Code Source

GIBSON William

Article publié le dimanche 6 avril 2008 par Cyrallen

Quatrième de couverture

Cyberartistes, trafiquants de technologies, barbouzes désœuvrées, espions paranoïaques : une guerre du renseignement au temps des leurres informatiques !

Roman d’espionnage et thriller poétique sur fond de mondialisation, de manigance et de secrets. Code source fait suite à Identification des schémas, "l’un des premiers véritables romans du XXIe siècle" selon le Washington Post.

"L’inventeur du cyberespace prend un malin plaisir à mélanger réel et virtuel dans ce thriller politique peuplé d’allumés en tout genre" (Courrier International)

William GIBSON vit à Vancouver. Ecrivain visionnaire traduit dans le monde entier, il a pris avant tout autre le pouls de notre temps pour composer, de livre en livre, un tableau saisissant de notre XXIe siècle.

L’avis de Cyrallen :

"Code Source" est le dernier roman en date de William Gibson, sorti aux éditions du Diable Vauvert. Voici le descriptif/résumé de la maison d’édition :

Hollis, ancienne chanteuse de rock dans les années quatre-vingt-dix, travaille pour un magazine d’art en cours de création pour lequel on lui demande d’enquêter sur des artistes virtuels. Son enquête la conduit à Chombo, un ancien ingénieur de systèmes de guidage devenu « producteur ». Il est paranoïaque, reclus, très secret.

Tito a la vingtaine. Sa famille vient de Cuba. Il parle couramment le russe, habite un studio dans un entrepôt de Manhattan et remplit des missions sensibles dans le transfert clandestin de données.

Milgrim est un drogué de première, accro aux calmants et braqueur de talent. Il ne survivrait sans doute pas vingt-quatre heures si Brown, un homme mystérieux qui l’a sauvé d’un malentendu avec son dealer, cessait de lui fournir ses médicaments. Milgrim ignore ce que cherche Brown, mais le soupçonne d’être un espion.

Sur la trace d’un mystérieux container pisté par Chombo, tous vont converger et se retrouver à Vancouver, Canada…

Artistes en réalités virtuelles, trafiquants de technologies, anciens espions de la guerre froide, leurres et écrans de fumée : une guerre de l’information et du contre-renseignement à l’heure des réalités virtuelles !

W. Gibson est l’inventeur du Cyberpunk, avec le fameux "Neuromancien" sorti en 1984, genre qui place les réseaux informatiques au cœur de l’action.
La traduction française du titre ("Spook Country" en VO) fait d’ailleurs référence à un langage informatique que seuls les initiés peuvent comprendre. Mais on peut se demander pourquoi un tel titre en VF puisqu’il n’est pas tellement question de réseau informatique mais d’espionnage et de trafiquants en tous genres…

Code Source est un thriller high-tech qui s’étale sur près de 500 pages. Le lecteur suit, chapitre après chapitre (parfois laborieusement, étant donné qu’il faut absolument rester concentré pour ne pas perdre le fil de l’histoire…), trois tranches de vie appartenant à des personnages hauts en couleur : Hollis la nouvelle journaliste ex-rockeuse, Tito le jeune cubain qui suit le "protocol" et Milgrim, camé enlevé par de mystérieux ravisseurs.

Leurs choix vont bien évidemment les rapprocher dans la fin du roman, autour d’un objectif assez original, qui ressemble assez à du terrorisme pacifiste, si cela a jamais existé.

Le « locative art » dont parle Gibson tout au long du roman, et dont un de ses personnages Bobby Chombo est le chef de file dans Code Source, est en réalité un mouvement artistique né avec la démocratisation de l’usage du GPS (Le Global Positioning System, un système de géolocalisation par satellite) en 2000.
Gibson mélange ainsi réel et virtuel avec sa technologie artistique permettant de "voir" des personnages célèbres décédés ou des objets 3D grâce à des lunettes spéciales et à l’utilisation d’un GPS. C’est ainsi que ses œuvres, invisibles pour les passants sans ces lunettes, figurent des évènements qui se sont réellement produits à l’endroit où est placée l’œuvre. Evènements qui se supperposent à la réalité et se révèlent aux curieux uniquement grâce à ce matériel pointu.

Les dernières technologies sont passées en revue : c’est ainsi que les données confidentielles se transmettent par i-pod, les recherches sur google ont réponse à tout et les gadgets informatiques sont légion.

Ce roman reste toutefois difficile d’accès, la lecture est difficile et l’action n’est pas rapide. Code Source a le mérite de parler de notre société actuelle du début XXIè, avec les possibilités qu’offrent potentiellement nos nouvelles technologies. Mais est-ce suffisant pour captiver le lecteur et le faire adhérer jusqu’au bout ? On accroche ou pas, pour ma part cela n’a pas été le cas.

Extrait :

- Ce n’est pas facile, d’avoir un monstre de talent pour frère.
- Talent en quoi ? demanda Hollis.
- Mathématiques. Logiciels. Vous savez qu’il s’est baptisé du nom d’un logiciel développé au Lawrence Berkeley National Labs ? Chombo.
- Et à quoi sert Chombo ?
- A implémenter des méthodes finies pour la solution d’équations différentielles partielles, sur des grilles rectangulaires à structures bloc raffinées de manière adaptative.
Sarah fit une grimace, sans dout inconsciente.
- Vous pourriez m’expliquer tout ça ?
- Pas un traître mot. Mais je travaille dans une galerie d’art contemporain. Chombo, c’est ce que préfère Bobby. Il dit que personne d’autre n’apprécie vraiment Chombo, ne le comprend, comme lui. Il en parle comme si c’était un chien à qui il aurait appris des tours auxquels personne n’aurait jamais pensé. Rapporter des choses. Faire le beau. (Elle haussa les épaules.) Vous le cherchez aussi, non ?
- Oui, admit Hollis en posant son sandwitch.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis journaliste, et que j’écris sur le locative. Et on dirait qu’il se trouve au centre du mouvement ; en tout cas, au centre de son absence et du problème que cela cause.
- Vous étiez dans un groupe, avant. Je m’en rappelle. Avec le guitariste anglais.
- Curfew, confirma Hollis.
- Et vous écrivez, maintenant ?
- J’essaie. Je pensais passer quelques semaines à LA pour enquêter sur le mouvement. Puis Alberto Corrales m’a présenté Bobby. Et Bobby a disparu.


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