Royaume magique à vendre ! T1

BROOKS Terry

Article publié le lundi 24 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Depuis la mort de sa femme, il y a deux ans, Ben Holiday n’a plus goût à rien. Avocat des causes perdues, Don Quichotte du XXe siècle, il ne trouve à combattre que des moulins à vent. La justice est devenue une caricature d’elle-même, l’espoir d’un monde meilleur est bafoué à chaque minute, l’humanité a perdu son âme.

Alors, pourquoi ne pas répondre à cette annonce publicitaire : "Achetez un royaume pour un million de dollars. Landover, terre d’enchantement et d’aventure tirée des brumes du temps, pays de chevaliers et de pages, de dragons et de gentes damoiselles, de sorciers et de jeteurs de sorts. Tous vos rêves deviendront réalité dans ce royaume d’un autre monde."

Mais Ben n’a pas un million de dollars. Il n’a plus que son coeur à donner. Et sa vie…

Terry Brooks est né dans l’Illinois en 1944. Après des études littéraires puis un doctorat de droit, il a abandonné une carrière de juriste pour se consacrer à l’écriture. Avec le cycle de Shannara, également publié chez J’ai lu, il a conquis le public français.

L’avis de Philémont :

Un jeune avocat désabusé répond à une annonce proposant l’achat d’un Royaume, en devenant automatiquement le souverain. Bien sûr tout n’était pas dit dans l’annonce et Ben Holiday découvre bien vite que Landover est à l’agonie et que, en tant que Roi, il doit s’imposer et tout reconstruire… Tel est en tout cas le sujet du premier tome du cycle Royaume magique à vendre !

L’idée de départ peut donc apparaître sympathique à l’amateur de Fantasy. Elle n’est toutefois pas très originale, Stephen Donaldson et Guy Gavriel Kay, par exemple, ayant déjà traîté avant Terry Brooks le thème de l’immersion de leur héros contemporain dans un autre monde. Mais c’est surtout la façon dont il est abordé qui est très décevant.

Car on a beau ne pas être le premier à exploiter un thème, encore faut-il savoir y insuffler sa marque, donner à son récit une personnalité propre. Or, Royaume magique à vendre ! en manque terriblement. Il s’agit plutôt d’une succession de clichés maintes fois rabattus en Fantasy, dont la structure d’ensemble est cousue de fils blancs.

L’amateur optimiste peut se dire qu’il s’agit de défauts qui vont s’estomper dans les tomes suivants, que le premier d’entre eux était une façon, discutable, de poser les bases d’un univers. Il n’en est malheureusement rien. Les quatre tomes suivants ne sont que des histoires indépendantes construites strictement de la même façon. Même les différents personnages rencontrés reviennent inlassablement d’un tome à l’autre, seul le "méchant" étant renouvelé, puisque inévitablement éliminé à la fin du tome précédent.

Il n’y a finalement que le rythme de la prose de Terry Brooks qui nous évite l’ennui pur et simple à la lecture de ce cycle. Car les cinq tomes se lisent très rapidement, nous permettant de les classer définitivement dans les séries B de la Fantasy, à défaut de la catégorie des oeuvres incontournables.

Bibliographie (fantasy uniquement) : Terry Brooks (USA, 1944)

Shannara :

1 - Le glaive de Shannara (1977 - J’ai Lu 3331)
2 - Les pierres des Elfes de Shannara (1982 - J’ai Lu 3547) _3 - L’enchantement de Shannara (1985 - J’ai Lu 3732)

L’Héritage de Shannara :

1 - (The Scions of Shannara - 1990)
2 - (The Druid of Shannara - 1991)
3 - (The Elf Queen of Shannara - 1992)
4 - (The Talismans of Shannara - 1993)
5 - (First King of Shannara - 1996) Royaume magique à vendre :

1 - Royaume magique à vendre (1986 - J’ai Lu 3667)
2 - La licorne noire (1987 - J’ai Lu 4096)
3 - Le spectre et le sort (1988 - J’ai Lu 4277)
4 - La boite à malice (1994 - J’ai Lu 4510)
5 - Le Brouet des sorcières (Witches’ Brew - 1995)

Extraits :

1- Landover est davantage qu’un autre monde qui a une frontière commune avec le monde des fées. Il en est la passerelle. C’est pour cela qu’il a été créé. mais alors que le monde des fées est atemporel et ubiquiste, Landover est un point fixe dans le temps et l’espace. Il est l’aboutissement des couloirs temporels de tous les autres mondes.

Dans bien des cas, ses habitants sont les descendants de créatures féeriques émigrées, perdues ou simplement chassées. Une fois sorties du monde des fées, elles ne peuvent jamais plus y retourner. rares sont celles qui se sont trouvées heureuses en exil. La plupart ont cherché à retourner chez elles. Pour elles, Landover a toujours été le point de passage obligé.

2- Le chat leva une patte antérieure à la pelote d’un rose immaculé et entreprit de la lécher avec application.
- Votre apparence extérieure m’importe peu, répondit-il finalement. Les apparences sont trompeuses. je ne m’y fie jamais. Nous, les chats, pouvons emprunter tant d’apparences différentes ! Nous sommes passés maîtres dans l’art de la dissimulatio. On ne peut abuser un maître. Je vous vois tel que vous êtes réellement et non tel que vous semblez être. Je ne peux d’ailleurs pas percevoir la différence puisque je ne vois que la réalité.
- Il y en a une, pourtant.
- C’est possible. Quoi qu’il en soit, vous êtes Ben Holiday, roi de Landover.


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