Ex Nihilo Norifumi (T8 La Série des Norifumi)

RIVET Jean-Marc

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

- A quoi rêvez-vous ? demande une femme assise sur un banc, sur le quai d’une gare, à un vieux statisticien.
Quelques heures plus tôt, dans la nuit, ont surgi BB et Jil, deux êtres à la plastique parfaite.

"Plastique", c’est le mot qui convient… mais les mannequins et les manipulés ne sont pas toujours ceux que l’on croit dans cette fusion du roman, de l’anticipation et de la fable, où le mot manipulations prend un nouveau sens.

l’avis de Cyrallen :

Comme il est dit dans le quatrième de couverture, ce nouveau roman de la série des Norifumi fait parfaitement penser à une fable, qui ne se termine pas toujours bien pour certains des personnages, car c’est bien connu, les fables ont un goût pour la moralité indéniable. Il faut être irréprochable comme Léa et Norifumi pour parvenir sans trop d’encombres à traverser le roman sans problèmes, ce que est loin d’être le cas pour les deux personnages éphémères que sont BB et Jil, en réalité personnages principaux de ce roman.

L’action se situe quasi uniquement sur le quai d’une gare, et des conversations s’échangent au fil des rencontres sur les bancs. Moments privilégiés pour philosopher entre personnes de bonne compagnie, surtout lorsque l’actualité offre la possibilité de nombreux commentaires : un liquide rouge ressemblant à s’y méprendre à du sang a envahi les conduites d’eau de toute la ville et est distribué dans toutes les chaumières par les circuits classiques de distribution d’eau. La police est déjà sur la piste. Mais elle s’avère rapidement perplexe : on recherche un grand nombre de cadavres (lieu ? mobile ? suspects ?) qui seraient la cause de la contamination de l’eau de la ville…

Et pendant ce temps, les voyageurs attendent le train qui ne saurait tarder. "Ex Nihilo Norifumi" porte bien son nom. Les personnages principaux de cette histoire, BB et Jill, les mannequins amenés à la vie, son très vite attachants et l’on suit leur destin au fil des pages avec intérêt. Léa et Norifumi sont relégués au second plan et ne sont pas directement concernés par le récit.

A lire avec plaisir pour connaître la raison de tous ces désordres atypiques dans une ville aussi tranquille, et pour profiter pleinement d’une fable moderne.

Extraits :

1- Vous avez beaucoup voyagé ? demanda la femme à tête de poisson au vieux staticien qui, en d’autres occasions, se serait formalisé de cette indiscrétion.
Toute sa vie, Querrian avait gardé une distance avec ses contemporains. Et voilà qu’à sa grande surprise, ce matin, après s’être retrouvé couvert de ce qu’il avait cru être son sang, il s’entendait fournir à une parfaite inconnue la liste des pays où il avait travaillé. Le silence qui s’ensuivi dura jusqu’à l’arrivée du porteur qui répéta les noms des villes qu’il avait égrenés comme s’il s’agissait du graal et qu’il avait été chevalier.
- Vous avez visité toutes ces villes, Monsieur ? s’exclama ce jeune adulte en l’obligeant à répondre oui puisque c’était la vérité. Le vieux statisticien en fut gêné, perturbé par l’intrusion de ces deux parfaits inconnus dans sa vie privée. Deux ! … Plus que le nombre habituel en une seule année.
- Mais c’est horrible ! disait au même moment le maire à qui la police venait de faire part de la découverte du premier cadavre énucléé. En se demandant comment faisaient les médecins et les infirmières pour supporter spectacle aussi horrible, le premier élu de la ville entendit le commissaire ajouter :
- "On l’a vidé de son sang" sans noter que le corps avait été découvert par le propriétaire de la boutique à qui deux mannequins en celluloïd venaient d’être dérobés.
- Est-ce le même que celui retrouvé dans les canalisations ? demanda le maire.
Et le policier hocha la tête en pronostiquant que d’autres morts suivraient. Car en divisant la quantité de sang déjà recueillie par la moyenne contenue dans un corps, le calcul aboutissait à un chiffre terrifiant.
- Quinze cadavres au moins, ajouta le commissaire en songeant que le pire les attendait.

2- "Les docteurs te l’on déconseillé, disait au même moment Elisabeth à Comus qui venait d’allumer un cigare.
- Qu’ils aillent au diable ! répondit-il en regardant Léa en train de soigner au même moment les blessures de Norifumi avec des baisers.
- Ce qui m’intéresse ne t’intéresse pas. Et tu dénigre tout ce que je fais, lui reprocha Elisabeth en l’entendant pour la première fois -lui, Comus - l’accuser de détruire tout ce qu’ils avaient cherché à construire ensemble dans leur couple depuis tant d’années.
- Je t’aime toujours, ajouta-t-il, paralysé par ce moment d’intimité trouvé au milieu de tous ces gens dans cette gare bondée.
- Des couples qui se séparent, il y en a tous les jours.
- Pas nous ! On ne peut pas se trahir.
- Se trahir, c’est rester avec quelqu’un qu’on aime plus.


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