
Titre Original
La trilogie cosmique, Clive Staples LEWIS
Au-delà de la planète silencieuse (Out of the Silent Planet, 1938) Traduction de Maurice LE PÉCHOUX Illustration de Emmanuel MALIN Gallimard, collection Folio SF n° 301, mars 2008, 272 pages
Genre

Evaluation

Du même auteur
- La trilogie cosmique T3 : Cette hideuse puissance
- Un visage pour l’éternité
- Le monde de Narnia
- La trilogie cosmique T2 : Perelandra
Liens
Noter ce livre
Statistiques
note obtenue par cet article :




article lu 335 fois
Recherche site
Citation
"La SF, ce n’est pas un genre littéraire, c’est tous les genres, c’est le lyrisme, la satire, l’analyse, la morale, la métaphysique, l’épopée. Ce sont toutes les activités de l’esprit humain en action dans les horizons sans limites. C’est en ce moment la seule littérature vivante du monde entier." BARJAVEL René
La trilogie cosmique T1 : Au-delà de la planète silencieuse
LEWIS Clive Staples
Quatrième de couverture
Ransom est un éminent professeur de philologie à Cambridge. Alors qu’il passe des vacances tranquille dans la campagne anglaise, il est kidnappé par deux scientifiques et se retrouve embarqué dans une aventure hors du commun ; un voyage vers la mystérieuse planète Melacandra. Sur place, Ransom parvient à échapper à ses ravisseurs, principalement attirés par la soif de l’or, présent en abondance sur cet astre lointain. Livré à lui-même, le philosophe explore ce nouveau monde qu’il croit hostile. Ce sera l’occasion pour lui de découvrir les différents peuples qui y habitent et de remettre en cause un grand nombre de ses préjugés.
La trilogie cosmique, dont Au-delà de la planète silencieuse est le premier volume, est une des œuvres fondatrices de la science-fiction, au même titre que les romans d’H. G. Wells ou d’Olaf Stapledon auxquels on l’a souvent comparée.
Clive Staples Lewis est né à Belfast en 1898. Il est, à l’instar de son ami J. R. R. Tolkien, l’auteur de romans mondialement connus dont La trilogie cosmique, ou Le monde de Narnia, série en cours d’adaptation au cinéma. Pour de nombreux auteurs contemporains, il reste une référence absolue (J. K. Rowling s’inspirera d’ailleurs du nom d’un des héros du Monde de Narnia, Digory, pour l’un des principaux personnages de Harry Potter). C. S. Lewis est décédé en 1963.
L’avis de Philémont
Elwin Ransom, professeur de philologie à l’Université de Cambridge, est enlevé alors qu’il passe ses vacances en randonnée pédestre dans la campagne anglaise. Il se retrouve alors entraîné dans un voyage auquel il ne pouvait pas s’attendre : un voyage sur la planète Melacandra, qui s’avère être Mars, et sur laquelle il existe plusieurs formes de vie intelligente. Si ce seul fait suffit à remettre en cause les idées reçues du commun des terriens, Ransom découvre aussi que Melacandra était à l’origine en communication directe avec la Terre, mais que celle-ci s’est retrouvée isolée dans un passé lointain par une force perverse qui l’a rendue " silencieuse ". En outre, ce mal est bel et bien encore en activité à la fin des années 30, alors que la seconde guerre mondiale est en passe d’éclater…
Tel est en tout cas le thème du premier tome de La trilogie cosmique, Au-delà de la planète silencieuse, de C.S. LEWIS. Ce roman s’avère être un hommage non dissimulé à l’oeuvre d’Herbert George WELLS dont les thématiques relevant du socialisme utopique sont transposées dans une apologétique relativement discrète mais permanente.
La discrétion n’est plus de mise dans le deuxième tome de La trilogie cosmique. Dans ce roman, Ransom suscite lui-même un deuxième voyage sur une autre planète du système solaire, Vénus, alias Perelandra, qui donne son nom au titre du roman. Sur cette planète, le héros se retrouve dans une espèce d’Eden où une nouvelle Eve, toute en nudité et ingénuité, est en passe d’être pervertie par le démon de la tentation qui a pris le corps de l’un des ravisseurs de Ransom dans le premier tome. LEWIS n’hésite alors pas à disserter longuement sur les enseignements de la Genèse. Dans les premières pages, le lecteur peut adhérer facilement à ce qui semble être une étude détaillée sur " Dieu et la science " ; mais bien vite la lassitude guète le lecteur qui n’adhère pas au ton moralisateur de LEWIS.
Dans le troisième tome, Cette hideuse puissance, l’intrigue de la trilogie est transposée sur la planète Terre où un jeune couple est en passe d’être rattrapé par la réalité du mariage. Mark Studdock est ainsi bien plus motivé par son ascension sociale que par les moyens d’y parvenir. Sa jeune épouse est donc délaissée et trouve refuge là où elle le peut, et même dans un univers à l’opposé de celui où travaille son mari. Or cet univers c’est celui de sainte Anne, où s’est installée une communauté dirigée par Elwin Ransom qui lutte sans relâche contre l’Institut National de Coordination Expérimentale dans lequel son mari a été récemment recruté. Le roman prend alors la forme d’une intrigue politico-scientifique dans laquelle le mysticisme des deux premiers volumes de la trilogie prend vie dans l’Europe des années 40… et la légende arthurienne.
Au final, si l’on peut saluer la réédition d’une trilogie fondatrice de la Science-Fiction contemporaine, il est nécessaire de reconnaître que le ton sermonneur de l’oeuvre est pesant, en particulier dans le deuxième tome. Pourtant la prose de C.S. LEWIS n’est pas dénuée de qualités, l’auteur étant érudit et doté d’une plume particulièrement recherchée, toute en allégories. Mais en l’occurrence cela ne suffit pas à recommander cette lecture à qui souhaite se plonger dans une lecture divertissante. Pour cela, et du même auteur, on préférera lire et relire Un visage pour l’éternité ou Les chroniques de Narnia, dans lesquels la foi chrétienne de l’auteur, bien qu’aisément détectable, est suffisamment discrète pour que le lecteur qui le souhaite en fasse abstraction.