Le Vaisseau ardent

MARGUERITE Jean-Claude

Article publié le mardi 2 novembre 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

Yougoslavie, fin des années cinquante. Dans un petit port de l’Adriatique, Anton et Jak, dix et onze ans, assouvissent leurs rêves de piraterie en volant des bijoux, de l’argent et des instruments de navigation sur les bateaux qu’ils astiquent pendant le jour – tout un butin qu’ils entreposent dans une cave laissée à l’abandon. Alors qu’ils doivent cesser leurs cambriolages, car pêcheurs et miliciens recherchent activement les voleurs du port, les deux garçons font la connaissance d’un ivrogne. En échange d’alcool, le vieil homme leur raconte l’épopée du Pirate Sans Nom, un forban hors du commun qui aurait disparu sans laisser de trace, tout en emportant avec lui son trésor, le plus fabuleux de l’histoire de la piraterie. Pour Anton, ce qui n’est sans doute qu’une légende va devenir sa principale raison de vivre. Devenu un pirate des temps modernes, un pilleur d’épaves, sa quête le mènera aux quatre coins de la planète, et il découvrira que derrière l’énigme du Pirate Sans Nom s’en cache une autre, bien plus ancienne, celle du Vaisseau ardent…

De l’Égypte prépharaonique à l’Amérique contemporaine, en passant par l’âge d’or des Caraïbes et les glaces du Groenland, Le Vaisseau ardent nous embarque pour la plus grande chasse au trésor jamais contée. Mais quelle est la nature réelle du trésor ?

L’avis de Philémont

Dans les années cinquante, sur la côte Adriatique, en Yougoslavie, le jeune Anton voit ses rêves de piraterie alimentés par l’histoire du Pirate Sans Nom qu’un ivrogne lui raconte chaque soir en échange d’alcool. Personnage aussi exceptionnel que mystérieux, il aurait accumulé un fabuleux trésor, si tant est qu’il ait réellement existé. Car entre la réalité et l’imagination débordante de l’Ivrogne il est bien difficile de faire la part des choses. Pour autant, le Pirate Sans Nom marque à jamais la vie d’Anton, et cinquante ans plus tard, devenu le commandant Petrack, un pilleur d’épaves bien connu, en d’autres termes un pirate des temps modernes, sa quête du Pirate Sans Nom et de son trésor n’est toujours pas achevée…

Telle est l’intrigue du Vaisseau ardent, premier roman de Jean-Claude MARGUERITE. Ecrite sur une période de dix-huit ans, l’oeuvre est déjà monumentale pour sa durée de gestation. Elle l’est aussi pour sa taille, près de 1 300 pages et un bon kilo et demi. Elle l’est aussi pour son propos, qui va bien au-delà du simple roman d’aventure et de piraterie. L’auteur se joue en effet du temps et de l’espace ; de l’époque contemporaine il remonte les siècles et ne se contente pas de s’arrêter dans les Caraïbes au XVIIème siècle ; il nous mène aussi au Groenland à l’époque des Vikings et dans l’Egypte prépharaonique ; MARGUERITE réécrit même les mythes de l’Arche de Noé et de la Fontaine de Jouvence.

Les liens entre toutes ces histoires dans la grande histoire sont ténus mais bel et bien réels. Leur détection et leur compréhension nécessite bien sûr une lecture attentive, laquelle est facilitée par une belle écriture, parfaitement travaillée sans jamais être pompeuse. Comme il se doit, les références littéraires sont innombrables, de L’île au trésor de STEVENSON, au Peter Pan de BARRIE. Tout cela fait du Vaisseau ardent un véritable puzzle littéraire, un jeu de piste dans lequel le fil rouge n’est rien de moins que la nature même du trésor du Pirate Sans Nom, laquelle pourrait bien être plus proche d’un mythe fondateur que d’une accumulation de biens matériels.

Le Vaisseau ardent est donc un roman d’une richesse exceptionnelle. On pourra bien sûr lui reprocher un rythme un peu lent et de nombreuses longueurs, mais Jean-Claude MARGUERITE les pallie par une structuration parfaite de son récit et une grande profondeur dans son propos ; c’est pour cela que le roman enthousiasmera à coup sûr les nombreux amateurs de La forêt des mythagos de Robert HOLDSTOCK. Quant aux autres lecteurs ils ont là l’occasion de découvrir, un an après Le Déchronologue de Stéphane BEAUVERGER, une autre manière d’aborder, et de renouveler, le thème de la piraterie, laquelle s’avère particulièrement originale.

NB : Il est possible de lire un large extrait de ce roman en suivant ce lien.


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