Chien du heaume

NIOGRET Justine

Article publié le samedi 27 novembre 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

« Un superbe travail littéraire, concis et percutant. » Chronic’art

On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre… On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle. Dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.

Justine Niogret a tout juste trente ans et vit en Bretagne, à deux pas de la forêt de Brocéliande. Amoureuse de la fantasy et du Moyen Âge, elle approfondit ses connaissances romanesques et théoriques en pratiquant la forge et l’équitation. Chien du Heaume est son premier roman.

L’avis de Philémont

Au Moyen Âge, Chien du heaume est une jeune femme qui s’est faite mercenaire afin de pouvoir errer où bon lui semble. Son objectif n’est toutefois pas l’or, ni même les batailles, mais tout simplement de retrouver son nom qu’elle a perdu dans les brumes de son enfance qu’on imagine difficile…

De cette quête des origines Justine NIOGRET réalise une véritable reconstitution historique d’une période qui sert souvent de support à la Fantasy la plus caricaturale. Avec Chien du heaume, il ne faut pas s’attendre au bestiaire traditionnel du genre, ni même à la moindre petite étincelle de magie ; on y trouvera juste la dureté de la vie dans les châteaux et les villages alentour, la violence des batailles qui sont plus souvent des rixes que des guerres organisées, l’incompréhension des différentes classes sociales envers les autres, et un monde en évolution qui, inévitablement, laissera sur le carreau ceux qui ne sauront pas s’adapter.

C’est à l’image du Seigneur Bruec, qui ne comprend pas l’émergence de la nouvelle religion, et qui trouve en Chien du heaume une véritable amie, le premier partageant avec elle ses états d’âme, la seconde trouvant en lui une aide précieuse dans sa quête. Cela donne lieu à de nombreux moments intimistes qui viennent joliment contraster la dureté de certaines scènes, qu’elles soient liées aux batailles ou aux difficultés de la vie de l’époque. C’est en outre mis en valeur par une très belle plume, très documentée sur le vocabulaire médiéval, comme en témoigne le petit lexique en fin de volume, et parfaitement rythmée.

Chien du heaume est donc un roman de Fantasy particulièrement réussi et intelligent. Au sérieux de la reconstitution historique, viennent se greffer des personnages très attachants, ainsi qu’un équilibre du plus bel effet entre action et émotion. C’est suffisamment rare dans ce genre littéraire pour être souligné, en particulier pour une première oeuvre. Cela explique probablement pourquoi le roman a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire 2010.

NB : Il est possible de lire le prologue de ce roman en suivant ce lien.


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