Les Univers multiples T1 : Temps

BAXTER Stephen

Article publié le samedi 14 août 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

Reid Malenfant a été renvoyé de la NASA. Il est aujourd’hui un homme d’affaire très fortuné mais sa passion pour la conquête spatiale ne s’est jamais tarie. Il est bien décidé à convaincre le monde de l’intérêt économique et scientifique de l’exploration de notre système. Sa rencontre avec Cornelius Taine, mathématicien génial, sera décisive. Selon Taine, l’humanité devrait s’éteindre précisément dans deux cents ans. Mais un espoir subsiste : un message a été capté sur un astéroïde proche. Il n’en faut pas plus à Reid pour monter une expédition. Commence une extraordinaire aventure humaine et scientifique dont les conséquences sur Terre sont immédiates, et pour le moins mystérieuses.

Stephen Baxter est né à Liverpool en 1957. Ingénieur et mathématicien, il a été enseignant avant de se consacrer pleinement à l’écriture en 1995. En 1991, il a tenté de devenir astronaute mais la Station Mir lui a hélas échappé… Auteur d’une quinzaine de romans (Voyage, Titan, Evolution, Coalescence), Stephen Baxter est l’un des plus grands écrivains de SF contemporains. Mêlant space opera, hard science, aéronautique ou encore Histoire, il a raflé des dizaines de prix dont les British SF, John W. Campbell et Philip K. Dick Awards pour Les Vaisseaux du temps. Il est également un nouvelliste accompli, avec plus d’une centaine de publications, dont beaucoup ont aussi été récompensées.

« Un roman stupéfiant ! » Arthur C. Clarke

L’avis de Philémont

Son renvoi de la NASA n’a pas diminué la passion de Reid Malenfant pour l’espace. Il emploie même son temps et sa fortune à bâtir un projet visant à exploiter les ressources des astéroïdes. Sa rencontre avec Cornelius Taine, représentant d’une organisation aussi scientifique que mystique, accélère encore un peu plus les choses. Celui-ci le convainc que l’humanité est condamnée à l’horizon de deux siècles, qu’un message en provenance du futur a été capté, et que son origine est un astéroïde bien précis, Cruithne, parfois surnommé « seconde lune de la Terre ». Dès lors plus rien de peut arrêter Reid Malenfant, ni la loi, ni la morale…

Stephen BAXTER n’ayant pas pu lui-même devenir astronaute, il y a probablement une part autobiographique dans son récit. De fait il montre comment la NASA, en contrôlant tout le programme spatial des Etats-Unis, en est arrivée à produire plus de papiers que de résultats concrets. Dès lors, le seul moyen d’aller de l’avant est de faire appel aux programmes privés, les seuls à même d’échapper à la sclérose administrative en matière d’exploration spatiale.

Mathématicien de formation, BAXTER se veut aussi vulgarisateur scientifique. De la conception des vaisseaux spatiaux à la physique quantique, il décrit dans les moindres détails les concepts qu’il est nécessaire de maîtriser pour comprendre l’espace et le conquérir. A ce niveau son roman est à classer dans la catégorie de la Hard Science et nécessite toute l’attention du lecteur en dépit de la simplification du propos ; c’est aussi à ce niveau que le lecteur réfractaire à la rigueur scientifique risque de ressentir quelques longueurs pendant sa lecture.

L’auteur se veut enfin philosophe quand en toile de fond il aborde des sujets universels tels que le sens de la vie ou la mort de l’espèce humaine. Car l’Homme ne peut accepter l’idée qu’il disparaîtra un jour, pas même quand le Soleil s’éteindra, et notre monde avec lui, puisque l’existence d’univers parallèles fait partie de l’imaginaire collectif, en attendant d’être démontrée, puis de partir à leur conquête. C’est en tout cas la théorie développée par Stephen BAXTER, et qui donne son titre français à la trilogie dont Temps est le premier tome.

Avec ce roman le lecteur est plongé dans une grande aventure, très proche de nous grâce à sa crédibilité politique et scientifique. Tout n’est pas parfait pour autant, à commencer par les longueurs déjà évoquées. Mais BAXTER oublie aussi d’intégrer à la richesse de son propos celle de ses personnages, auxquels on ne parviendra guère à s’attacher, et même celle de l’humanité toute entière, qui semble relativement impassible face à la fin du monde annoncée. De ce strict point de vue le lecteur a la démonstration que n’est pas Robert Charles WILSON qui veut.


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