Crash !

BALLARD James Graham

Article publié le dimanche 8 janvier 2012 par Philémont

Quatrième de couverture

Crash ! Après avoir causé la mort d’un homme lors d’un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession — y compris sexuelle — pour la tôle froissée. L’Île de béton Alors qu’il revient de son bureau, Robert Maitland est victime d’un accident : sa voiture quitte l’autoroute et vient s’échouer en contrebas sur un îlot surplombé par un échangeur. A priori rien de plus simple que d’être secouru, mais Maitland est blessé et personne ne s’arrête… I.G.H. Dans une tour de mille appartements répartis sur quarante étages, la population apparemment homogène ne tarde pas à se scinder en clans. La tour se balkanise et devient le siège d’une nouvelle forme de guerre.

Crash !, L’Île de béton et I.G.H. forment la bien nommée « Trilogie de béton », une des oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle, où se mêlent esthétique automobile, architecture visionnaire, folie sociétale et une forme de pornographie si élaborée qu’elle donne un nouveau sens à ce mot.

J.G. Ballard, Anglais né en Asie, est l’un des plus grands romanciers de notre époque. Plusieurs de ses romans ont été adaptés à l’écran, notamment L’Empire du soleil par Steven Spielberg et Crash ! par David Cronenberg. Il a reçu le prix Jean Monnet de la littérature européenne 2005 pour Millenium People (Denoël, 2005).

L’avis de Philémont

Crash ! est probablement le roman le plus connu de J. G. BALLARD, grâce à sa thématique sulfureuse. L’auteur britannique s’intéresse en effet à la psycho-sexualité des accidents de voiture par le biais d’un petit groupe de personnages dont la vie a été irrémédiablement chamboulée à la suite d’un crash. Et cela va bien au-delà de l’aspect purement sexuel de ces vies.

Comme il se doit, l’oeuvre fit scandale à sa publication. Il est vrai que BALLARD ne s’embarrasse pas de précautions verbales et émaille son récit de détails éminemment crus quant aux accidents décrits et aux actes sexuels qu’ils suscitent, faisant de lui un roman tout simplement pornographique.

Mais ce caractère est à prendre dans le bon sens du terme, la prose de l’auteur étant de grande qualité, comme d’habitude avec BALLARD, et le propos général étant l’analyse des perversions humaines, en l’occurrence la fascination que les hommes vouent à la mort violente. En quelque sorte, il analyse presque scientifiquement le fait bien connu qu’un accident sur une voie d’autoroute engendre systématiquement un embouteillage sur l’autre voie…

Il n’empêche que le sujet du roman est dur et pourrait bien mettre mal à l’aise bon nombre de lecteurs. Rappelons à ceux-là qu’avec ce roman J. G. BALLARD influencera les réalisateurs David Lynch et David Cronenberg (lequel adaptera le roman en 1996), et probablement les romanciers William GIBSON et Chuck PALAHNIUK.


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