
Titre Original
Blown, 1968Traduit de l’américain par Michel Pétris, édition Le Jardin des Livres, février 2005.
Illustration : héritage Keleck, couverture : Patrice Servage
Disponible au Jardin des livres
Genre

Evaluation

Du même auteur
- Le bateau fabuleux (T2 Le Cycle du Fleuve) et la nouvelle "Ainsi meurt toute chair"
- Comme une bête (Un exorcisme, rituel un)
- Les Amants étrangers
- Le Noir Dessein (T3 Le Cycle du Fleuve)
- La résurrection du docteur Faustroll (Le Cycle du Fleuve)
- La Machine pour parler avec l’Au-delà (Un exorcisme, rituel trois)
- Le bout du Fleuve (Le Cycle du Fleuve)
- Le labyrinthe magique (T4 : Le Cycle du Fleuve)
- Le Faiseur d’Univers (T1 : La Saga des Hommes-Dieux)
- Le monde du Fleuve (T1 Le Cycle du Fleuve)
- Les Dieux du Fleuve (T5 : Le Cycle du Fleuve)
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Citation
"Si jamais je me retrouve un jour abandonné sur un sommet ou perdu dans un désert, je connais un moyen infaillible pour obtenir de l’aide. Je me contenterai d’annoncer l’ouverture d’une convention de science-fiction ; dans la demi-heure, Brian Aldiss et Arthur Clarke seront là". POHL Frederik
Gare à la bête (Un exorcisme, rituel deux)
FARMER Philip José
Quatrième de couverture :
L’ancien détective Harald Childe tente d’échapper à un groupe d’individus étranges qui le considèrent comme leur Sauveur. Mais pour qu’il puisse les "sauver", c’est-à-dire induire leur "ascension" dans une autre dimension, Childe doit découvrir qu’il est lui est vraiment. Et c’est Vivienne Mabcrough qui va l’initier et lui révéler tous ses pouvoirs, aussi bien surnaturels que sexuels.
Inspiré par les écritures bibliques, Philip José Farmer transforme ici l’énergie sexuelle en pouvoir psychique - à la manière de certaines grandes saintes - et nous emporte dans un vortex créatif inégalé à ce jour. Dans "Comme une une bête" et "Gare à la bête", les chefs-d’oeuvre de Philip José Farmer l’écrivain aborde le thème biblique du sauveur en inventant, pour l’accompagner à Los Angeles, les personnages les plus délirants de l’histoire de la Littérature.
Un livre que nous n’oublierez jamais.
L’avis de Cyrallen :
Dans Gare à la Bête, Farmer fait dans la démesure. Le deuxième tome des aventures du détective Harald Childe contient au centuple les séquences décrivant des relations sexuelles entre humains, entités venues d’ailleurs et le tout mélangé.
Les termes employés sont crus, l’écriture est provocante, choquante pour les estomacs peut résistants, allant même jusqu’à l’overdose sur certains chapitres. Le roman se résume au final à une succession de descriptions d’orgies saupoudrées de fantastiques, et qui ne laisse aucune zone d’ombre sur l’anatomie des entités extra-terrestres qui poursuivent Childe. En particulier, les lecteurs ne pourront sans doute pas oublier de sitôt les particularités physiques de Vivienne Mabcrough qui réservent encore de drôles de surprises.
Ce second tome apporte néanmoins les explications complémentaires au lecteur intrigué par l’origine des étranges individus de Comme une Bête. Les anciennes créatures survivantes comme Fred Pao ou Vivienne sont de la partie, et de nouvelles arrivent telles que Plugger et Heepish, et dévoilent le pourquoi du comment de leur présence et de leurs agissements.
Farmer en profite pour mettre également en scène un fanatique de science-fiction, Forry, qui a bien du mal à garder toute sa tête lorsque même les entités venues d’ailleurs veulent lui dérober ses trésors de collectionneur…
Un roman à réserver exclusivement donc aux lecteurs n’ayant pas froid aux yeux et que le premier tome Comme une bête n’a pas rebuté de par ses descriptions nombreuses et détaillées.
A noter que l’édition Française au Jardin des livres regroupe en début de roman toutes les couvertures internationales de Gare à la bête ainsi qu’une dédicace et une interview de Philip José Farmer.
