Seconde Fondation T3

ASIMOV Isaac

Article publié le samedi 22 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture :

25 millions de planètes habitées…
Et dans ce gigantesque amas galactique une planète, élue secrètement par le psycho-historien Hari Seldon pour sauver la civilisation de l’âge des ténèbres qui la menace : la Seconde Fondation.
Or un mutant aux pouvoirs paranormaux, le Mulet, qui a appris l’existence de cette seconde fondation, cherche à la détruire.
Comment lui faire échec ?
Les héritiers de Hari Seldon ne savent même pas où elle se trouve et s’épuisent en vaines déductions.
Mais une fois de plus la solution viendra peut-être de là où on l’attend le moins…
Troisième volet d’un des plus grands classiques de la SF, une quête haletante de la vérité digne des meilleurs romans d’Agatha Christie.

Quatrième de couverture de l’ancienne édition DENOËL, collection Présence du futur :

• 25 millions de planètes habitées… Et, dans ce gigantesque amas galactique, une planète élue, qui pourrait sauver la civilisation : la Seconde Fondation. • Mais où se trouve-t-elle ? D’éminents savants l’ont en vain cherchée… Une enfant de quatorze ans saura-t-elle la découvrir ?

Voici le dernier volet d’un triptyque qui est devenu un " classique " de la Science-Fiction.

L’avis de Cyrallen :

Oyez, oyez, le mystère de la Seconde Fondation enfin révélé ! Et les dédales du plan Seldon sont moins dus au hasard qu’aux incroyables pouvoirs "surhumains" ( ?) des habitants de la Seconde Fondation, la seule organisation à pouvoir mettre un terme à l’hégémonie du Mulet, unique être capable de défier impunément les lois de la probabilité.

Le Mulet, être difforme, règne sans partage sur la galaxie et sa soif de conquête semble inextinguible. Mais le doute le taraude : la recherche de la Seconde fondation devient sa priorité absolue, s’il parvient à la trouver avant qu’elle ne le trouve lui, le champ sera libre pour qu’il puisse instaurer son hégémonie sur l’univers entier. Seulement voilà : ses meilleurs officiers sont incapables de la trouver, peut-être que Seldon n’est trompé, qu’il ne s’agit que d’une légende destinée à protéger la Première fondation des physiciens, planète déjà sous le contrôle absolu du Mulet. Pourtant, Seldon aurait-il pu faire une erreur aussi grossière ? Qui sait ce que son esprit de psycho-historien a bien pu inventer pour assurer l’avènement d’un nouvel Empire réunificateur de mondes d’ici seulement 1000 ans…

Le troisième volet des aventures de la Fondation, organisation ultime à l’image du Bene Gesserit des romans de Herbert, destinée à contrôler le futur pour éviter la dispersion et la barbarie de planètes isolées revenues à un état primitif culturel et technologique. La seconde partie du roman relate les aventures d’Arcadia Darell, jeune fille téméraire dont la destinée est reliée à la Fondation par bien des aspects. Ou comment être l’instrument d’un savant mort il y a bientôt 400 ans mais dont la connaissance des probabilités frôle les limites du destin.

Une question cependant : le plan Seldon serait-il aussi fiable si une multitude de générations n’avaient foi en lui, et ne faisaient tout pour qu’il se réalise ? A l’inverse, la première fondation peut-elle se permettre de se fier en totalité au plan Seldon et se laisser mener par les évènements comme les conquêtes irrépressibles du Mulet, puisque tout est écrit ?

Par-delà les aventures du Mulet et des quelques habitants de la première fondation qui s’intéressent encore au Plan Seldon 400 ans après la chute du premier Empire, c’est une réflexion sur la destinée, la croyance en la technologie salvatrice et le pouvoir de l’esprit que nous expose Asimov, qui jette quelques pistes par-delà le brouillard de confusion qui entoure tout ce qui touche à la seconde fondation. Qu’elle est-elle ? Où se trouve-t-elle ? Qui sont ses habitants ? Hari Seldon s’est-il joué du Mulet ? La Seconde fondation est dite complémentaire de la première qui est tournée vers les technologies, mais existe-t-elle vraiment ?

Beaucoup de questions auxquelles il sera difficile de répondre pour la jeune Arcadia et le groupe de "résistants" dont fait partie son père, basés sur une Fondation contrôlée par les pouvoirs surhumains du Mulet.

