Titre Original
World War Z, Max BROOKS (World War Z, 2006) Traduction de Patrick IMBERT Illustration de Néjib BELHADJ KACEM Calmann-Lévy, collection Interstices, mars 2009, 434 pages
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Note 4/5
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"La SF, ce n’est pas un genre littéraire, c’est tous les genres, c’est le lyrisme, la satire, l’analyse, la morale, la métaphysique, l’épopée. Ce sont toutes les activités de l’esprit humain en action dans les horizons sans limites. C’est en ce moment la seule littérature vivante du monde entier." BARJAVEL RenéQuatrième de couverture
La guerre des Zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l’ensemble de l’humanité. L’auteur, en mission pour l’ONU – ou ce qu’il en reste – et poussé par l’urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Il a recueilli les paroles d’hommes, de femmes, parfois d’enfants, ayant dû faire face à l’horreur ultime. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence – de la survivance – humaine au cours de ces années maudites. Depuis le désormais tristement célèbre village de Nouveau-Dachang, en Chine, là où l’épidémie a débuté avec un patient zéro de douze ans, jusqu’aux forêts du Nord dans lesquelles – à quel prix ! – nombre d’entre nous ont trouvé refuge, en passant par les États-Unis d’Afrique du Sud où a été élaboré l’odieux plan Redecker qui finirait pourtant par sauver l’humanité, cette chronique des années de guerre reflète sans faux-semblants la réalité de l’épidémie. Prendre connaissance de ces comptes-rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l’effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Ze Guerre mondiale sera la dernière.
Né en 1972 à New York, Max Brooks est le fils du célèbre Mel Brooks (La folle histoire de l’espace, Frankenstein junior…) et de l’actrice Anne Bancroft. Membre entre 2001 et 2003 de l’équipe créative du « Saturday Night Live », il a également joué dans plusieurs séries télévisées et prêté sa voix à des personnages d’animation (Batman, Justice League). Il vit aujourd’hui à Los Angeles.
L’avis de Philémont
Sous-titré Une histoire orale de la Guerre des Zombies, World War Z prend la forme d’un rapport que le narrateur rédigea initialement pour les Nations unies, une dizaine d’années après un conflit qui dura semble-t-il à peu près autant de temps. Il prend la forme de courts entretiens que le narrateur eut avec une multitude d’acteurs survivants du conflit partout dans le monde, constituant ainsi une " somme historique consacrée à la plus grande guerre de tous les temps ".
Max BROOKS nous avait prévenu, la menace était latente, et le demeure : les zombies ont fini par envahir la Terre et ont menacé d’extinction l’humanité toute entière. Il faut dire que face à une telle menace elle n’était pas préparée, que ses dirigeants ont commencé par faire de nombreuses erreurs, et qu’après la panique désordonnée elle a réorienté sa stratégie pour retourner une situation désespérée au prix d’une infinité de vies brisées.
C’est d’ailleurs à ces vies que le narrateur s’intéresse en priorité. Il interroge un panel représentatif de la population mondiale, des civils et des militaires bien sûr, mais aussi des témoins qui ont sombré dans la folie et des volontaristes, en passant par les désespérés. Mais à travers leur tragédie, il dissémine aussi ici et là des données technologiques, sociales, politiques et économiques qui permettent de comprendre le cours d’un conflit improbable, à défaut de comprendre ses causes.
Et c’est ainsi que World War Z devient un véritable roman engagé contre la guerre au sens large, le lecteur comprenant que l’histoire du conflit qui lui est racontée est aussi celle de tous les autres conflits qui ont marqué la véritable Histoire.
Et cela fonctionne terriblement bien ! La prose de Max BROOKS rend immédiatement captif ses lecteurs en les prenant aux tripes pour les forcer à regarder en face l’horreur qu’est la guerre et les faiblesses du genre humain. De l’arrogance des puissants à la passivité de la masse, en passant par la bêtise de tous, l’ensemble des composants de l’humanité est montré du doigt pour ses défauts et ses erreurs, sans oublier bien sûr qu’une guerre est aussi, et avant tout, une tragédie.