Titre Original
El Sueno de la Razon (octobre 2006)Traduit de l’espagnol par Antoine Martin, Édition Au Diable Vauvert.
Genre
FantasyEvaluation
Note 4/5
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Citation
"Plus qu’aucun autre auteur de SF, Clarke est resté fidèle au rêve de l’enfant qui voit dans la science le salut de l’humanité et dans l’humanité une race de dieux potentiels voués aux étoiles". ALDISS BrianLe Sommeil de la Raison
AGUILERA Juan Miguel
"1516. Une profonde révolution intellectuelle se propage dans l’Europe partagée entre l’humanisme renaissant et les tentations obscurantistes médiévales. A bord d’une flotte menée par le jeune Charles Quint se croisent les chemins de luis Vives, humaniste valencien exilé pour ses convictions, et de Céleste, jeune sorcière en quête d’un alchimiste mystérieux…"
Né en 1960, doué d’une inspiration qui mêle roman de voyage et d’aventures, roman historique et fantastique, Juan Miguel Aguilera vit à Valencia. Il a reçu le prix Imaginales et le prix Bob-morane 2002 pour La folie de Dieu.
" Aguilera donne vie de manière éclatante aux sorcières, aux mages, aux divinités païennes de l’imaginaire de l’Europe du XVIème siècle, mais aussi à des personnages historiques comme Erasme, Bosch, Luis Vives ou le jeune Ignace de Loyola quand il n’était encore qu’un spadassin porté sur les femmes. Le résultat : un récit où la réalité historique et les éléments imaginaires dessinent une époque dans sa dimension la plus rationnelle et ses plus étranges fantasmagories." - José manuel Fajardo, El Mundo. -
« Avec Aguilera, la réinvention du passé demeure une source d’émerveillement. »
Jean-Claude Dunyach, L’Express -
L’avis de Cyrallen :
Juan Miguel Aguilera, comme dans ses précédents romans, part du réel historique pour dévier vers un monde gouverné par des forces occultes bien peu naturelles. Les actes et quêtes des protagonistes du Sommeil de la Raison ont tous une explication du côté obscur, là où règnent les divinité païennes et la foule des démons et sorcières qui l’accompagnent.
Nous nous lançons donc en début de roman avec Céleste, jeune sorcière novice, à la recherche du peintre Jérôme Bosh, ainsi que des mystères scellés dans ses tableaux. Son dernier chef d’oeuvre en particulier contient des indice qui paraissent très convoités puisque de mystérieux assassins sont prêts à tout pour le récupérer. Et les signes donnés par les potions et pouvoirs de Céleste ne trompent pas.
De son côté, le jeune Luis Vives est nouvellement embauché à la cour royale comme précepteur de Guillaume de Croÿ, le neveu du Sieur de Chièvres, bras droit du jeune Charles Quint. Avant de partir, il assiste à l’exposé de Copernic, sur une place de marché, qui renonce à publier ses dires de peur d’avoir affaire à l’inquisition, qui impose son gant de fer partout en Europe.
S’ensuit une aventure dans laquelle Céleste et Luis Vives croiseront la route de personnages historiques tels Nicolas Copernic, Charles Quint et Ignace de Loyola. Nos deux héros seront embarqués dans la flotte de Charles Quint et subiront comme toute la cour royale le long périple jusqu’à l’Espagne où Charles doit retrouver sa mère, Jeanne "la folle".
Juan Miguel Aguilera, avec les 500 pages du Sommeil de la Raison, nous dépeint une réalité historique soumise en permanence aux pouvoirs de la magie, des démons et divinités, comme si la réalité de notre siècle avait perdu trace de ces potentialités. Les personnages sont réalistes, l’écriture est agréable, certaines scènes très prenantes.
Pourtant, la deuxième moitié du roman est, de mon point de vue, déconnectée de la première partie, pour sa part excellente. En effet, une fois la flotte amarrée dans une petite ville d’Espagne, les complots s’accélèrent et l’ensemble devient à la limite du confus tellement il y a de volontés différentes concernant la destinée de Charles Quint : le dominicain, les Biscayens revenus de la mort, le Sieur de Chièvres, les Germains, Luis vives et Céleste…
La séquence avec les cheveux du Messie-Imperator (ou démon) est également un peu trop "tirée par les cheveux" par rapport au reste du roman, on plonge dans une scène complètement onirique osée, qui est sensée expliquer le pourquoi du comment et qui règle toute l’affaire, un peu trop facilement et magiquement. On aime ou on aime pas.
En bref, une écriture agréable, des personnages historiques réels maniés avec dextérité et une intrigue à la base très prenante font tout de même du Sommeil de la Raison un très bon moment de lecture.