Le Feu de Dieu

Résumé de l’éditeur :

Franx a prévu le cataclysme planétaire qui détruira une grande partie de l’humanité. A l’aide de trois autres familles, il a réalisé une arche dans un coin perdu du Périgord, un domaine appelé le Feu de Dieu prévu pour une autonomie totale de sept ou huit ans, afin de passer les années difficiles. Mais les familles sont lassées et ont abandonné le projet l’une après l’autre.
L’histoire commence quand Franx, à Paris pour quelques jours, apprend que ses amis les plus fidèles viennent de quitter le Feu de Dieu, y laissant seuls sa femme et ses deux enfants. En réalité, ils ne sont pas seuls : Jim, un parasite, s’est incrusté dans la communauté et ne semble pas décidé à en partir.
Quand le cataclysme se déclenche sous ses yeux à Paris, Franx comprend tout et décide de rentrer immédiatement chez lui. Il entame alors un périple dans un pays dévasté, durant lequel il rencontre une femme mourante qui lui confie sa petite fille muette. Cette dernière semble autiste mais n’est peut-être pas étrangère aux visions étranges de Franx. A deux, ils vont entreprendre l’impossible voyage vers le Périgord.
Pendant ce temps, dans le Feu de Dieu, Alice et les enfants transforment l’arche en bunker autarcique dont Jim se croit bientôt le maître…

Prenant sur leur terrain les grands du scénario catastrophe, Bordage conduit son roman à un rythme et dans un suspense impitoyables. D’un côté, la fuite solitaire à travers une France dévastée et des ténèbres gelées, de l’autre le huis-clos claustral d’une emme et deux ados terrorisés, aux prises avec un psychotique paranoïaque. Le lecteur suit, halluciné, cette quête pour la survie dont il sortira, comme les personnages du roman, transformé, pacifié et grandi.

L’avis de Cyrallen :

Encore un Bordage époustouflant ! Et au passage, le talent de ce prolifique auteur s’affine de livre en livre, s’il en était encore besoin. Ses thèmes de prédilection aussi : les aventures space-opéra des "Guerriers du Silence" publié en 1993 semblent bien lointaines depuis ces dernières années où les parutions relèvent plus largement du genre anticipation.

C’est ainsi que, dans la lignée de la trilogie des Prophéties, romans de plus en plus sombres au fil des tomes, le Feu de Dieu nous décrit sans voile pudique l’apocalypse en plein Paris et le retour aux temps barbares qui s’ensuivent.

Un formidable roman-catastrophe qui décortique les pulsions humaines de façon tellement réaliste que je vous assure, on en cauchemarde encore plusieurs jours après avoir fermé le livre. A tel point qu’une semaine plus tard, revoyant en flash les conditions glaciales dans lesquelles a survécu le héros et sa petite protégée, je me suis demandé si c’était bien d’un roman dont je me souvenais ou d’un très bon film à suspens. Une adaptation cinématographique serait d’ailleurs parfaitement possible et même judicieuse. Les évènements qui se déroulent à l’intérieur du Feu de Dieu contrastent franchement avec l’épopée glauque de Franx à travers une France où les seuls survivants sont redevenus des bêtes aux besoins primaires en quelques semaines et où seuls les plus forts ou les plus intelligents survivent.

Mon roman coup de cœur de ce début d’année : un récit qu’on ne peut plus lâcher sitôt les premières pages dévorées.