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I am a legend, 1954Traduction de Nathalie SERVAL ; Illustration de Gunnar SMOLIANSKY
Gallimard, collection Folio SF n° 53, avril 2001, 240 pages
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« La science-fiction est le moyen d’expression par lequel notre misérable certitude que demain différera d’aujourd’hui de façon imprévisible peut être transmuée en une attente impatiente et passionnante. » John BrunnerQuatrième de couverture édition Denoël Présence du Futur :
Comme vous, il croyait que les vampires ne hantaient que les mythes de l’Europe centrale et la littérature d’épouvante. Comme vous, il se trompait.
Il est aujourd’hui l’ultime survivant d’une étrange épidémie qui a fait subir à l’humanité une mutation irréversible : le virus qui contraint les hommes à se nourrir de sang les empêche aussi de mourir tout à fait et les oblige à fuir les rayons du soleil. Ainsi, chaque jour, Robert Neville doit organiser sa survie et chaque nuit subir les assauts des demi-morts affamés.
Mais l’horreur atteint son paroxysme lorsqu’il doit résister à l’appel suppliant de la femme qu’il aime…
C’était Charlton Heston qui incarnait à l’écran Le Survivant.
Quatrième de couverture édition Gallimard Folio SF :
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil… Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.
Né en 1926, Richard Matheson a débuté une carrière de journaliste avant de se tourner vers l’écriture. Il a acquis sa renommée dans le monde de la science-fiction grâce à deux romans devenus des classiques du genre : Je suis une légende et L’homme qui rétrécit, tous deux adaptés au cinéma.
L’avis de Cyrallen :
Retranché dans sa maison fortifiée, avec ses miroirs, ses gousses d’ail, muni de ses pieux et de ses croix, Robert Neville tente de survivre, plus machinalement que par réelle volonté.
C’est le combat désespéré du dernier survivant de l’ancien monde, l’intrus qu’il est devenu, contre l’étrange mais aussi et surtout contre lui-même. Je suis une légende se lit d’autant plus facilement qu’il fait ressurgir les peurs primitives enfouies jusque là par le verni de la civilisation. Il propose des explications au mythe des vampires et les moyens de les combattre.
Mais le plus intéressant, c’est la psychologie d’un homme qui sait être le dernier, et tout en se démenant pour se protéger, perd peu à peu ce à quoi il tient tant : l’humanité.
L’avis de Philémont :
Robert Neville est le dernier des hommes. Du moins le pense-t-il. Retranché dans sa maison, il tente tant bien que mal de résister aux assauts des vampires que sont devenus ses congénères suite à la prolifération d’un virus dévastateur…
Je suis une légende conte le funeste destin d’un homme perdu, recherchant un espoir de vie dans les ruines de la civilisation humaine. Il lutte bien sûr contre les vampires qui, chaque nuit, rôdent autour de sa maison, l’appellent, le tentent, attendent que ses nerfs et sa volonté lâchent, et qu’il finisse par se joindre à eux. Il lutte surtout contre lui-même et sa solitude.
Je suis une légende est un roman éminemment pessimiste. Richard MATHESON réussit parfaitement à retranscrire le désespoir de cet homme qui se sait seul mais ne peut s’empêcher d’espérer. Il le fait grâce à une écriture simple mais de qualité, et surtout grâce à un scénario parfaitement construit. C’est probablement pour cela que le roman a déjà été adapté deux fois au cinéma (The Last Man on Earth en 1963, jamais sorti en France, et Le Survivant en 1971), et qu’une troisième adaptation est en projet.
Le roman est souvent présenté comme un chef-d’oeuvre. Cette appréciation est selon moi exagérée. Néanmoins, Je suis une légende est un roman terriblement efficace en dépit de ses 50 ans passés, et procure un excellent plaisir de lecture. Ce n’est déjà pas si mal.
Extrait :
1- Lorsque le ciel - comme c’était le cas ces jours-ci - était nuageux, Robert Neville ne se rendait pas toujours compte de l’approche du soir, et parfois ils auraient pu envahir les rues avant qu’il ne fût rentré chez lui.
S’il avait eu l’esprit plus précis, il aurait pu calculer approximativement le moment de leur arrivé ; mais i l avait gardé la vieille habitude de s’en remettre à la couleur du ciel. Par temps couvert, cette méthode n’était pas sûre et c’est pourquoi, ces jours-là, il préférait ne pas s’éloigner de sa demeure…
2- Il abattit le premier presque à bout portant. L’homme roula au bas du porche et deux femmes s’avancèrent, les vêtements boueux, leurs bras livides tendus vers lui. Lorsqu’elles tombèrent, il continua à les cribler de balles, un rictus sauvage crispant ses lèvre exsangues jusqu’à ce qu’il eût vidé ses deux chargeurs.
Alors il s’immobilisa - et il crut devenir fou lorsqu’il vit les trois corps se relever et se précipiter à nouveau sur lui… Lorsqu’il lui arrachèrent ses deux revolvers, il se mit à cogner, en aveugle, à coups de poings, à coups de pied. Et ce n’est que lorsqu’il sentit une cuisante douleur à l’épaule qu’il comprit sa folie, et l’absurdité de ce qu’il faisait. Il recula vers la porte. Un bras d’homme entoura son cou. Il réussit à se dégager, à repousser son agresseur en arrière, et, avant que les autres aient pu se jeter sur lui, à bondir dans la maison et à refermer la porte…