Le jeune homme, la mort et le temps

MATHESON Richard

Article publié le samedi 25 janvier 2014 par Philémont

Quatrième de couverture

« De tous les auteurs que j’ai lus, c’est Richard Matheson qui m’a le plus influencé dans mon travail d’écrivain. » Stephen King

C’est en 1950 que Richard Matheson publie sa première nouvelle, « Né de l’homme et de la femme », aussi connue sous le titre « Journal d’un monstre ». Quatre ans plus tard, il publie son premier roman, Je suis une légende. Avec cette histoire qui mêle vampires et fin du monde, il devient un géant de la littérature de genre ; il n’a alors que vingt-huit ans. Souvent adaptés au cinéma L’Homme qui rétrécit, Je suis une légende (Le Survivant), La Maison des damnés, Echos (Hypnose), Le Jeune Homme, la mort et le temps (Quelque part dans le temps), Au-delà de nos rêves — ses romans, tous genres confondus, font d’ores et déjà figure de grands classiques.

Richard Matheson est né en 1926 dans le New Jersey. Ecrivain et scénariste, on lui doit, entre autres, le scénario de Duel, premier long métrage d’un certain… Steven Spielberg.

L’avis de Philémont

Richard Collier se sait condamné par sa tumeur au cerveau. En cette fin d’année 1971, il a 36 ans et décide de passer ses derniers mois à voyager au hasard. C’est ainsi que dans un vieil hôtel au bord du Pacifique californien il tombe sous le charme du portrait d’une actrice dont la carrière a démarré à la fin du XIXème siècle, et qui est décédée depuis près de 20 ans. La bibliothèque municipale et les archives de l’hôtel lui apportent des bribes de son histoire, et bientôt la curiosité se transforme en admiration, puis en amour aussi sincère que puissant. C’est d’ailleurs cette puissance qui lui permet de remonter le temps et de se retrouver dans ce même hôtel en 1896, à la veille d’une représentation de celle qu’il aime désormais plus que tout au monde…

A au moins deux égards Le jeune homme, la mort et le temps n’est pas sans rappeler Le voyage de Simon Morley de Jack FINNEY. C’est d’abord l’absence totale de technologie nécessaire pour le voyage temporel ; c’est ensuite la part belle donnée à un lieu relativement peu étendu et qui contribue à instaurer une ambiance particulièrement réussie. En revanche, là où FINNEY développait une intrigue pleine de rebondissements, Richard MATHESON se fait plus intimiste et se concentre sur la psychologie d’un personnage dont on ne sait pas s’il est tout à fait sain d’esprit, et sur une histoire d’amour aussi improbable qu’émouvante.

Et cela fonctionne à merveille. Comme le frère de Richard Collier, qui publie le journal de son frère, le lecteur se laisse transporter volontiers par cette histoire très personnelle. Il sait que sa véracité est douteuse, mais il préfère y croire, tant elle est belle et tragique, plutôt que de partir en quête d’éléments cartésiens qui viendraient la ternir.


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