Le trône de diamant (T1 de La trilogie des Joyaux)

EDDINGS David et Leigh

Article publié le vendredi 28 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le vendredi 4 juillet 2008

Quatrième de couverture :

Émouchet, le chevalier pandion, est de retour d’exil, prêt à reprendre sa place de Champion de la reine. Mais sa maîtresse est frappée par un mal mystérieux et Séphrénia, la vieille sorcière, n’a pu que retarder l’échéance : assise sur son trône, enchâssée dans un bloc de cristal, la jeune reine est mourante ; il faut trouver vite un remède.

Cette histoire se passe dans une terre de royaumes combattants, d’intrigues de cour, de magie noire et de haute aventure. La maladie de la reine est une aubaine pour les ambitieux. Alors, Émouchet part chercher le remède en compagnie de Séphrenia et de la petite Flûte aux étranges pouvoirs. Après bien des franches galopades et des téméraires traversées, il ne saurait manquer d’atteindre enfin cet objectif qui se dérobe sans cesse…

Mais les Zémochs, pour la première fois depuis cinq cents ans, sont aux portes de l’Élénie . On murmure qu’Azash, leur dieu aîné, convoite le Bhelliom, la pierre sacrée perdue, qui ferait de lui le maître du monde. Contre une telle menace, que peuvent les coups d’épée ? Allons, les ténèbres rôdent, la reine agonisante est peut-être -à l’insu de tous- l’ultime espoir de la lumière. Et le valeureux Émouchet n’est pas au bout de ses peines.

L’avis de Cyrallen :

Le trône de diamant fait figure de pâle copie à côté des aventures rencontrés dans les royaumes du Ponant.

En effet, on démarre immédiatement avec une impression de déjà-vu : il n’y a qu’à comparer les cartes des contrées traversée lors de la Belgariade/Mallorée et ici celles d’Éosie/Darésie pour retrouver une configuration géopolitique relativement proche ; quand aux personnages, ils possèdent également leurs équivalents dans la Belgariade, ou tout au moins une façon de parler quasi identique.

C’est pourquoi, en ayant lu au préalable les aventures de Garion (et les ayant beaucoup appréciées), il est difficile d’accrocher avant au moins 1/4 du récit tellement les ressemblances sont flagrantes. Heureusement, l’histoire est tout de même agréable et diverge au fil des pages, les lieux se diversifient, même si la quête principale et les menaces qui pèsent sur les héros ont toujours un petit air de famille.

L’avis de Philémont

L’Eosie est un continent où cohabitent tant bien que mal neuf royaumes. A l’Ouest, la Thalésie, la Deira, l’Elénie et l’Arcie connaissent une relative stabilité grâce à l’entente entre la monarchie et l’Eglise, appuyée par ses chevaliers combatants. Le centre du continent est partagé entre la Pélosie, le Lamorkand et la Cammorie ; royaumes pauvres, ils sont en permanence au bord de la guerre civile et se vouent entre eux une haine farouche. A l’extrême est du continent se trouve le Zémoch, royaume chaotique dont le dirigeant ne rêve que d’envahir le reste de l’Eosie. Enfin, à l’extrême sud de l’Eosie se trouve le Rendor, qui abrite une population pauvre et peu éduquée, facilitant l’émergence du fanatisme.

C’est dans ce contexte géo-politique qu’un groupe de dix personnages, mené par Emouchet, le chevalier combatant d’Elénie, se trouve plongé dans la quête d’un joyau dont les pouvoirs permettront de sauver la reine Ehlana d’une mort certaine après son empoisonnement. Mais ce joyau est très convoité, en particulier par les zémochs, et c’est finalement le destin de toute l’Eosie qui est en jeu.

Voilà donc une intrigue conventionnelle que David EDDINGS lui-même avait déjà utilisée dans une célèbre décalogie. Les personnages aussi présentent des traits de caractères similaires à ce que l’on avait déjà pu observer dans la Belgariade et la Mallorée. On y trouve par exemple le bon chevalier invincible, ainsi que son fidèle écuyer, la magicienne maternelle, le jeune voleur surdoué, une panoplie de personnages pervers et maladroits, sans oublier le panthéon de Dieux qui in fine commandent à tous.

La trilogie des joyaux a donc un air de déjà-vu qui est encore renforcé par le style de l’auteur : une écriture simple, basée sur l’action et l’humour, dont il avait usé et abusé dans la décalogie citée et ses préquelles. Il serait donc facile de critiquer cette trilogie, mais il faut reconnaître que c’est extrêmement bien fait, que cela se lit vite et que l’on ne s’ennuit pas une seconde. Alors plutôt que d’y rechercher ce que l’on ne peut y trouver je préfère prendre la trilogie des joyaux pour ce qu’elle est : une lecture facile qui apporte un plaisir certain au lecteur qui n’en demande pas plus.

