La Stratégie Ender (T1 Le Cycle d’Ender)

CARD Orson Scott

Article publié le mardi 9 septembre 2008 par Cyrallen
Mis à jour le mercredi 10 septembre 2008

Quatrième de couverture :

Ender a six ans. C’est un combattant redoutable. Mais ce n’est rien encore à côté de ce qu’il deviendra au terme de l’entraînement qui le destine à devenir l’amiral de toutes les flottes terriennes. Le soldat absolu.

S’il survit. S’il ne craque pas.

Ender est l’arme ultime, le dernier espoir de l’humanité dans une guerre interstellaire qui l’oppose à un adversaire impitoyable et inconnu. Ender est un enfant. Et aussi un monstre.

Orson Scott Card a obtenu pour ce roman étonnant et effrayant le prix Hugo et le prix Nebula en 1986. Et, chose plus surprenante encore, il a reçu pour sa suite, -La Voix des morts-, en 1987, à nouveau le prix Hugo et le prix Nebula. Aucune oeuvre de toute l’histoire de la science-fiction n’a jamais été aussi couronnée.

L’avis de Cyrallen :

La Première Invasion des Doryphores fut un échec total pour la Flotte Internationale (FI). Un nombre impressionnant de vaisseaux ennemis associé à une coordination presque parfaite entre eux entraîna un vrai massacre interstellaire.

Lors de la Deuxième Invasion, malgré le ravage inévitable de la Chine, l’Humanité ne dû son salut qu’à un brillant tacticien, Mazer Rackham, qui réussit miraculeusement à détruire une flotte ennemie deux fois plus nombreuse et mieux armée que lui.

Quatre-vingts ans se sont écoulés. La menace Doryphore plane toujours et le répit accordé par l’énorme distance entre les belligérants arrive à son terme. Cette fois-ci, la Troisième Invasion sera humaine.

A sa tête devra se trouver le plus grand stratège que l’Histoire aie jamais connue : il en va de la survie de l’humanité, face à un ennemi au moins aussi intelligent qu’elle. Il ne reste plus qu’à trouver ce futur héros, peut-être cet Ender Wiggins si prometteur, et pour lequel l’École de Guerre a concocté un entraînement spécial destiné, dès son plus jeune âge, à éprouver ses limites autant physiques que morale, pour le bien d’une Terre qu’il connaît si peu.

Waouh ! Encore un de ces romans inoubliables, dont on reste captif jusqu’à l’avoir terminé… Mélange perpétuel de sentiments, personnages complexes comme on les aime, univers différent et inquiétant (en particulier la Salle de Bataille de l’École de Guerre, lieu important sinon clé, du roman), La Stratégie Ender a tout pour plaire et l’on en sort comblé.

L’avis de BaronBreton :

La stratégie Ender est une S.F pure pourrait on dire, aucun grand empire interstellaire, pas de mystique, pas de quête métaphysique tout au long de l’histoire. Le programme dans lequel il enrôle son héros, le très jeune Ender, n’a qu’un but : la survie de l’espère humaine face à une invasion extra-terrestre. Et pour cela CARD nous montre le parcourt de Ender avant la grande confrontation.

La majeure partie du roman se déroule à l’Ecole de Guerre, et est un perpétuel recommencement de bataille, aussi bien en tant qu’exercice, de jeux, que de conflits avec ses petits camarades pour Ender, pour qui on s’attache très vite, car Ender n’est qu’un jouet aux mains d’un destin impitoyable que l’humanité lui a choisis, et en l’occurrence ses dirigeants et ses militaires. Mais comme pour chaque bataille qui se succèdent le parcourt d’Ender ne lasse pas, car c’est sans cesse de nouvelles épreuves que lui trouvent des militaire. Car il n’a droit à aucuns échecs. Ender est poussé à bout, il se plaints souvent mais lui seul peut et se doit de résister à toutes ces épreuves, ce qui du haut de ses six ans le rends très humains et attachants malgré son côté impitoyable. Le style de CARD est fluide et vivant, ce qui aide encore plus à ne pas se lasser, même sur les dernières pages où certaines révélations se devinent avant qu’elles n’apparaissent, et que CARD envoi son héros vers une autre quête.

Un livre de S.F pure, sans trop d’artifice, qui démontre les rouages que peuvent mettre en place les dirigeants, aussi bien politique que militaire, pour arriver à leur fin et prêts pour cela à tous les sacrifices. Une humanité unis quand il le faut quand elle retombe dans certains de ses défauts notoires : la peur de la différence, de l’autre. Et capable d’être civilisé uniquement par les mots qu’elle a sut définit.

La stratégie Ender est un roman très humain, tout simplement et qui se suffit surement à lui même, car ses suites nous ont fait grandir Ender et semble bien l’avoir fait évoluer vers un tout autre chemin.

L’avis de Philémont

Quatrième de couverture

Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l’attaque des Doryphores… Aujourd’hui pourtant, une nouvelle invasion menace. Un programme militaire pour la formation des futurs commandants de la flotte est en cours, mais le temps est compté. Parmi les élèves-officiers — tous des surdoués, Andrew Wiggin, dit Ender, focalise toutes les attentions. Appelé à devenir un puissant stratège, il est le jouet des manipulations de ses supérieurs depuis sa naissance… et cela le dépasse. Car c’est entre ses mains que repose le sort de l’humanité. Et Ender n’a que six ans.

