La pointe d’argent T6

COOK Glen

Article publié le mercredi 26 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

"Mon nom est Philodendron Casier. Si je me suis engagé, c’est pour fuir ma famille, des ramasseurs de patates fichus de coller un prénom pareil à un mouflet. J’étais à la bataille des Tumulus où la Dame, la Rose Blanche et la Compagnie noire, alliées pour un temps, ont mis fin à la menace du Dominateur. On a brûlé son corps, dispersé les cendres et emprisonné son âme maléfique dans une pointe d’argent, clouée sur un arbuste, le rejeton d’une espèce de dieu."

Mais, alors que Toubib et les siens marchent vers le sud, la pointe d’argent attise les convoitises. Ne donnera-t-elle pas le pouvoir absolu à qui saura en user ? Les sorciers aux dents longues sont légion. Et quatre voleurs font route vers les Tumulus pour s’en emparer et la revendre au plus offrant…

L’avis de Cyrallen :

Ce sixième volume de l’édition française ne fait pas suite directement au précédent Rêves d’acier. Il s’agit plutôt d’une vision simultanée de ce qui se passe en parallèle des aventures de Toubib et de la Dame dans le sud avec Jeux d’ombres. L’action se déroulant dans le Nord de l’Empire ravagé par les évènements des Tumulus, la pointe d’argent peut être lue immédiatement après la Rose Blanche ce qui peut sembler préférable vu les évènements de ce 6ème volume.

Après la neutralisation et la destruction du Dominateur aux Tumulus, le Nord se reconstruit et tente de renaître de ses cendres. C’est le moment que choisissent quatre voleurs du dimanche en mal de richesse, Tully, son cousin Smed, Pépé le Poisson et le jeune Timmy, pour joindre leurs efforts et tenter de dérober la pointe d’argent incrustée dans le rejeton de l’arbre-Dieu, resté seul gardien de l’âme du Dominateur aux Tumulus. Faire joueur ses personnages avec le feu et rendre le lecteur impatient du résultat (bien/mal, les personnages odieux et lâches parviendront-ils à leurs fins ?) est une des choses que Glen Cook réussi le mieux.

Personnages insignifiants et calculateurs emportés par des évènements qui les dépassent et leurs réactions en retour : cela permet de fabriquer des mythes et des personnages les plus intéressants qui soient. Pépé le poisson et le suiveur de toujours Smed se révèlent tout le long du livre, Tully est autrement plus détestable qu’il ne le semblait de prime abord. Sans compter les multiples transformations d’un Corbeau-caméléon sous les yeux de Casier qui cherche en vain à cerner son compagnon de survie. En effet, on retrouve dans la pointe d’argent notre fameux Corbeau, un des personnages les plus énigmatiques et attachants de la série. Tout autour de lui est mystère, et ce n’est pas le fait que son compagnon Casier le pousse à la recherche de son passé qui va nous en apprendre beaucoup plus.

Des personnages toujours aussi bien campés en somme, la force de cette série.

Pour ce qui est des lieux, Aviron est ici la ville-siège d’une bonne partie des faits relatés, mais on retrouve également l’ambiance glauque des Tumulus et les frissons des habitants étranges de la Plaine de la peur avec son arbre-Dieu tout-puissant. Car décidément, tous les Asservis ne sont pas morts et il y en a un qui ne semble jamais vouloir abandonner… devinez-lequel ;)

La pointe d’argent ne fait pas intervenir la Compagnie, qui est partie au Sud avec Toubib pour retrouver ses origines (Khatovar) et la narration est faite par Casier qui ne prétend pas écrire dans les Annales. Ce n’est donc qu’un volume qui permet d’approfondir les évènements post-Tumulus sans pour autant être un incontournable de la série. A lire pour les fans, qui passeront comme moi un très bon moment, surtout pour les informations contenues dans les dernières pages et dans l’épilogue… (je vous le dis ? Allez, cela concerne la Rose Blanche et Corbeau. Mais n’allez pas vous faire des idées, vous n’y êtes sûrement pas ;-)

L’avis de Philémont :

Quatre voleurs s’emparent de la pointe d’argent, talisman dans lequel est détenu l’esprit maléfique du Dominateur. Le problème est maintenant de réussir à la vendre au plus offrant parmi une équipe de personnages peu engageants…

Publié en France après Jeux d’ombres et Rêves d’acier, La pointe d’argent a été publié originellement entre les deux aux États-Unis. Il s’agit en effet d’une histoire indépendante qui se déroule au moment où Toubib et sa bande s’en vont vers le sud. Ce roman peut donc se lire parallèlement à Jeux d’ombres et, bien que souvent présenté comme le sixième livre des Annales de la Compagnie noire, il peut se lire indifféremment en quatrième, cinquième ou sixième position. Cette fois-ci notre narrateur principal est Casier, personnage secondaire rencontré dans La rose blanche. Mais, comme d’habitude avec les Annales, des narrateurs anonymes viennent compléter l’intrigue alternativement.

Dans ce roman, la Compagnie est totalement absente. Les seuls points d’attache avec elle sont quelques anciens de la Compagnie qui ont choisi de suivre la rose blanche à la fin du roman éponyme. On retrouve toutefois l’ambiance de la série par l’atmosphère générale qui se dégage de l’histoire. Un parallèle peut être fait plus directement avec Le château noir puisque, comme dans le deuxième volume de la série, la quasi-totalité de l’intrigue se déroule dans une ville glauque à souhait (Aviron) habitée par des personnages à son image (notamment les quatre voleurs).

Sans atteindre le même niveau que la première trilogie des Annales, La pointe d’Argent se lit avec plaisir et ne peut que ravir les amateurs de la série.

Extrait :

"Le présent journal est l’idée de Corbeau, mais quelque chose me dit qu’il n’en sera pas trop fier si jamais il met le nez dedans parce que, pour le plus gros, je vais raconter la vérité. Même s’il est mon meilleur pote. A chacun ses pieds d’argile. Les siens remontent jusqu’aux roubignoles et peut-être plus haut. Mais c’est un type bien, même s’il se comporte comme un cinglé à tendance homicide et suicidaire la moitié du temps. Si Corbeau décide qu’il est ton pote, alors tu as un pote à vie, qui le prouvera au besoin en jouant du couteau.


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