Graceling

CASHORE Kristin

Article publié le lundi 21 septembre 2009 par Philémont

Quatrième de couverture

Dans les Sept Royaumes, on les appelle les Graceling. Des êtres rares, dotés de pouvoirs incroyables. Katsa peut tuer un homme à mains nues et son oncle, le roi des Middluns, l’oblige à assassiner pour son compte. La rencontre de la Lady tueuse avec le prince Po, un Graceling dont le talent est connu de lui seul, va changer le cours de son existence. En tombant amoureuse de Po, elle va découvrir un monde meilleur, et comprendre que son don n’est pas une malédiction. Parallèlement, Katsa apprend qu’un terrible danger plane sur les Sept Royaumes : il est temps pour elle d’accomplir son destin. Sauver sa terre ou vivre son amour… Katsa devra-t-elle choisir ?

L’avis de Philémont

Les Gracelings sont des êtres humains d’exception. On les reconnaît à leurs yeux vairons et chacun est doté d’un don dans lequel il excelle. Cela peut concerner une activité ludique comme le jonglage, ou une activité bien plus pratique comme le combat. Les Gracelings sont donc très prisés dans les cours des Sept Royaumes. Chaque souverain s’en attache autant qu’il le peut, dès lors qu’il voit une utilité à leurs capacités.

Katsa est l’une d’entre eux. Elle est rattachée au roi Randa des Middluns qui voit dans ses qualités d’assassin une manière bien pratique de réaliser ses basses besognes. Mais pour Katsa, il s’agit plus d’une malédiction que d’une chance, d’une part parce que le meurtre n’est pas dans sa nature profonde, d’autre part parce que les Gracelings sont peu intégrés dans la société, voire évités par le commun des mortels. Elle a d’ailleurs mis en place une société secrète, le Conseil, qui oeuvre dans un sens bien plus compatible avec ses aspirations intimes : rendre le monde meilleur.

C’est dans le cadre de l’une de ces missions clandestines qu’elle découvre que les Sept Royaumes sont menacés. Incidemment, elle fait aussi la connaissance de Po, prince du royaume de Lienid, et Graceling lui aussi, avec lequel elle va apprendre à accepter sa condition et sauver son univers.

Graceling, premier roman de Kristin CASHORE, est précédé d’une réputation flatteuse, ayant notamment décroché le Mythopoeic Fantasy Award dans la catégorie " Littérature pour enfants ". De fait le roman est bel et bien dédié à la jeunesse, très bien écrit, et parfaitement construit. C’est pourquoi, dans le fil de la lecture, on en oublie presque son manque d’originalité quant à son propos et à l’univers qu’il décrit. Ce dernier est en effet une mosaïque de royaumes dirigés par des monarques peu scrupuleux, et dans celui-ci l’héroïne doit se battre contre ses ennemis, mais aussi contre elle-même puisque sa jeunesse ne lui a pas encore permis de trouver sa voie ; on se situe donc ici dans la plus pure tradition de la Fantasy initiatique, genre dont on sait que les oeuvres représentatives sont aujourd’hui innombrables.

Il n’en demeure pas moins que Graceling est une oeuvre de qualité qui devrait satisfaire les lecteurs les plus jeunes. Pour leur part, les plus âgés souriront probablement devant la facilité de certaines actions et la naïveté des sentiments de Katsa. Mais ils pourraient tout aussi bien se laisser emporter par cette histoire rondement menée.

Notons pour conclure qu’avec ce roman Calmann-Lévy remplace sa collection Fantasy par Orbit. Plus qu’une collection, Orbit se veut être l’émanation française d’un label prestigieux en Angleterre et aux Etats-Unis. Cela promet le bénéfice d’un catalogue important, et donc un rythme de parutions soutenu. Encore faut-il que le succès soit au rendez-vous. La qualité de cette première publication, même si elle est ciblée vers la jeunesse, pourrait bien y contribuer.


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