L’enfant de la prophétie (T1 : Le Livre des Mots)

JONES Julie V.

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Simple apprenti boulanger au Château Harwell, fief du souverain des Quatre Royaumes, le jeune Jack mène une triste existence qu’il partage entre cuisson quotidienne des pains et rêves d’aventures. Mais la découverte fortuite de ses pouvoirs magiques latents va le contraindre à quitter en toute hâte le château ; car Baralis, le maléfique chancelier du roi, voit en lui sinon une potentielle menace, du moins un mystère à résoudre.

Accompagné de Melliandra, la fille du puissant seigneur Maybor qui s’est enfuie pour éviter un mariage forcé avec l’étrange prince Kylock, le jeune homme va dès lors se retrouver impliqué dans une succession d’événements extraordinaires et tragiques qui le mèneront, peut-être, à inscrire ses pas dans l’antique prophétie de Marod, celle qui jadis évoqua la venue d’un puissant magicien capable de changer la face des Terres connues…

Dans la lignée des oeuvres de Tad Williams ou de Raymond Feist, L’enfant de la Prophétie inaugure un remarquable cycle de high fantasy initiatique aux personnages hauts en couleur, un récit plein de complots, de suspense et de magie, non dénué d’humour, qui a rencontré un immense succès aux Etats-Unis.

Née en 1963 à Liverpool, J.V. Jones est partie s’installer aux Etats-Unis à la fin des années 80. Parallèlement à son métier de directrice marketing dans une compagnie de logiciels, elle s’est alors lancée dans une carrière d’écrivain de fantasy pour concilier ses passions de l’histoire et de l’imaginaire. Elle vit aujourd’hui à San Diego.

« J.V. Jones a une plume saisissante… merveilleuse. » Robert Jordan

L’avis de Philémont :

Au château d’Harvell, dans les Quatre Royaumes, Jack, apprenti boulanger, est soudainement terrifié par son incontrôlable pouvoir de magicien ; dans le même temps Melliandra, fille d’un seigneur influent, se rebelle contre son mariage arrangé avec le sinistre Prince Kylock ; tous deux fuient le château d’Harvell au même moment, poursuivis par un sorcier qui a oeuvré pendant des décennies pour contrôler la Couronne. Un peu plus loin à l’Est des Terres Connues, un chevalier est en quête d’un jeune garçon cité dans la Prophétie de Marod…

Comme suggéré dans le quatrième de couverture, L’Enfant de la Prophétie, premier tome d’une trilogie intitulée Le Livre des Mots, est dans la lignée des oeuvres bien connues de Tad Williams et de Raymond E. Feist. J’irais plus loin encore en affirmant qu’il s’en inspire ouvertement en mettant en scène un jeune garçon quelque peu naïf qui va prendre conscience peu à peu de l’étendue de ses pouvoirs. de ce point de vue, il est donc inutile de rechercher dans cet ouvrage une quelconque originalité.

Ce qui distingue toutefois ce roman de ses illustres modèles c’est le fait que l’auteur soit une femme et qu’elle adopte un point de vue pour le moins féministe dans sa prose. C’est par exemple la rébellion contre l’autorité paternelle de la part de Melliandra, l’inévitable idylle qui nait peu à peu entre cette même Melliandra et Jack, ou encore les échanges réguliers entre les deux gardes du chateau sur les femmes et les choses de l’amour et du sexe.

Quoi qu’il en soit, la trame générale du roman est sans surprise de la première à la dernière page. Néanmoins, l’écriture de Julie V. Jones est agréable, axée ouvertement sur la psychologie des personnages, et exploite parfaitement les personnages secondaires. On se surprendra d’ailleurs à suivre avec plus d’attention les faits et gestes de ces derniers plutôt que ceux des deux jeunes héros. Notons aussi qu’en 1995 Julie V. Jones signait là son premier roman, ce qui laissait présager une suite prometteuse. Il paraît d’ailleurs qu’elle connaît un succès important aux Etats-Unis…

Signalons pour conclure qu’avec L’Enfant de la Prophétie, Calmann-Lévy démarre une nouvelle collection dédiée à la Fantasy. Celle-ci s’avère prometteuse puisque Calmann-Lévy affiche ouvertement sa politique éditoriale : "Une politique qualitiative en matière de traduction et d’illustration… l’envie de faire découvrir des auteurs et des mythologies d’origines très diverses. Une prise en considération des attentes de nos lecteurs :
- parution des différents tomes d’un même cycle dans un intervalle maximal de six mois
- publication du cycle dans le respect du découpage voulu par l’auteur."

Cette première parution respecte chaque point de cette volonté. Je rajouterai que l’édition est d’excellente facture : le format et le papier sont très agréables à manipuler, et les coquilles réduites par rapport à ce que l’on a l’habitude de subir dans nos genres de prédilection.


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