Les Voies d’Anubis

POWERS Tim

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

L’avis de Jean-Marc Suzzoni :

Tous ceux qui aiment la littérature, mais qui ne savent point que la Science-fiction en fait partie, devraient réviser cette idée préconçue, qui n’a plus lieu d’être par principe, et qui n’aura plus lieu d’être après avoir cheminé le long des Voies d’Anubis.

L’auteur :

Si vous lisez la 4 de couverture du roman, vous en saurez autant que moi sur cet auteur. Les Voies d’Anubis, publié aux USA en 1983, a obtenu le Prix Apollo quand il a été traduit en France, en 1987. C’était alors le premier roman de Tim Powers publié en France. Depuis J’ai Lu a sorti de nombreux autres textes dont Sur des mers plus ignorées (1988) qui est une magnifique variation sur le Vaudou.

Les Voies d’Anubis :

Angleterre, début du 19ème siècle : Dans un campement de gitans, sur les bords de la Tamise, deux sorciers, Aménophis Fikee et le Docteur Romany (Ka du Docteur Romanelli), zélateurs du Dieu Anubis, tentent un difficile sortilège, mais échouent lamentablement dans leur affaire…

Londres, fin du 20ème siècle : Arrivée de Brendan Doyle un jeune universitaire californien spécialiste de la littérature anglaise du siècle passé : Byron, Coleridge, Shelley, Keats, Wordswooth, Mary Wollstonecraft et aussi Ashbless, un obscur rimailleur du début du 19ème dont il tente d’écrire une nouvelle biographie…

Pour le moment, il est pressenti par un magna de la finance, J. Cochran Darrow, pour faire une conférence sur Coleridge devant un parterre d’auditeurs choisis. Mais la rencontre avec son possible mécène démarre mal pour le terre à terre Doyle. Car si Darrow est un expert de la finance, et un amateur éclairé de la bonne littérature, c’est aussi un passionné de phénomènes bizarres, à la Charles Fort, d’occultisme. Pour Darrow, il est possible de voyager dans le temps, au moyen de "brèches" qui apparaissent ponctuellement dans le quartier des anciens docks londoniens où il a acquis des terrains qu’il fait niveler. Le riche ( ?) homme d’affaire a utilisé sa fortune personnelle et ses laboratoires de recherches pour découvrir quand aura lieu la prochaine brèche dans l’espace et quand elle permettra d’accéder dans la passé…

Moyennant un million de dollars chacun, dix personnalités triées sur le volet vont partir avec Doyle (s’il accepte de faire sa conférence !), Darrow et une équipe des employés de ce dernier pour assister le 1er Septembre 1810 à une causerie de S.T. Coleridge… Un professeur de littérature, même s’il ne croit pas au voyage dans le temps ne peut laisser passer l’occasion de découvrir un des plus grands poètes anglais. Doyle accepte la bizarre proposition de Darrow… C’est pour lui le début du chemin sur les Voies d’Anubis…

Tim Powers a réussi un livre magnifique, mélangeant merveilleusement la Science-fiction et la littérature du 19ème siècle. Dans un univers que n’aurait pas renié Dickens, se côtoient les confréries de mendiants londoniens, les sectes bizarres et les théâtres de marionnettes, les jeunes filles en détresse et la magie des sorciers égyptiens, les complots anti-britanniques et les loups garous, les démons du plan du feu (si ! si !) et les faux-monnayeurs, Lord Byron et les chansons des Beatles… Tout cela cohabite parfaitement et le dernier paradoxe temporel n’est pas le moindre. C’est magnifiquement écrit et traduit. C’est un roman d’aventures temporelles comme je n’en avais jamais lu jusqu’à maintenant. C’est génial…

Je ne peux que vous souhaiter de découvrir vous aussi la barque qui vous mènera à Anubis.


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