La Grotte de cristal (T1 Le Cycle de Merlin)

STEWART Mary

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

« Je suis un vieil homme aujourd’hui, mais j’avais déjà passé le bel âge quand Arthur fut couronné roi. Le temps, depuis lors, me semble plus diffus que ces premières années, plus estompé, comme si ce jeune plant en bourgeons était devenu un arbre tout en feuilles et en fleurs à qui il ne resterait plus, désormais, qu’à jaunir jusqu’à la tombe… » De son enfance de bâtard jusqu’à son rôle capital dans la naissance du futur roi Arthur, voici l’histoire de Merlin telle que jamais elle ne fut contée : par lui-même. Vieil homme au crépuscule de sa vie, le magicien se remémore son étrange jeunesse à la cour de son grand-père, la découverte terrifiante autant que fascinante de ses pouvoirs magiques, et sa rencontre explosive avec Uther Pendragon – bientôt père d’Arthur. À travers les yeux du plus célèbre des magiciens, c’est toute l’histoire mi-réelle mi-mythique d’une ère d’invasions, de guerres et de conquêtes, qui s’offre à nous.

Immense best-seller dans les pays anglo-saxons à sa publication, à l’influence comparable aux Dames du lac de Marion Zimmer Bradley, La Grotte de cristal a obtenu en 1971 le Mythopoeic Award du meilleur roman. Par cet ouvrage, Mary Stewart inaugurait la vague de relecture contemporaine de la mythologie arthurienne – avec son personnage le plus fascinant, le plus charismatique, et au final le plus humain.

Née en 1916 en Angleterre, Mary Stewart a enseigné la littérature anglaise à l’université avant de se consacrer à l’écriture à partir de 1954. Elle a publié une vingtaine de romans (contemporains et historiques), un recueil de poésie et trois livres pour adolescents. Lady Stewart vit depuis de nombreuses années en Écosse, partageant son temps entre Édimbourg et les Highlands.

« La légende arthurienne se définit en premier lieu par des classiques tels que La Grotte de cristal de Mary Stewart. » USA Today

L’avis de Philémont :

Merlin est au crépuscule de sa vie et rassemble ses souvenirs de jeunesse pour nous conter comment il "fit" le Roi Arthur…

Le premier réflexe à la lecture de ce bref résumé peut être celui du lecteur désabusé de découvrir une Nème mouture du cycle arthurien à la sauce Fantasy. C’est toutefois aller un peu vite, et ce pour deux raisons principales.

La première est que Le cycle de Merlin n’est pas une nouvelle version du cycle bien connu, mais bel et bien la première dans le genre Fantasy. Le premier tome fut en effet édité pour la première fois en 1970, et fut même un grand succès, allant jusqu’à décrocher l’un des prix les plus prestigieux en Angleterre : le Mythopoeic Award ; trois ans plus tard, le deuxième tome obtenait le même prix. En dépit de ce succès, il a fallu attendre plus de 35 ans pour que ce cycle soit édité en France, et ce grâce à la toute jeune collection Fantasy de Calmann-Lévy.

La seconde raison de ne pas se hâter dans son jugement, c’est que Le cycle de Merlin est excellent, d’une part pour le sérieux de son propos, d’autre part pour la qualité de sa prose.

Mary STEWART revendique de nombreuses sources pour sa matière romanesque. Il y a par exemple l’Historia Regum Britanniae de Geoffroi de Monmouth, fresque historique du XIIème siècle ; il y a encore les romans de Chrétien de Troyes ; il y a bien sûr Le Morte d’Arthur de Thomas Malory, qui depuis son écriture au XVème siècle est LA référence arthurienne britannique. De ces multiples sources d’inspiration, l’auteur en tire certes une fiction, mais une fiction très détaillée où le travail de recherche, sans être mis en avant, se sent à la lecture de chaque paragraphe grâce à la précision de l’écriture.

Cette écriture est en outre très belle et posée. Elle est au service d’un personnage légendaire qui devient, grâce à elle, un être humain à part entière, ce qui ne le rend que plus puissant encore. Certes, Merlin est doté d’un don de vision, mais il a surtout une intelligence qui lui permet d’utiliser son pouvoir à bon escient, c’est-à-dire de tourner en dérision la magie de pacotille qui sévit dans la Grande Bretagne de son époque. Grâce à ce don, et à sa compréhension instinctive des problèmes politiques qui déchirent son pays, il construit peu à peu le pays dans lequel il croit, et Mary STEWART un très beau cycle.

Comme souvent le souci du détail a son revers, et l’on pourra regretter ici ou là quelques longueurs. Néanmoins cela ne va jamais jusqu’à susciter l’ennui et l’on peut compter Le cycle de Merlin parmi les meilleures adaptations du cycle arthurien.


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