Le Parlement des fées

CROWLEY John

Article publié le mercredi 26 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture (Tome 1) :

"Un certain jour de juin 19…. un jeune homme allait son chemin, à pied, s’éloignant de la grande Cité par le nord en direction d’une ville ou d’un lieu nommé Edgewood…"
Edgewood : une maison qui n’en est pas une, mais dix, cent. Une folie architecturale sur laquelle le temps n’a plus de prise. Un refuge au milieu des bois pour les derniers vestiges d’un univers imaginaire bientôt disparu.
Edgewood : un endroit hors du inonde où se nouent les fils de la vie, où l’amour, la mort et le souvenir tissent des liens invisibles autour des femmes et des hommes. Un lieu enchanteur où s’écrira le testament d’une époque, lorsque pour la dernière fois se réunira le Parlement des Fées.
Edgewood : un monde magique dont la découverte se poursuivra dans un second tome.

John Crowley a dépassé les frontières de la littérature fantastique pour devenir en quelques années l’un des romanciers américains les plus passionnants. Son style nostalgique et évocateur, sa maîtrise du langage le rapprochent autant de William Boyd ou Henry James que de Ray Bradbury. Le parlement des fées, qui a remporté le World Fantasy Award, est un joyau délicatement ciselé et une preuve éclatante de son talent. Pour les amoureux du merveilleux comme pour ceux de la littérature étrangère, Crowley s’impose désormais comme un auteur indispensable.

Quatrième de couverture (Tome 2)

Projeté au milieu de l’étrange famille fondée par John Drinkwater, un architecte illuminé et passionné de science occulte, et sa femme Violet, mystérieuse et fragile adepte du spiritisme, l’innocent Smoky Bamable y découvre l’amour, et la magie secrète qui anime notre monde. A Edgewood, l’incroyable maison aux multiples visages, Smoky se retrouve pris dans la tourmente : autour de la famille Drinkwater, la dernière bataille entre le monde des légendes et celui de la réalité tangible va se dérouler.
Bientôt les défenseurs du rêve, comme Lilas, l’enfant chérie des fées, Auberon et Sylvie, les amants prédestinés, Ariel Hawksquill, illustre praticienne des arts magiques, et tous ceux qui les entourent, devront faire face à l’assaut du progrès et de la froide modernité qui menace de balayer leurs rêves.
Et à Edgewood, à l’issue du jugement, le Parlement des Fées décidera du sort des mondes, petits et grands…

Avec cette seconde partie du Parlement des Fées, John Crowley achève un roman magistral qui contribuera à le faire découvrir des lecteurs français. Aux Etats-Unis, il a déjà largement dépassé le seul lectorat du fantastique et conquis un public bien plus vaste. Il est ainsi apparu sur la liste des deux cents auteurs américains indispensables du XX’ siècle éditée tout récemment par Publishers Weekly.

L’avis de Philémont :

Edgewood : un lieu retiré dans lequel certains de ses habitants semblent voir un vaste royaume situé dans le monde ordinaire. Dans ce royaume vivent des créatures minuscules, proches de la nature, qui ressemblent fort aux fées et aux elfes des contes pour enfant. Mais ces fées et elfes ont le pouvoir d’influer sur le destin de la famille qui occupe Edgewood, et peut-être même sur celui de l’humanité toute entière…

Le Parlement des Fées est un conte. Un conte moderne. Il n’est en effet pas de ceux qui se racontent au coin du feu, il est plutôt celui que vit la famille vivant à Edgewood tout au long du XXe siècle à travers plusieurs générations. Au sein de cette famille, certains membres ont le don, d’autre pas, certains refusant même farouchement de comprendre. C’est pourtant l’union de cette famille qui doit permettre à Faërie de l’emporter sur le monde moderne, mais néanmoins ordinaire.

Le Parlement des Fées n’est pas qu’une simple histoire de fées et de lutins. Au contraire, le bestiaire traditionnel de Faërie est très discret tout au long du roman, son sujet se situant plutôt en amont. A l’instar du Peter Pan de James Matthew Barrie ou de Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, John CROWLEY invite plutôt ses lecteurs à une réflexion sur l’Imaginaire, dans le sens le plus pur du terme. Pour cela il construit une intrigue touffue, faite d’allers et retours temporels, tout en utilisant un vocabulaire extrêmement riche.

L’écriture de CROWLEY est très belle, toujours poétique, et donne au roman un ton mélancolique de la première à la dernière page. Il faut d’ailleurs saluer le travail de traduction qui, je l’imagine sans peine, ne devait pas être simple pour une oeuvre de cette envergure. Néanmoins, les nombreux anglicismes, en particulier sur les noms propres, et les références régulières à la culture américaine, ajoutent encore à la complexité du roman, les lecteurs non américains pouvant être déroutés à de très nombreuses reprises, voire même passer complètement à côté des allégories de l’auteur.

Le Parlement des Fées n’est donc pas un roman facile d’accès. En conséquence, il est difficile de le conseiller aux lecteurs qui ne recherchent qu’un divertissement facile. A l’inverse, les lecteurs qui sont prêts à s’investir dans une lecture, voire même à en envisager plusieurs, risquent fort d’être enchantés par cette oeuvre originale à plus d’un titre.

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Extrait :

"Ce qui nous rend heureux, nous rend plus sage."


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