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Bibliographie (fantasy uniquement) : David Eddings (USA)

La rédemption d’Althalus :

1 - Les yeux d’émeraude (2001 - Pocket rendez-vous ailleurs)
2 - Les trois grimoires (2001 - Pocket rendez-vous ailleurs)

La Grande Guerre des Dieux :

Les préquelles (avec Leigh Eddings) :

- Belgarath le sorcier 1 : Les années noires (1995 - Pocket Rendez-vous ailleurs ou Pocket)
- Belgarath le sorcier 2 : Les années d’espoirs (1995 - Pocket Rendez-vous ailleurs ou Pocket)
- Polgara la sorcière 1 : Le temps des enfances (1997 - Pocket Rendez-vous ailleurs)
- Polgara la sorcière 2 : Le temps des souffrances (1997 - Pocket Rendez-vous ailleurs)
- Le Codex de Riva (The Rivan Codex - Pocket Rendez-vous ailleurs)

La Belgariade :

1 - Le pion blanc des présages (1982 - Pocket 5357)
2 - La Reine des sortilèges (1982 - Pocket 5356)
3 - Le gambit du magicien (1983 - Pocket 5418)
4 - La tour des maléfices (1984 - Pocket 5424)
5 - La fin de partie de l’enchanteur (1982 - Pocket 5425)

La Mallorée :

1 - Les gardiens du Ponant (1988 - Pocket 5482)
2 - Le Roi des Murgos (1989 - Pocket 5481)
3 - Le Démon Majeur de Karanda (1988 - Pocket 5519)
4 - La sorcière de Darshiva (1989 - Pocket 5522)
5 - La sibylle de Kell (1991 - Pocket 5523)

La Pierre Sacrée Perdue :

La trilogie des joyaux :

1 - Le trône de diamant (1989 - Pocket 5555)
2 - Le chevalier rubis (1990 - Pocket 5577)
3 - La rose de saphir (1991 - Pocket 5631)

La trilogie des périls :

1 - Les dômes de feu (1992 - Pocket Rendez-vous Ailleurs ou Pocket 5628)
2 - Ceux qui brillent (1993 - Pocket Rendez-vous Ailleurs ou Pocket 5633)
3 - La cité occulte (1994 - Pocket Rendez-vous Ailleurs ou Pocket 5632)

Extraits :

1- Il tourna dans une ruelle étroite ensevelie dans l’obscurité et entendit des pas furtifs quelque part dans la pluie. On chuchotait dans l’ombre à sa gauche.
Le rouan renâcla et coucha les oreilles.
- Pas de quoi s’exciter, dit Émouchet.
Sa voix était très douce, presque un chuchotement rauque à faire sursauter les gens. Puis il monta d’un ton pour être entendu des propriétaires des pieds qui rôdaient dans l’obscurité.
- J’aimerais m’occuper de vous, voisins, mais il est tard et je ne suis pas d’humeur à m’amuser. Pourquoi ne pas aller vous attaquer à un jeune noble dans les vignes du Seigneur ? Vous auriez des chances de survivre et de continuer à exercer votre métier.
Pour appuyer ses paroles, il rejeta en arrière sa cape mouillée, révélant la garde entourée de cuir du simple sabre qui était attaché à sa ceinture.
Il y eut dans la rue sombre un silence immédiat, suivi de près par une fuite éperdue.
Le gros rouan eut un renâclement de dérision.
- C’est bien mon sentiment, acquiesça Émouchet en s’enroulant dans sa cape. On continue ?

2- Émouchet sortit précautionneusement de son lit pour éviter de réveiller son écuyer et rejoignit la fenêtre pour regarder la pluie tomber en biais dans la cour déserte. D’un air absent, il étreignit le pommeau ceint de cuir de l’épée dressée à côté de son armure d’apparat. Il eu l’impression de prendre la main d’un vieil ami.
Indistinctement, comme toujours, il se souvenait du son des cloches. Il les avait suivies cette nuit-là à Cippria. Malade, blessé, solitaire, titubant dans la nuit puante des enclos à bestiaux, il s’était dirigé vers leur tintement. Il était enfin parvenu au mur et l’avait suivi, posant sa main valide sur les pierres antiques, pour aller s’écrouler devant la porte. Émouchet secoua la tête. C’était le passé. Étrange qu’il pût se rappeler ces cloches aussi clairement. Il resta debout, la main sur l’épée, à contempler les franges de la nuit danser dans la pluie et les souvenirs carillonner dans sa tête.

3- Tu connaît leurs coutumes d’ici, à ce que je vois, dit Émouchet.
- Je suis venue il y a bien des années, répondit-elle en rabattant sa robe autour des genoux de Flûte.
- Combien d’années ?
- Voudrais-tu que je te réponde que Cippria n’était qu’un village de pêcheurs à l’époque ? demanda-t-elle sèchement. Avec une vingtaine de huttes ?
Il se retourna pour la regarder fixement.
- Séphrénia, Cippria est un important port maritime depuis quinze cents ans.
- Mon Dieu, cela fait-il si longtemps ? J’ai l’impression que c’était hier. Comme le temps peut passer…
- C’est impossible !
Elle éclata d’un rire joyeux.


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