Orson Scott Card Né en 1951. D’aucuns considèrent Le cycle d’Ender comme le chef-d’oeuvre de cet auteur contemporain majeur. De confession mormone, Card n’a de cesse de mettre en scène des quêtes initiatiques, où l’accomplissement de l’Homme s’opère par le biais d’une souffrance toujours nécessaire.

L’avis de Philémont

Andrew Wiggin, dit Ender, est suivi depuis sa conception par la Flotte Internationale. A l’âge de six ans il est retiré à sa famille pour être intégré à l’Ecole de Guerre située en orbite de la Terre. La Flotte Internationale voit en effet en lui celui qui sera capable de vaincre les Doryphores, dont la dernière attaque remonte à soixante-dix ans. Dès lors les manipulations subies par Ender vont crescendo dans leur dureté. Et peu importe qu’Ender ne soit qu’un enfant, la discipline militaire doit tout faire pour qu’il devienne le stratège que l’Humanité attend, et ce le plus vite possible.

La stratégie Ender conte donc le parcours initiatique d’un enfant dans un univers militaire. Ce dernier est particulièrement dur, mais Ender trouve des ressources pour l’affronter par le biais de son intelligence et de ses sentiments. Il est ainsi capable de venir à bout de tous les "jeux" imaginés par les adultes et leurs ordinateurs, tout en ayant conscience d’être manipulé, et en dépassant ses limites à chaque fois qu’il doit franchir un obstacle. Mais Ender est aussi un enfant qui a besoin de se sentir aimé et qui se pose des questions sur son existence dans le monde qui l’entoure.

C’est l’intégralité de cette personnalité que Orson Scott CARD nous fait découvrir. Et il le fait une fois de plus avec une prose de grande qualité, toute en tension et rebondissements, donnant un rythme incroyable au roman. C’est d’autant plus remarquable que l’auteur s’intéresse avant tout à la psychologie d’un enfant, la guerre contre les Doryphores n’étant que suggérée en toile de fond de l’intrigue. Cela fait d’ailleurs de La stratégie Ender une oeuvre profondément humaniste.

Il n’est donc pas étonnant que le roman ait obtenu de nombreux prix, dont le Hugo 1986 et le Nebula 1985. Il n’est pas étonnant non plus que ce roman soit la plupart du temps présenté comme une oeuvre incontournable de la Science-Fiction contemporaine, voire comme un chef-d’oeuvre. Tout simplement.

Extraits :

1- Histoire militaire. Stratégie et tactique. Et, surtout, la Salle de Bataille.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Des jeux de guerre. Tous les élèves sont organisés en armées. Tous les jours, en apesanteur, il y a des batailles. Il n’y a pas de blessés, mais des gagnants et des perdants. Tout le monde commence comme simple soldat et exécute les ordres. Les plus âgés sont les officiers, et leur devoir consiste à entraîner et commander les autres. Je ne peux pas t’en dire davantage. (…) C’est une vie difficile, et tu n’auras pas une enfance normale. Bien entendu, compte tenu de ton intelligence, et de ta situation de Troisième, tu n’aurais pas, de toute façon, une enfance normale.

2- Ils restèrent quelques instants silencieux.
- "Anderson.
- Mmmm ?
- Le petit se trompe. Je suis son ami.
- Je sais.
- Il est propre. Jusqu’au fond du cœur, il est bon.
- J’ai lu les rapports.
- Anderson, imaginez ce que nous allons lui faire."
Anderson était méfiant.
- "Nous allons faire de lui le meilleur stratège de l’histoire.
- Et, ensuite, le destin de l’humanité reposera sur ses épaules. Dans son intérêt, j’espère que ce n’est pas lui. Vraiment.
- Réjouissez-vous. Il est possible que les Doryphores nous tuent tous avant que sa formation soit terminée."
Graff sourit.
- "Vous avez raison. Je me sens déjà mieux."

3- Ender commença à se demander comment l’Humanité avait vaincu. Les vaisseaux humains étaient peu maniables ; les flottes réagissaient aux transformations de la situation avec une lenteur insupportable, tandis que la flotte des Doryphores paraissait manœuvrer d’une façon parfaitement unie, réagissant immédiatement à tous les défis. Bien entendu, lors de la Première Invasion, les vaisseaux humains étaient totalement inaptes au combat au combat rapide, mais tel était également le cas des vaisseaux des Doryphores ; ce ne fut que lors de la Deuxième Invasion que les vaisseaux devinrent rapides et terrifiants.


Réactions sur cet article

  • La Stratégie Ender (T1 Le Cycle d’Ender)
    17 novembre 2011, par Paul Endymion

    Bonjour !

    Je tombais sur cet article alors que je suis en ce moment même en train de lire le deuxième tome "la voix des morts". Pour l’instant il m’emballe plus que le premier qui m’avait laisser sur ma faim après "Les maîtres chanteurs". Ne trouvez-vous pas que cet auteur aime les jeunes garçons précoces ?




 
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