Le monde de Narnia

LEWIS Clive Staples

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Retrouvez, réunis en un seul ouvrage, les sept volumes du Monde de Narnia. Guidés par le Lion Aslan, découvrez dans son intégralité la saga fantastique du grand romancier C.S. Lewis.

1. Le Neveu du magicien
2. Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique
3. Le Cheval et son écuyer
4. Le Prince Caspian
5. L’Odyssée du Passeur d’Aurore
6. Le Fauteuil d’argent
7. La Dernière Bataille

L’avis de Philémont :

Ce volume intitulé Le Monde de Narnia, probablement en prévision de la sortie du film éponyme à Noël 2005, correspond bel et bien à l’intégrale des Chroniques de Narnia préalablement publiées en sept tomes distincts. Ces chroniques sont l’oeuvre de Clive Staples LEWIS, romancier irlandais né en 1898 et mort en 1963. Elles ont été initialement publiées entre 1950 et 1956, toutefois dans un ordre différent de celui qui est proposé ici.

L’ordre de lecture proposé dans ce volume est certes celui qui est désormais imposé par les éditeurs anglophones et francophones, sous prétexte de respect d’une chronologie des Chroniques de Narnia. Mais le débat fait toujours rage, et certains lecteurs préfèreront l’ordre de publication, plus respectueux de l’évolution du travail de l’auteur, et plus apte à permettre une interprétation religieuse des romans (voir l’article de Jacques Sys dans les liens ci-dessous). Faisant partie des "publicationnistes", sans toutefois rechercher à tout prix l’interprétation religieuse, n’oubliant pas que Les Chroniques de Narnia sont avant tout des contes à destination des enfants, c’est cette lecture que je vous propose ici, à savoir :

- 2. Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique (The Lion, the Witch and the Wardrobe, 1950, traduction de Anne-Marie DALMAIS)
- 4. Le Prince Caspian (Prince Caspian, 1951, traduction de Anne-Marie DALMAIS)
- 5. L’Odyssée du Passeur d’Aurore (The Voyage of the Dawn Treader, 1952, traduction de Philippe MORGAUT)
- 6. Le Fauteuil d’argent (The Silver Chair, 1953, traduction de Philippe MORGAUT)
- 3. Le Cheval et son écuyer (The Horse and His Boy, 1954, traduction de Philippe MORGAUT)
- 1. Le Neveu du magicien (The Magician’s Nephew, 1955, traduction de Cécile DUTHEIL DE LA ROCHERE)
- 7. La Dernière Bataille (The Last Battle, 1956, traduction de Philippe MORGAUT)

Le problème de l’ordre de la lecture étant posé, rappelons maintenant que Les Chroniques de Narnia ne sont nullement une série à épisodes comme peut l’être celle des Harry Potter. Il s’agit plutôt de romans, plus ou moins reliés entre eux, avec pour cadre commun le monde imaginaire de Narnia, où règne le lion Aslan, et ses rapports avec notre monde, essentiellement au travers d’enfants, dont l’âge leur permet de voyager librement dans ce monde imaginaire. De ce point de vue, le parallèle avec le Peter Pan de Sir James Matthew Barrie est d’ailleurs assez évident, mais n’oublions surtout pas que les sept chroniques peuvent être lues indépendamment.

Les quatre premiers romans ont un point de départ identiques : des enfants sont appelés par Aslan pour qu’ils remplissent une mission, plus ou moins claire, en Narnia, ou à sa périphérie. Le point commun de toutes ces missions est simple ; il s’agit de combattre le Mal au profit du Bien. Mais que l’on ne s’arrête pas au seul énoncé de cette thématique, C.S. LEWIS déborde d’imagination et son style est si léger que le lecteur ne peut être que conquis dès les premières lignes de chaque roman.

En outre, la structure des récits est modifiée à partir du cinquième tome, ce qui donne un second souffle aux chroniques. C.S. LEWIS nous offre en effet une histoire propre à Narnia, sans lien direct avec notre propre monde (Le Cheval et son écuyer), puis la genèse de Narnia (Le Neveu du magicien), et enfin son Apocalypse (La Dernière Bataille). A titre personnel, c’est même l’ultime volume des Chroniques de Narnia que je préfère et que je classe définitivement dans la catégorie des chefs-d’oeuvre de la littérature.

Mais les sept volumes sont tous de grande qualité. Non seulement les histoires qui nous sont racontées sont passionnantes, mais l’écriture de C.S. LEWIS est très agréable, et non dénuée d’humour, ce qui ne gâche rien. Bien sûr, la foi chrétienne de l’auteur a une grande influence sur son écriture, et de nombreux de passages sont inspirés de l’Evangile. Néanmoins, cela ne fait nullement de LEWIS un prêcheur et l’on peut très bien lire les chroniques sans se préoccuper de religion, en particulier les enfants. Les adultes, pour leur part, trouveront plaisir à associer certains personnages et situations narnians aux personnages et situations bibliques.

Quant à ces adultes qui penseraient qu’ils ont passé l’âge de lire des contes, c’est encore C.S. LEWIS qui leur répond le mieux par l’intermédiaire de la dédicace qu’il fait à sa filleule Lucy Barfield dans la première Chronique : "Finalement, tu es déjà trop âgée pour t’intéresser aux contes de fées et quand celui-ci se trouvera imprimé et relié, tu seras plus vieille encore ! Mais un jour viendra où tu seras suffisamment âgée pour recommencer à lire des contes". Je suis dans ce dernier cas et je ne le regrette absolument pas.

Extraits :

1- Extrait de Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire magique…
- Puis-je vous demander, ô Lucy, fille d’Ève, dit M. Tumnus, comment vous êtes entrée à Narnia ?
- Narnia ? Qu’est-ce que c’est ? s’étonna Lucy.
- C’est l’endroit où nous nous trouvons en ce moment ! expliqua le faune. Le domaine de Narnia comprend toutes les terres qui s’étendent entre le réverbère et le grand château de Cair Paravel, situé sur la mer Orientale. Et vous, est-ce par les farouches forêts de l’ouest que vous êtes venue ?
- Moi ? Je suis entrée par l’armoire de la chambre d’amis, répondit Lucy.
- Ah ! regretta M. Tumnus, avec une voix un peu mélancolique, si seulement j’avais mieux étudié la géographie lorsque j’étais un petit faune, je saurais tout sur ces pays étrangers. C’est trop tard, maintenant…

2- Extrait de Le Neveu du magicien… Le lion allait et venait sur cette terre aride en pousuivant un nouveau chant, plus doux et plus rythmé que celui qui avait permis de convoquer le soleil et les étoiles. À mesure qu’il se déplaçait au rythme de cette mélodie délicate et flottante, la vallée se recouvrait d’une herbe verdoyante qui jaillissait sous ses pas comme l’eau vive et s’étendait sur les flancs des coteaux comme une onde. L’herbe grimpait ensuite au pied des montagnes, couvrant ce nouveau monde d’un manteau de douceur de plus en plus étendu.

Une brise légère se mit à faire ondoyer l’herbe et d’autres éléments apparurent. Une bruyère sombre vint tapisser les versants les plus élevés. Des taches d’un vert plus fort et plus vif surgirent dans la vallée. Digory ignorait ce que c’était jusqu’au moment où l’une d’elles apparut suffisamment près de lui. C’était une petite chose piquante dont jaillissaient des douzaines de bras de couleur verte, poussant d’un centimètre environ toutes les secondes. Très vite Digory fut cerné de dizaines de ces pousses, et quand elles eurent atteint à peu près sa taille il comprit enfin ce que c’était. « Des arbres ! » s’exclama-t-il.


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