
Titre Original
Starship Troopers, 1959Traduction de Michel Delmuth ; Illustration de Divid Mattingly
J’AI LU, ISBN : 2-277-11562-2 , 316 pages.
Prix HUGO 1960
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Étoiles, garde-à-vous !
HEINLEIN Robert
Quatrième de couverture :
Après la grande guerre atomique de la fin du XXème siècle, le monde ne fut plus que chaos et désordre.
Pour éliminer les hordes barbares qui s’étaient formées, les survivants durent remettre leur sort entre les mains de l’armée. Un siècle plus tard, la civilisation, arrivée à l’âge des étoiles, restait dirigée par les militaires. Dans cet univers, Juan Rico s’engage le jour de ses dix-huit ans dans l’Infanterie Spatiale. Il ne sait pas quel sort terrible attend le fantassin qui, sur les mondes lointains, affronte les armées arachnides…
L’avis de Cyrallen :
Robert Heinlein est un ancien militaire et cela se voit. Sa bibliographie indique qu’il a été obligé d’écourter sa carrière pour cause de maladie, et l’on peut supposer que son séjour sous les drapeaux reste un bon souvenir puisque son roman Étoiles, garde-à-vous est quasiment un traité pro-militariste.
Le roman relate les aventures, depuis l’engagement jusqu’à la "retraite" d’un jeune soldat, qui s’engage probablement pour des mauvaises raisons, influencé par son ami d’enfance, la propagande faite à la faculté et sans doute aussi pour faire le contraire de ce que souhaite son père. Une fois engagé, c’est l’entraînement dans des camps spécialisés qui commence, un peu comme dans le Full metal Jacket de Stanley Kubrick, et là ça n’a plus à rien à voir avec ce que le héros a bien pu entendre par ses professeurs de faculté. On retrouve un peu tous les éléments des films qui traitent des camps d’entraînement des militaires : corvées, instructeurs plutôt exigeants et peu prompts à savourer l’humour de jeunes recrues fraîchement débarquées. Le hic, c’est qu’avec ce type de camp, beaucoup déclarent forfait, et une partie décède également de mort violente lors des "stages" pratiqués sur des planètes hostiles.
Après leur validation, les recrues sont envoyées au front, avec pour mission de repousser et/ou exterminer les milliers d’insectes géants, les Doryphores, qui menacent l’humanité. Cette espèce d’envahisseurs fonctionne comme une fourmilière géante, avec quelques décideurs stratégiques qui lancent leurs ordres à distance aux insectes soldats, ce qui limite forcément les cibles potentielles et rend d’autant plus inutile la destruction systématique et aveugle de ces insectes dangereusement mortels.
Tout le roman est centré autour des Doryphores et surtout de l’exhortation au combat, à l’esprit de groupe que forment les unités de soldats humains surentraînés, au fait qu’on abandonne pas les blessés et que l’on tente par tous les moyens de récupérer les prisonniers. On peut considérer Étoiles, garde-à-vous ! comme une apologie de tous les sentiments et actions louables en période de conflit armé, même si le roman laisse, sous un point de vue certainement différent de celui de l’auteur, un sentiment d’inutilité des moyens déployés et des pertes humaines lors des entraînements plutôt sadique des jeunes recrues.
Il est difficile de déterminer ce que pense vraiment l’auteur à ce sujet, à part si l’on considère ses autres ouvrages traitant de la guerre qui sont eux plus explicites sur le pourquoi de la guerre selon lui.
Le film Starship troopers de Paul Verhoeven a été directement inspiré du livre d’Heinlein même s’il le traite totalement à contre-pied, prenant le parti de l’anti-militarisme pour démontrer l’inutilité de tels conflits armés de grande ampleur avec des séquences à la limite de la parodie. Une lecture sans doute différente de celle d’Heinlein, mais tout aussi intéressante.
A lire seulement pour les personnes intéressées par ces questions et ce thème, il exploite la totalité du roman !
L’avis de BaronBreton (Note : 2/5) :
Etoiles, gardes à vous ! Malgré la réputation qui le précède est un livre assez moyen et étrange en matière de S.F. Nous suivons la carrière de Juan Rico à la façon d’un carnet de bord qu’il aurait rédigé. De sa sortie de l’école, à son entrée à l’Académie Militaire, en passant par ses premiers sauts et bataille et enfin ses montées en grade.
