Entretien avec un vampire

RICE Anne

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang aura la vie éternelle…

De nos jours, à La Nouvelle-Orléans, un jeune homme a été convoqué dans l’obscurité d’une chambre d’hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire. Comme l’interviewer nous nous laissons subjuguer, fasciner et entraîner à travers les siècles dans un monde sensuel et terrifiant où l’atroce le dispute au sublime.

Véritable livre culte, « Entretien avec un vampire » renouvelle totalement l’un des mythes les plus riches et les plus ambigus du fantastique.

Anne Rice commence, il y a une quinzaine d’années, ce qu’elle croyait être « une courte nouvelle sur le thème du vampirisme ». Sa saga des vampires, poursuivie dans « Lestat le vampire » et « La reine des damnés » (Pocket), est l’un des monuments de la littérature de terreur et de la littérature, tout court.

L’avis de Philémont :

A la Nouvelle Orléans, Louis est interviewé par un journaliste et lui raconte sa vie à partir du moment où Lestat, en 1791, en fit un vampire…

La vie d’un vampire est bien entendu celle d’un prédateur qui, la nuit tombée, doit hanter les rues en quête de ce sang qui seul lui permet de vivre. Mais tel n’est pas le propos principal d’Entretien avec un vampire qui part dans une toute autre direction.

Louis n’a jamais oublié qu’il fut un être humain. Dès lors, en tant que vampire, il n’est pas un monstre assoiffé de sang, mais une créature déchirée par un terrible dilemme : tuer ou mourir. L’interview qu’il accorde est alors une façon pour lui de parler librement de cette déchirure et de philosopher sur les choses de la vie, de la naissance à la mort, en passant par l’amour et l’éternelle opposition entre le bien et le mal.

Évidemment, dans la confrérie des vampires, Louis représente le bien. Son opposé c’est Lestat, véritable monstre de froideur, et pourtant si charismatique. La synthèse des deux, c’est Claudia, la jeune fille qu’ils ont "faites" et qui ne cessent d’osciller entre l’humanité de Louis et le vampirisme de Lestat.

La force du roman d’Anne RICE est de nous rendre ce trio tout à la fois beau et tragique. En 1976, lors de sa première édition, elle remettait ainsi au goût du jour un genre littéraire désuet depuis le XIXème siècle, le romantisme. Entretien avec un vampire fait en effet primer le sentiment sur l’action, exaltant ainsi son atmosphère à la fois sombre et nostalgique. La contrepartie est un récit au rythme lent, empreint parfois de quelques longueurs.

Mais Entretien avec un vampire n’en demeure pas moins un excellent roman qui renouvelle effectivement un genre de la plus belle des manières qui soit.

Extraits :

1- Lestat était à nouveau debout au bas des marches. Jamais je n’aurais pu avoir la vision que j’avais maintenant de lui. Avant, il m’était paru blanc, parfaitement blanc, ce qui le rendait presque lumineux dans la nuit ; et maintenant il m’apparaissait tout empli de sa vie et de son sang : il n’était pas simplement lumineux, il irradiait la lumière. Puis je m’aperçus que Lestat n’était pas le seul à avoir changé : tout l’univers s’était transformé.

2- Le mal, c’est quelque chose de toujours possible. Et le bien, c’est quelque chose d’éternellement difficile.


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