A lire absolument pour tous ceux qui veulent enfin avoir le fin mot de l’histoire, un classique d’Asimov et de la littérature SF. Les rebondissements et conjectures fusent, mais bien peu se révèlent exactes à la lecture de ce troisième volume riche en hypothèses, lancez-vous !
- Cyrallen -

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L’avis de Philémont :

En 12065 la Terre n’est plus qu’une légende pour les nombreuses Préfectures de l’Empire Galactique. Cet Empire, dirigé depuis la planète Trantor, règne sur les vingt-cinq millions de planètes habitées de la Galaxie. Hari Seldon, mathématicien de renom, met alors au point une nouvelle science, la psychohistoire, qui permet de prédire l’évolution de la société. Et l’avenir pour l’Empire c’est le déclin progressif, suivi d’un chaos de 30 000 ans, jusqu’à l’émergence d’un Second Empire. S’il est trop tard pour circonscrire le déclin, il est encore possible de réduire la période de barbarie. C’est ainsi qu’Hari Seldon crée la première Fondation, et que ses héritiers la feront vivre avec pour seule objectif la sauvegarde de la Galaxie. Et peu importe si cette sauvegarde impose des machinations plus ou moins othodoxes…

Tel est le point de départ de la "meilleure série de tous les temps", telle que la trilogie initiale du cycle de Fondation a été qualifiée en 1966 par le prix Hugo. Qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ? Méritait-elle ce prix ? La mérite-t-elle toujours ? Je me garderais bien de répondre à ces questions. En revanche, j’affirme que le cycle de Fondation est bel et bien un chef-d’oeuvre, et en voici les raisons.

L’intrigue tout d’abord. Elle est basée sur la théorie de Hari Seldon, qui est convaincu d’avoir tout prévu, les obstacles comme les solutions. Mais a-t-il vraiment pu tout prévoir sur des centaines d’années ? Tout le suspense et l’intérêt de la trilogie tiennent dans cette seule question, Isaac ASIMOV réussissant à tenir en haleine ses lecteurs sans jamais se répéter, et en faisant intervenir des événements plus improbables les uns que les autres, mais néanmoins parfaitement cohérents.

La structure du récit ensuite. La trilogie présentée ici est en fait un ensemble de nouvelles, écrites entre 1942 et 1953, et regroupées peu à peu en trois recueils. Mais ces nouvelles se complètent parfaitement bien, comme les chapitres d’une même oeuvre. C’est à tel point que ces trois recueils sont souvent assimilés à des romans par les lecteurs pour lesquels ce genre de considérations est secondaire.

L’écriture enfin. Selon moi (je sais qu’il existe des avis contraires), le texte n’a pas pris une ride en dépit de son âge. Il est basé sur une imagination débordante servie par une rigueur quasi scientifique. Certes les personnages ne sont pas très fouillés, mais c’est compensé par un rythme soutenu qui amène le lecteur à tourner les pages avec frénésie.

Alors oui, le cycle de Fondation demeure un chef-d’oeuvre de la Science-Fiction. Il semble ainsi vouloir traverser les décennies sans s’altérer, ce qui finalement peut sembler parfaitement naturel de la part d’un auteur qui s’est par ailleurs largement intéressé au temps dans ses nombreux écrits.

Extraits :

1- "Pardonnez-moi si je suis indiscret, monsieur. Quel est l’âge de cet enfant ?
- Elle a eu quatorze ans voilà deux jours.
- Quatorze ans ! Grande Galaxie ! et vous a-t-elle dit si elle comptait se marier un jour ?
- Non. Du moins pas à moi.
- Eh bien, si jamais une telle chose arrive, il faut l’abattre à coup de fusil. Je veux dire le prétendant. (Il fixait sérieusement son interlocuteur plus âgé). Je ne plaisante pas. Je ne conçois aucun tourment plus abominable que de partager l’existence de l’être qu’elle sera à vingt ans. _ Ne voyez là nulle intention de vous offenser, bien entendu.
- Vous ne m’offensez pas. Je crois comprendre ce que vous voulez dire."

2- Le Premier Orateur considéra le ciel nocturne avec mélancolie. Des lambeaux de nuage passaient devant la faible clarté des étoiles.
L’espace semblait agressivement hostile. Habité par le froid et les intempéries, il n’était guère accueillant, mais la présence de cette créature étrange, le Mulet, le chargeait et l’assombrissait encore d’une sinistre menace.
La réunion était terminée. Elle n’avait guère duré. On avait débattu des doutes et des incertitudes que suscitait le difficile problème mathématique posé par un mutant dont les réactions demeuraient imprévisibles. Toutes les éventualités les plus extrêmes devaient être envisagées.
Avaient-ils acquis quelque certitude ? Quelque part, dans cette région de l’espace - à portée de main, selon l’échelle galactique - se trouvait le Mulet. Quelle action allait-il entreprendre ?
Ses hommes ne se montraient pas trop difficiles à manier.
Ils réagissaient conformément aux prévisions.
Mais qu’en serait-il du Mulet lui même ?


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