La Voix des Morts (T2 Le Cycle d’Ender)

CARD Orson Scott

Article publié le lundi 24 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

3000 ans ont passés depuis le massacre des doryphores. Mais seulement vingt-six ans pour Ender Wiggins. Paradoxe de la relativité du temps dans l’espace ! Hanté par sa participation au génocide d’un peuple, Ender poursuit sa quête : trouver une planète où il pourra enfin déposer le cocon de la reine des doryphores.

Serait-ce Lusitania ? Là vivent les piggies, drôles de petits cochons à l’esprit agile. Des êtres étrange, véritable énigme pour les hommes. N’ont-ils pas assassiné, sans mobile apparent, le scientifique qui les étudiait ? Une mort mystérieuse et rituelle. Ender s’est juré de découvrir la vérité sur ce meurtre. Malgré la peur et l’incompréhension des hommes.

La paix régnera-t-elle un jour entre des races aussi différentes ? Les hommes, les piggies et… pourquoi pas les Doryphores ?

L’avis de Cyrallen :

Andrew Wiggins a grandit. Le petit garçon qui a combattu pour la survie de l’humanité et son expansion dans l’espace n’est plus ; il a été remplacé par un jeune homme d’une trentaine d’années, le seul sur les 100 planètes du Congrès Stellaire à posséder ses propres souvenirs du temps historique des doryphores et du monstrueux "Ender le xénocide", il y a maintenant 3000 ans de cela.

Haï en tant qu’exterminateur d’un peuple "raman" aussi éveillé et intelligent que les humains, Ender n’a d’autre choix pour porter le poids de sa conscience que de dissimuler son identité et de devenir "Porte Parole des Morts", sillonnant ainsi avec sa sœur Valentine les planètes colonisés par l’Homme, des plus accueillantes aux plus hostiles, chaque fois qu’on l’appelle pour parler une mort.

Mais voilà qu’un appel est émis instantanément par ansible depuis Lusitania, planète monotone et envoûtante susceptible d’abriter, sous l’œil attentif des xénologues et à l’écart d’une mince colonie humaine, les seuls autres êtres "raman" depuis la destruction (totale ?) des doryphores : les étranges piggies.

Ender l’exterminateur trouvera t’il sur Lusitania un moyen de racheter son nom ainsi que son âme auprès d’une humanité qui a tout oublié de la guerre depuis 3000 ans ?

Sur un registre radicalement différent du premier tome, basé sur un monde nouveau (Lusitania) mais en conservant les mêmes personnages et en y ajoutant beaucoup de nouveaux (dont les piggies), La voix des morts n’est pas à mon humble avis à la hauteur du premier volume La stratégie Ender.

Si ce volume était le premier de la trilogie Ender, il serait d’un intérêt suffisant pour encourager à lire la suite, mais en tant que deuxième volume, on pouvait en attendre un peu plus, la situation n’évolue pas assez vite et on se doute de la chute assez tôt dans le roman.

La Voix des morts possède heureusement de bons, voire très bons passages, et les idées développées concernant le cycle de vie des piggies et l’existence informatique de Jane en tant que créature vivante sont originales et bien ficelées. Les rituels mortels que pratiquent les piggies font froid dans le dos et la perplexité des scientifiques ajoute une dimension très inquiétante à ces petites créatures d’apparence inoffensive…

Peut-être le troisième volume Xénocide apportera t’il un plus à une histoire qui semble redémarrer sur les chapeaux de roue dans les dernières pages…

Extraits :

1- Si elle savait qui il était véritablement, elle le haïrait à cause du xénocide ; ou bien elle l’adorerait comme s’il était le sauveur de l’humanité… Ender se souvenait de ce qu’il ressentait lorsque les gens faisaient aussi cela, et cette attitude ne lui plaisait pas davantage. Désormais, on ne le connaissait que par son rôle : Porte Parole, Speaker, Talman, Falante, Spieler, quel que soit le titre qu’on lui donne dans les langues des villes ou des planètes.

Il ne voulait pas qu’on le connaisse. Il n’était pas comme eux, ne faisait pas partie de l’espèce humaine. Il avait entreprit une autre quête, appartenait à quelqu’un d’autre. Pas aux êtres humains. Pas davantage aux piggies sanguinaires. Du moins le croyait-il.

2- Classification de Démosthène dans -Histoire de Wotan à Trondheim- : La langue scandinave défini quatre types d’étrangers. Le premier est celui qui vient d’ailleurs, ou utlänning, l’étranger que nous considérons comme un être humain , mais qui vient d’un autre pays ou d’une autre ville. Le deuxième type est le framling -Démosthène se contente de supprimer l’umlaut du scandinave främling. C’est l’étranger que nous considérons comme humain mais qui vient d’une autre planète. Le troisième est le raman, l’étranger que nous considérons comme humain mais qui appartient à une autre espèce. Le quatrième type, le varelse, recouvre ce qui nous est véritablement étranger et s’applique à tous les animaux, avec qui la conversation n’est pas possible. Ils vivent mais ne peuvent saisir les causes ou les objectifs qui les font agir. Peut-être sont-ils intelligents, peut-être sont-ils conscients, mais nous ne pouvons pas le savoir.


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