Extraits :
1- Depuis cette fameuse nuit, il n’avait cessé de s’interroger sur la véritable identité d’Igescu et de ses semblables. Étaient-ce vraiment des vampires, des loups-garous, - hommes-loups, hommes renard - et autres créatures généralement considérées comme mythiques ? Même l’explication apparemment "scientifique" qu’avait fournie Igescu en reprenant les théories de Le Garrault, le vieil érudit belge, paraissait maintenant extravagante, mais elle avait le mérite d’aller chercher plus loin que la simple superstition. Il grogna à nouveau, lâcha un juron. Il continuerait. S’il n’avait pas aperçu Vivienne, peut-être aurait-il fini par faire taire en lui cette hantise. Mais la soudaine rencontre de la jeune femme l’avait rendu aussi frétillant qu’un vieux limier à qui une bouffée de vent des montagnes apporte l’odeur du renard. (…)
2- Maintenant il faut que je parte, Alys. J’ai passé une nuit blanche, on m’a bousillé ma voiture, je suis épuisé, préoccupé, et… bref, j’ai mon compte.
- Oui, je sais déjà tout ça.
Il la regarda, effaré.
- Vous savez… ? Mais qui a bien pu vous le dire ?
- Je baigne là-dedans depuis le commencement.
Elle prit une cigarette dans son sac, l’alluma, et le fixa tranquillement, sachant parfaitement qu’il ne permettrait pas qu’on fume dans sa maison _ - excepté dans la chambre à l’étage - mais elle le narguait à dessein.
Il décida de ne pas relever l’offense.
- Vous baignez dans quoi depuis le commencement ? demanda-t-il.
Malgré sa lassitude, il sentait son intérêt s’éveiller.
- Toute l’affaire. Ca a commencé il y a tant d’années que vous ne le croiriez pas. Ou alors ça vous effraierait. Ca vous effraiera de toute façon, parce que vous le croirez avant que j’aie fini.
Il s’assit sur la chaise au milieu de la pièce et demanda :
- Combien d’années ?
- Quelque chose comme 10 000 années terrestres…
Il demeura un instant sans voix. Alys Merrie était une joyeuse farceuse quand elle n’était pas folle de lui ou en train de faire l’amour. Elle savait la place que la science-fiction tenait dans sa vie - il se voyait parfois comme un Léviathan de la grande mer de la science-fiction, ou une sorte de Hollandais Volant des routes de l’espace - et elle prenait parfois un malin plaisir à le mettre en boîte. Mais ça ne semblait pas être le cas en ce moment. Pourtant, elle ne pouvait pas parler sérieusement.
- Regardez autour de vous, reprit-elle. Regardez ces peintures, ces photos. Des planètes étranges, des formes de vie inconnues, des Martiens au torse immense, avec des trompes d’éléphant. Des hommes ailés, des machines capables d’émotion, des insectes géants, des humanoïdes. Vous avez lu des livres sur des êtres et des mondes étranges, et vous avez élevé un monument au fantastique et à la science-fiction - et incidemment à vous-même. Cette pièce résonne une vie d’amour et de labeur. Vous devez croire à cet "autre-monde" que vous vous êtes créé. Sinon, vous ne vous seriez pas donné tant de peine pour en réunir les témoignages. (…)
- 10 000 ans, reprit-elle. Me croiriez-vous si je vous dis que j’ai 10 000 ans ? Non ! Et 12 000 ?
- 12 000 ? répéta-t-il. Voyons, Alys, ne soyez pas ridicule, 10 000 passe encore, mais 12 000 !
- J’ai l’air d’avoir d’avoir la quarantaine bien tassée, n’est-ce pas ? dit-elle.Et ça, Forry, qu’en dites-vous ?
Forry croyait assister à un de ces films qui retracent la carrière d’une héroïne du berceau à la mort - mais le film se déroulait à l’envers. Au lieu d’une éclatante jeune beauté se couvrant peu à peu de rides pour devenir une repoussante vieille femme, il avait devant lui une femme mûre qui se métamorphosait peu à peu en une fraîche jeune fille.
Il aurait voulu que son coeur puisse battre plus vite, pour ne pas trembler à ce point. C’était donc vrai. Tout ce qu’il avait lu, tout ce qu’il avait rêvé, tout était vrai ! Enfin, peut-être pas tout. Mais il y avait au moins quelque chose de vrai.
- Qui et qu’êtes-vous exactement ? demanda-t-il.
Les contours de la pièce tremblotaient légèrement et les gravures de Paul, Finlay, Saint John, Bok et tout l’illustre équipe semblaient avoir acquis une troisième dimension.
- Ca vous plaît ? demande Alys.
- Bien sûr, dit Forry. Mais… vous n’avez pas répondu à ma question
- Eh bien je suis, euh… disons une Toc, répondit-elle. Nous somme les ennemis des Ogs. Vous avez fait leur connaissance la nuit dernière : Fred Pao, Diana Rumbow, Panchito Pocyolt. Et Woolston Heepish.