Titre Original
Dreams of Steel, 1990Traduit par Alain Robert ; Illustré par Didier Graffet Édité par L’Atalante (collection La Dentelle du Cygne) en 2001, 400 pages.
Genre
Dark-fantasyEvaluation
Note 4/5
Du même auteur
- La pointe d’argent T6
- Saisons funestes T7
- La Compagnie Noire T1
- La Rose Blanche T3
- Le château noir T2
- Jeux d’ombres T4
- Elle est les ténèbres T8 (en deux volumes)
Liens
Noter ce livre
Statistiques
note obtenue par cet article :article lu 280 fois
Quatrième de couverture :
Le capitaine Toubib est mort.
Bien mort ?
Rescapée du massacre de Dejagore, Madame crie vengeance. Vaille que vaille, elle regagne Taglios pour lever une nouvelle armée contre les Maîtres d’Ombres qui assiègent toujours la ville défendue par Mogaba et les survivants de la Compagnie noire. Or Chaque nuit une mystérieuse force l’assaille et l’accable de visions morbides. Est-ce la voix de Kina, déesse du mal idolâtrée par une secte secrète dont se revendiquent certains de ses proches ? S’il faut les en croire, tout annonce pour bientôt l’avènement de l’Année des Crânes et le bain de sang général qui s’ensuivra…
Voici en addition aux annales de la Compagnie noire et dans la tradition des annalistes qui m’ont précédée, le livre de Madame. Madame, annaliste, capitaine.
L’avis de Philémont
Madame prend la tête de la Compagnie noire, ou plutôt en reconstitue une, car il n’en reste rien, ou si peu… Toubib est mort. En tout cas tout porte à le croire. Et les quelques anciens qui demeurent vivants sont assiégés par les Maîtres d’Ombres à Dejagore. Madame va donc reconstituer une Compagnie, pour se venger bien sûr, mais aussi dans le but d’honorer le contrat qui la lie à la ville de Taglios. Elle se retrouve alors au cœur d’une machination politique aux multiples ramifications…
Rêves d’acier nous est narré par Madame elle-même. Le moins que l’on puisse dire est que sa prose est bien différente de celle de Toubib, à laquelle nous nous étions habitués dans les quatre premiers volumes des Annales de la Compagnie noire. Elle est d’ailleurs si différente qu’il est difficile de retrouver le ton et l’ambiance des précédents volumes, et ce d’autant que la Compagnie n’est plus du tout le "personnage" central du roman, comme cela pouvait l’être auparavant.
Il est évident que cela fait perdre une bonne partie de son intérêt à l’œuvre. Heureusement, Madame est un personnage intéressant et l’intrigue est extrêmement bien menée. L’histoire se centre en effet sur cette femme qui doit faire face à de nombreuses machinations politiques. Certaines sont prévisibles, pour les personnages du roman comme pour le lecteur, d’autres le sont nettement moins. Les rebondissements sont donc nombreux et nous tiennent en haleine tout au long du roman.
La technique narrative de Glen Cook est quant à elle identique à celle utilisée jusqu’à maintenant dans les Annales : la narration multiple. Elle est parfaitement adaptée à l’intrigue, chaque comploteur ayant tour à tour voix au chapitre.
Extraits :
1- Bien des mois se sont écoulés. Bien des événements ont eu lieu dont beaucoup me sont sortis de la mémoire. Des détails insignifiants me restent quand des faits importants m’échappent. Pour certains je m’en remets au ouï-dire, pour d’autres à ma seule intuition. Combien de fois mes témoins se sont-ils laissé abuser ?
Il ne m’était pas venu à l’esprit, jusqu’à ce que je traverse cette période d’inactivité forcée, qu’une tradition importante était négligée : plus personne ne consignait l’histoire de la Compagnie. J’ai hésité. Il me paraissait présomptueux de prendre la plume. Je n’ai pas d’expérience. Je ne suis pas historienne et moins encore écrivain. Certainement, je n’ai pas le regard de Toubib, ni son oreille ou son esprit.
Alors je me contenterai de rapporter les faits tels qu’en mon souvenir. J’espère que mon rôle en son sein et l’empreinte qu’elle a laissée sur moi ne coloreront pas trop cette histoire.