Dans ce monde dominé par les militaires, seul les civils qui ont remplis un tant soit peu leur rôle de soldat on droit au vote et HEINLEIN se sert de Rico (parfait petit soldat de plus en plus lobotomisé dans sa réflexion) pour juger de la possible mentalité d’un militaire qui place de plus en plus le soldat comme un être supérieur et encor plus quand il s’agit d’un soldat qui reste dans l’armée et en encore plus (et oui) quand il s’agit de l’Infanterie Mobile à laquelle le héros appartient. Mais plus les choses avancent plus on se rend compte que Rico n’a aucune réflexion, aucune question vis-à-vis de son statut, il est un soldat, il obéit aux ordres même s’il s’agit d’être sacrifié, quasi un fanatique. Rico se fait très peu d’ami ou si cela arrive, il décède au combat mais Rico n’est pas rééllement attachant tellement il fait plat.
Quand à la S.F HEINLEIN, n’utilise que de toute petite touche via de rapide voyage en vaisseaux spatiaux et la présence des Punaise/Arachnide présente véritablement dans les 50-40 dernières pages du livre. La seule belle idée est celle de scaphandre de combat qui augmente la force, la vitesse de déplacement et les reflexes des soldats, mais ces éléments sont très mineur. On se croirait plus dans le périple d’un soldat qui part pour le Vietman, même l’Ecole Militaire et son instructeur Zim sont quelques peut ennuyant même si l’on commence à y voir la perte de réflexion de Rico.
Un livre donc finalement assez moyen et décevant si l’on à vu le film Starship Troopers avant (ainsi que Full Metal Jacket de KUBRICK) et encore plus La stratégie Ender de CARD qui a réussi, en donnant de la réflexion et des sentiments à son héros, à s’élever à un niveau bien plus supérieur que le livre de HEINLEIN dont il se serait inspiré. Quand aux question/réflexion du fait que le livre soit une apologie du fascisme il est vrai que tout au long du livre on justifie la légalité de la guerre, du soutien qu’on doit sans modération à l’armée, de l’utilisation de la force et que c’est la seule et la meilleure solution à toute chose, mais cela fait bien plus partit d’une réflexion il me semble.
Une déception assez moyenne donc que je ne conseil pas obligatoirement, très très dommage…
Extraits :
1- "A tous les adjudants de tous les temps qui ont oeuvré pour faire de jeunes garçons des hommes"
"En avant, tas de babouins ! Vous vous croyez immortels ?"
2- Mais à l’aube, évidemment, nous eûmes droit au cri familier :
- Tout le monde debout ! Au pas de course !
Les badines des instructeurs fonctionnaient sur les tibias et les chevilles qui consolidaient les piles moutonnières et tout le monde passa très vite aux exercices matinaux. J’étais transformé en cadavre et le contact avec mes doigts de pied me fut particulièrement difficile. Mais vingt minutes après, je me sentis seulement un peu plus vieux. L’adjudant Zim n’était même pas dépeigné et, apparemment, ce salaud avait réussi à se raser.
3- Birdie, quel est ton grade permanent ?
La navette se posait. Birdie se redressa, posa la main sur la poignée de la porte et sourit.
- Moi ? Soldat de première classe. Je n’ai pas intérêt à échouer !
- Impossible ! Tu ne peux pas échouer !
J’étais surpris qu’il ne fût même pas Caporal.
Mais un gars aussi intelligent et instruit que lui avait dû être propulsé vers l’École d’Officiers dès qu’il avait fait ses preuves au combat. Avec la guerre, ça n’avait pas dû être très longtemps après son dix-huitième anniversaire.
- On verra bien, me lança-t-il avec un sourire immense.
- Tu réussira, Birdie. Hassan et moi, on peut être inquiets. Pas toi.
- Tu crois ? Suppose que Mlle Kendrick me prenne en grippe… Oh ! C’est l’appel de mon vaisseau ! Salut !
- A bientôt Birdie !
Mais je ne le revis pas. Il fut nommé deux semaines plus tard et ses barrettes revinrent avec leur dix-huitième décoration : Le Lion Blessé, à titre posthume.
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Réactions sur cet article
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16 juillet 2010, par Guillaume44
Étoiles, garde-à-vous !
Site à visiter: Starship Troopers - Robert HeinleinBonjour,
Je vous propose sur mon blog une analyse documentée de cette œuvre d’Heinlein, difficile d’abord et souvent mal jugée en France (voir lien hypertexte rajouté avec mon commentaire).