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Le chemin des dieux - Jean-Philippe DEPOTTE, illustration de Aurélien POLICE, Denoël collection Lunes d’Encre, 2013, 480 pages
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"La SF, ce n’est pas un genre littéraire, c’est tous les genres, c’est le lyrisme, la satire, l’analyse, la morale, la métaphysique, l’épopée. Ce sont toutes les activités de l’esprit humain en action dans les horizons sans limites. C’est en ce moment la seule littérature vivante du monde entier." BARJAVEL RenéQuatrième de couverture
Passionné par le Japon et sa culture, directeur de production d’un studio de jeux vidéo, Jean-Philippe Depotte a laissé la France en 2005 pour habiter Tôkyô avec sa famille pendant quatre années. Là, il a appris le japonais, parcouru le pays et rencontré les gens. C’est là-bas, aussi, qu’il a décidé de devenir romancier. Le Chemin des dieux est son quatrième roman.
« Il n’y a pas de bien, il n’y a pas de mal. Il n’y a que la beauté. »
Quand il apprend la disparition d’Uzumé, la femme qu’il a voulu épouser douze ans plus tôt, Achille abandonne sa vie française pour se rendre à Tôkyô. Une fois arrivé, il va de surprise en surprise. Une catastrophe énergétique inexpliquée précipite le pays vers l’obscurité. Son meilleur ami s’est suicidé. Et Uzumé n’a jamais été kidnappée. À sa place, c’est une vieille femme dont on pleure la disparition : la doyenne de l’humanité… Qu’arrive-t-il au Japon ? Pourquoi l’ami d’Achille est-il mort ? Et qui est vraiment Uzumé ?
En voulant répondre à ces questions, Achille va pénétrer dans un monde où se mêlent l’éternel et l’éphémère, la tradition et la modernité, un monde que les dieux intemporels n’ont jamais abandonné. Un Tôkyô inconnu, aussi beau que dangereux.
L’avis de Philémont
Quand il apprend que la japonaise qu’il a aimé et voulu épouser douze années plus tôt est portée disparue à Tokyo, Achille plaque sa vie parisienne pour se rendre sur place. Là il découvre un Japon en plein bouleversement, le pays étant la proie d’une crise énergétique sans précédent. Inexpliquée, cette crise a pour conséquence de couper tout le pays du reste du monde et de multiplier les phénomènes troublants tels l’enlèvement de la doyenne de l’humanité ou le suicide incompréhensible de l’ami qui l’a prévenu de la disparition de son ancien amour. Coincé dans le pays, Achille entame donc une quête qui va lui faire prendre conscience que les créatures de la mythologie japonaise semblent avoir pris vie dans la société contemporaine, et que tous ces phénomènes incompréhensibles dont il est témoin sont liés d’une façon ou d’une autre ; mais encore faut-il être capable de les relier pour comprendre le fin mot de la situation au Japon…
Le chemin des dieux est le quatrième roman de Jean-Philippe DEPOTTE. Jusque-là spécialisé dans la reconstitution historique mâtinée de fantastique, l’auteur se lance cette fois-ci dans un exercice de pure fantasy, et plus précisément de fantasy urbaine, comme le laisse entendre le pitch brièvement présenté ci-dessus. Néanmoins l’immersion des créatures mythologiques dans le Tokyo contemporain est très progressive ; l’auteur entame même son roman un peu à la manière d’Haruki MURAKAMI, développant son univers banal (mais le Japon est-il réellement banal pour le lecteur occidental ?) à l’aide d’artifices merveilleux par petites touches délicates. C’est d’ailleurs la partie la plus réussie du roman, sa mélancolie, son étrangeté et sa cruauté donnant au récit une sensation de douce poésie.
En revanche, lorsque la mythologie classique rencontre définitivement la mythologie moderne (celle de la technologie et des jeux vidéos), le récit perd en crédibilité et devient difficile à suivre pour le néophyte en matière nippone. C’est en particulier la mythologie du pays qui n’est pas simple à appréhender et que l’auteur n’explicite que trop brièvement. De plus cela n’empêche aucunement le récit de tirer trop souvent en longueur alors même que les aventures d’Achille s’enchaînent à un rythme soutenu.
Le chemin des dieux est donc un roman en demi-teinte. Le lecteur ne peut qu’en apprécier la poésie, mais sa fantasy est bien trop artificielle pour qu’il y adhère pleinement.