Sur les rives du Fleuve, l’Humanité toute entière semble ressusciter, des premiers pithécanthropes aux derniers Hommes, disparus à la suite d’une mystérieuse catastrophe survenue au début du XXIème siècle. Ils renaissent nus, sans aucune pilosité, et n’ayant rien d’autre à faire que de se nourrir de ce que leur offre gracieusement le Fleuve par l’intermédiaire de leur graal, un tube métallique strictement personnel qui, placé, sur un champignon rocheux, dispense à heures fixes tout ce qui est nécessaire à la survie, et bien plus encore.

Mais l’Homme est ainsi fait qu’il ne peut s’empêcher de laisser très vite libre cours à ses instincts les plus primitifs. C’est d’abord pour la conquête de la femme, voire des femmes de son choix. C’est ensuite pour la conquête d’un territoire, et in fine du pouvoir le plus absolu possible. C’est ainsi que ce qui pouvait être présenté comme une seconde chance pour l’Humanité, se transforme très vite en un recommencement, les plus forts soumettant inévitablement les plus faibles.

Pourtant, certains Hommes se distinguent en essayant de savoir où ils se trouvent précisément, et surtout de comprendre pourquoi et comment ils se trouvent sur les rives de ce Fleuve. Ils vont alors remonter son cours et trouver, peut-être, des réponses à ces trois questions fondamentales.

Voilà pour le fond du cycle du Fleuve. Concernant sa forme, dans la présente édition, il se compose de cinq romans et six nouvelles.

Dans le premier roman du cycle, nous embarquons avec Richard Burton sur le bateau qu’il a construit pour remonter le cours du Fleuve.
Le personnage est librement inspiré de Sir Richard Francis Burton, aventurier anglais du XIXème siècle dont la vie est pour le moins romanesque. Il a découvert le lac Tanganyika et les premiers vestiges de la civilisation hittite ; il a également traduit, de manière sulfureuse pour l’époque, Les Mille et Une Nuits.

Mais il a également un côté plus obscur : il est l’auteur de prises de positions antisémites, il a été spolié de la plus importante découverte de sa vie (les sources du Nil) par l’un de ses amis, qui se suicida après sa trahison, sans parler de ses amours malheureux.

Les deux faces du personnage sont très bien exploitées par Philip José Farmer, et donnent à son récit une crédibilité rarement rencontrée dans les littératures de l’imaginaire. Malheureusement, les rencontres que fait Burton sur les rives du Fleuve sont un peu trop faciles et atténuent quelque peu cette impression d’authenticité.
Il y croise des personnages de toutes époques et de toutes cultures, qui parlent diverses langues et pratiquent différentes religions. Il va notamment être confronté à quelques personnages singuliers tels qu’Hermann Goering, créateur de la Gestapo, et une certaine Alice Hargreaves, née Liddell, que les amateurs de Lewis Carroll reconnaîtront sans peine.

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Extrait :

1- Partout, la plaine était couverte d’êtres humains nus et chauves. La plupart étaient encore couchés sur le dos, les yeux ouverts. Certains commençaient à remuer la tête ou même à s’asseoir.
Il s’assit lui aussi et porta ses deux mains à sa tête et à ses joues. Elles étaient absolument lisses. (…) Avec des gestes maladroits, le cœur battant de plus en plus fort à mesure que son engourdissement le quittait, il réussit à se mettre debout.
D’autres se levaient également. Les visages étaient sans expression ou figés de stupeur glacée. Certains étaient horribles à voir. Leurs yeux hagards roulaient désemparés. Leur poitrine se soulevait spasmodiquement. Leur respiration était sifflante. Certains tremblaient comme si un vent glacé les fouettait, alors que la température était agréablement chaude.
Le plus étrange, le plus effrayant peut-être dans tout cela était l’absence presque totale de bruit. Personne ne parlait. Il n’entendait que la respiration saccadée de ses plus proches voisins, le bruit d’une claque que quelqu’un se donnait sur la jambe, le sifflement sourd et ininterrompu qu’une femme laissait échapper de ses lèvres.
Toutes les bouches étaient ouvertes, comme si elles voulaient désespérément dire quelque chose.


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