Le cycle de l’Empire Galactique

ASIMOV Isaac

Article publié le mardi 25 mars 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Cette fois les hommes ont vraiment besoin d’aide : sur Terre, ils s’enlisent dans le naufrage écologique ; sur les Mondes Extérieurs, ils s’abandonnent à leurs esclaves mécaniques et vivent comme des enfants gâtés dans des paradis artificiels. Deux manières de mourir. Deux manières de se perdre. Le Dr. Fastolf e a bien une idée qui arrangerait tout : entraîner les hommes dans une nouvelle expansion spatiale. Et traiter les robots pour ce qu’ils sont : des adjuvants efficaces et raisonnables au service d’une cause qu’ils n’ont pas à définir. Mais ces machines bienfaisantes peuvent aussi concourir à une œuvre de mort, si elles sont manipulées habilement… L’enjeu est trop grave : pour un peu, on en viendrait à détruire la Terre au nom des Lois de la robotique. Alors ? Qu’en est-il de ces Lois fondamentales ? Et de l’avenir même des robots ? Seront-ils acculés à trahir leur programme pour mieux lui rester fidèles ? En répondant à ces questions, Asimov justifie le cycle de l’Empire galactique, où les robots positroniques s’évanouissent pour des dizaines de millénaires. Tout s’ajuste à merveille. Le rideau se lève sur la vitalité retrouvée des hommes : hommes embarqués sur les courants de l’espace, perdus dans une poussière d’étoiles, éparpillés sur des millions de cailloux dans le ciel et qui enfin, hors de tout contrôle visible, en viennent à unir leurs destins sous le signe de Trantor.

L’avis de Philémont

Le cycle de l’Empire Galactique d’Isaac ASIMOV est moins connu que ceux des Robots et de Fondation. Il est vrai qu’il est bien plus court qu’eux, à tel point qu’il est inséré à la fin du Grand livre des robots alors même qu’il ne met en scène quasiment aucune de ces créatures mécaniques.

Pourtant, dans l’histoire du futur de l’Humanité telle que la conçoit ASIMOV, le cycle de l’Empire Galactique s’insère parfaitement entre les deux illustres séries. En effet, le cycle des Robots s’achève sur la colonisation de la Galaxie, dont l’aboutissement conduira à la création de l’Empire. De même, le cycle de Fondation débute avec le déclin de cet Empire. Il était donc naturel que l’auteur s’intéresse également aux évènements qui ont présidé à la création et à l’ascension de l’Empire Galactique.

Le cycle de l’Empire Galactique est constitué de trois romans indépendants, chacun étant représentatif de faits qui conduisent la planète Trantor à son apogée. Je propose d’ailleurs de lire ces romans dans l’optique de respect de la chronologie historique, celle ci différant quelque peu de l’ordre d’édition.

Six millénaires après les faits relatés dans Les robots et l’Empire, dernier roman du cycle des Robots, l’Humanité a bel et bien colonisé la Galaxie. Les Hommes occupent en effet une multitude de planètes, chacune avec ses spécificités politiques, économiques et sociales, et beaucoup ne ressentent aucun besoin de préservation de leurs racines. Mais l’Humanité étant ce qu’elle est, elle a reproduit à l’échelle de la Galaxie ce qu’elle avait mis en place sur la Terre : un petit nombre de planètes tente de dominer toutes les autres.

Ainsi, plus d’un millénaire avant Trantor, la planète Tyrann tente de bâtir un Empire despotique. Elle est toutefois mise en échec par un jeune homme qui lui oppose des principes d’humanisme en passe d’être oubliés. C’est le thème de Poussière d’étoiles, plus connu en France sous le titre Tyrann (The Stars, Like Dust, 1951).

C’est finalement au milieu du treizième millénaire que la République de Trantor est créée. C’est le début de l’ère galactique dont les premiers siècles voient l’ascension de Trantor, la République réunissant cinq planètes devenant successivement une confédération, puis un Empire Galactique de plusieurs millions de mondes, et ce grâce à des manœuvres politiques pas toujours conventionnelles.

L’histoire des planètes Florina et Sark en sont une illustration parfaite. La première détient le monopole du kyrt , une cellulose aux propriétés remarquables devenue indispensable au bon fonctionnement de l’économie galactique. La seconde exploite Florina de la manière la plus brutale qui soit. La planète Trantor va mettre les deux mondes en accord, ce qui s’avèrera fatal pour les deux protagonistes. C’est ce qui est raconté dans Les courants de l’espace (The currents of space, 1952).

La Terre est quant à elle devenue radioactive. Ses habitants sont devenus les parias de l’Empire. On oublie même que l’Humanité est née sur ce monde. Certains terriens se battent pour que la planète mère ne sombre pas dans l’oubli. Les plus extrémistes d’entre eux sont prêts à toutes les manœuvres pour reprendre le pouvoir, quitte à anéantir des millions de mondes. C’est le thème de Cailloux dans le ciel (Pebble in the sky, 1950), troisième et dernier roman du cycle de l’Empire Galactique.

Il est indéniable que cette trilogie n’a pas la même force que les cycles des Robots et de Fondation. Le roman Poussière d’étoiles, en particulier, peut sembler un peu léger par rapport à ce qu’Isaac ASIMOV a écrit par ailleurs, la clé de son intrigue ayant des relents de patriotisme pro-américain qui risquent de déplaire à bon nombre de lecteurs.

Pourtant ses qualités de conteur sont bel et bien présentes dans les trois romans et il serait surprenant que le lecteur, habitué ou non de l’auteur, ressente de l’ennui à la lecture de cette trilogie. De plus, comme elle vient combler un trou dans l’histoire du futur de l’Humanité selon ASIMOV, il serait dommage de s’en passer.


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