L’ange de l’abîme T2 - Trilogie des Prophéties

BORDAGE Pierre

Article publié le lundi 24 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture :

Dans une Europe d’apocalypse ruinée par la faillite de OGM, enlisée dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme religieux et au racisme, le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux adolescents à la recherche de l’archange Michel, le dictateur tout puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse roumaine. Dans une ambiance crépusculaire fascinante car terriblement proche et crédible, un grand roman épique d’une actualité brûlante.

"Avec l’Evangile du Serpent et L’Ange de l’Abîme, Bordage affiche une exigence qui tend à le placer hors de la littérature de genre pour rejoindre la littérature tout court". Jean Christophe Rufin, le Monde Diplomatique

"Une anticipation sur un enfer d’ici-bas qui fait son effet. Chapeau bas". Frédérique Roussel, Libération

"Une relecture contemporaine des Evangiles. Foisonnant, flamboyant, prophétique : une de ses plus belles réussites romanesques". Olivier Delcroix, Le Figaro Littéraire.

Né en 1995 en Vendée, Pierre Bordage est notamment l’auteur des Guerriers du Silence, Grand Prix de l’Imaginaire 1993, de Wang, Prix Tour Eiffel 1997 et des Fables de l’Humpur, Prix Paul Féval de littérature populaire 1999. Ecrivain visionnaire et conteur hors pair, il est l’un des grands romanciers français actuels. L’Evangile du Serpent, l’Ange de l’Abîme et Les Chemins de Damas (Au diable vauvert) composent la trilogie des Prophéties.

L’avis de Cyrallen :

Dans ce second tome de la trilogie des Prophéties, Bordage nous décrit une Europe qui s’enfonce davantage dans les extrémismes, les valeurs morales comme "tu ne tuera point" prônées par les autorités encore en place, principalement religieuses, ne sont plus que de la poudre aux yeux pour les populations terrées dans leurs appartements bombardés en permanence par un ennemi invisible venu du Moyen-Orient.

Sous l’influence des fanatiques de la chrétienté, le femmes sont reléguées au second plan, la pilule et l’avortement sont interdits, elles doivent rester à la maison et jouer le rôle de "ventre" pour donner de nouveaux soldats à leur patrie. Leur avenir est comparables à celui des femmes voilées du Moyen-Orient de Bordage, montrant bien les ravages que les extrémismes de tout bord peuvent faire aux droits individuels.

Des villes rasées les unes après les autres s’échappent parfois de jeunes survivants, des enfants devenus orphelins du jour au lendemain, parfois très jeunes. Ils n’ont d’autre choix que d’intégrer une bande de "cailleras" s’ils veulent échapper aux SD (sans domicile), des loques humaines qui se déplacent en bande et survivent comme ils le peuvent avec le lot de violence quotidien que cela entraîne. Il y a également les auxiliaires de police dont il faut se méfier, d’ailleurs chaque nouvelle petite "caillera" doit prouver sa valeur en tuant, et les nouveaux auxiliaires-flics sont une des cibles toutes désignées.

C’est ainsi que le lecteur s’attache aux pas de Pibe, jeune orphelin, qui passe par toutes les étapes pour rejoindre la bande de la "croix du sud", jeunes pillards et prêts à tout pour retrouver une structure et le minimum de protection dans ce monde sens dessus dessous. A noter une scène courte mais révélatrice de l’état d’esprit qui règne tout au long du roman : l’imprévisible suicide de "john Wayne", le super-flic considéré comme fiable et solide par sa hiérarchie, qui constate brutalement qu’il s’est fait rouler toute sa vie : son misérable appartement, sa mégère de femme, son honnêteté face aux dessous de table lui valent un quotidien sans relief, le moindre petit escroc s’en sort mieux que lui : ce monde n’est plus pour lui, l’honnêteté tue, même ses chefs sont achetés.

A noter que tout le long du roman, l’ennemi vient de l’intérieur, c’est la corruption et la bêtise humaine qui font le plus de dégâts, le conflit avec le Moyen-Orient n’est que le révélateur de la société de consommation qu’est devenue la vieille Europe, qui perd toutes ses valeurs morales les unes après les autres sous l’influence de quelques personnalités haut placées et agissant de moins en moins dans l’ombre.

Un roman sombre et prenant, avec l’écriture toujours aussi fluide et agréable de Bordage, qui nous entraîne au plus profond de la nature humaine et une descente aux enfers époustouflante dans un futur pourquoi pas malheureusement probable.


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