La malédiction d’Old Haven

COLIN Fabrice

Article publié le vendredi 30 avril 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

1723, Gotham. Mary Wickford, jeune orpheline à la beauté flamboyante, quitte le couvent et les soeurs qui l’ont recueillie dix-sept ans plus tôt. En route vers l’est, la jeune fille s’arrête dans le vieux village d’Old Haven où règne une atmosphère lourde de secrets. Sans jamais être venue, elle connaît ces paysages de brumes et de ténèbres… C’est ici que fut brûlée vive, jadis, une sorcière du nom de Lisbeth Wickford…

Un succès, par un des meilleurs auteurs de l’imaginaire actuel.

Prix des Imaginales. Prix de la librairie Millepages. Prix Auchan.

« Cette Malédiction emporte le lecteur […] avec une maestria incomparable. » Jean-Claude Vantroyen, Le Soir.

L’avis de Philémont

En 1622, le roi d’Angleterre Jacques Ier se convertit au catholicisme et lance une campagne massive de colonisation et de conversion de l’Amérique. Un siècle plus tard, la Sainte Inquisition règne en maître sur l’Empire américain et traque sans merci les infidèles, qu’ils soient indiens, pirates, puritains ou adeptes de n’importe quelle autre secte non conforme à la doctrine, mais aussi sorcières et dragons…

En 1723, Mary Wickford, jeune orpheline, sort du couvent de Gotham (New York) dans lequel elle a été élevée pour entamer sa vie de femme à Boston. Sa route la fait toutefois passer par Old Haven, petit village du littoral atlantique. Charmée par le paysage, envoutée par son atmosphère mystérieuse, et son sentiment de connaître le lieu sans jamais y avoir mis les pieds, elle décide de s’y arrêter.

La malédiction d’Old Haven marie de nombreux genres et utilise moultes références pour illustrer son propos. Parmi les genres, l’uchronie est le plus évident, la conversion de Jacques Ier étant le point de divergence, celui-ci transformant l’Amérique en un vaste Empire théocratique très évolué technologiquement, mais obscurantiste dans tout ce qui s’éloigne peu ou prou de la doctrine catholique. On y trouvera aussi de la fantasy avec la magie et les dragons, qui sont (presque) des animaux comme les autres, et du fantastique, le mythe de Cthulhu étant central dans le récit. Les références à l’art pictural connu au début du XVIIIème siècle sont également nombreuses, de même que celles relatives aux héros de l’imaginaire collectif américain, comme Rip Van Winkle ou Jack-O’Lantern.

On pourrait craindre que tout cela donne au mieux un curieux mélange, au pire un roman fourre-tout sans queue ni tête. Il n’en est rien, Fabrice COLIN parvenant à suivre le fil de son récit avec subtilité sans jamais oublier non plus sa nature première, celle d’un roman d’aventure. Son utilisation des figures emblématiques du pirate et de l’indien l’y aide d’ailleurs beaucoup, de même que sa prose parfaitement rythmée parvient à capter l’attention du lecteur tout au long de l’histoire. On peut juste regretter un final un peu trop pyrotechnique par rapport au reste du roman.

Quoi qu’il en soit, ces choix narratifs, ainsi que la simplicité de la psychologie des personnages, expliquent probablement que La malédiction d’Old Haven ait été initialement édité dans une collection pour la jeunesse par Albin Michel. Ce faisant il s’est probablement privé d’un lectorat adulte qui pourrait tout autant, voire mieux s’y retrouver dans les thématiques abordées. Il en est ainsi de la dimension « uchronie » de l’oeuvre, et de toutes ses implications historiques et politiques. Il en est de même des nombreuses scènes violentes parsemées tout au long du roman.

Notons enfin qu’il existe non pas une suite à ce roman, mais une histoire parallèle à celle de Mary Wickford, celle de Thomas Goodwill qui accompagne en partie Mary dans La malédiction d’Old Haven. Intitulé Le maître des dragons, le roman est d’ores et déjà édité par Albin Michel, et paraîtra au Livre de Poche à l’automne 2010.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0