Enchantement

CARD Orson Scott

Article publié le lundi 26 mai 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Au cœur de la forêt ukrainienne, le petit Ivan découvre une jeune fille endormie sur un autel. Une présence inquiétante le pousse à s’enfuir. Des années plus tard, Ivan revient sur les lieux. Cette fois, il ose embrasser la belle… et se retrouve précipité mille ans auparavant, dans un monde parallèle où la sorcière Baba Yaga fait peser une terrible menace. Une réinterprétation libre et magistrale de La Belle au bois dormant, par l’un des auteurs de fantasy les plus talentueux au monde.

« Orson Scott Card est un maître conteur… Enchantement en est la preuve ultime. » Anne McCaffrey

Orson Scott Card est né en 1951. Mormon de stricte obédience, créateur d’univers multiples, tant dans le domaine de la science-fiction que de la fantasy, il est connu notamment pour Le Cycle d’Ender et Les Chroniques d’Alvin le Faiseur. Son œuvre a obtenu les plus grandes distinctions du genre.

L’avis de Philémont

Dans les années soixante-dix, alors qu’il n’est qu’un enfant, et juste avant de fuir la Russie, Ivan découvre une Belle au bois dormant. Lorsqu’il revient sur place, après la chute du mur de Berlin, la Belle attend toujours son baiser libérateur. Cette fois-ci Ivan ne fuit pas et se retrouve projeté dans un royaume slave du Xème siècle où les personnages de la mythologie locale sont bien réels…

Démarre alors un récit rythmé et fort drôle. Basé sur le détournement subtil du conte bien connu, il est transposé en plein coeur d’une culture slave dans laquelle les codes du conte populaire n’ont pas grand chose à voir avec ceux des versions occidentales. Ainsi, si tout commence par un baiser et que le mariage suit très vite, l’amour, lui, peine à s’installer ; de même Ivan et la princesse sont des héros totalement inadaptés aux époques dans lesquelles ils sont successivement plongés, ce qui génère une cascade de quiproquos savoureux ; et il y a aussi la sorcière Baba Yaga dont la malveillance est bien plus drôle que terrifiante, en tout cas pour le lecteur, notamment du fait de ses relations particulières avec le Dieu Ours qu’elle a ensorcelé.

Mais tout n’est pas que légèreté dans Enchantement. L’auteur montre aussi un important travail de reconstitution d’un royaume slave au Moyen-Age. De même les références aux cultures russes et juives sont nombreuses ; il y a d’ailleurs une réflexion profonde sur l’identité des cultures tout au long du roman, de même que sur le rôle de l’écriture et des contes dans leur survie. Enfin, plus classique chez Orson Scott CARD, il y a un appel au respect des différences et au retour à des valeurs plus communautaires.

Ce que l’on sait aussi c’est que CARD a un incontestable talent de conteur, que son style est d’une fluidité rarement égalée et qu’il sait mettre en scène des personnages particulièrement profonds. Comme Enchantement ne fait pas exception à ces règles, cela positionne définitivement ce roman parmi les oeuvres marquantes de l’auteur et du genre.


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