Cent ans de solitude

GARCIA MARQUEZ Gabriel

Article publié le dimanche 24 novembre 2013 par Philémont
Mis à jour le vendredi 29 novembre 2013

Quatrième de couverture

Une épopée vaste et multiple, un mythe haut en couleur plein de rêve et de réel. Histoire à la fois minutieuse et délirante d’une dynastie : la fondation, par l’ancêtre, d’un village sud-américain isolé du reste du monde ; les grandes heures marquées par la magie et l’alchimie ; la décadence ; le déluge et la mort des animaux. Ce roman proliférant, merveilleux et doré comme une enluminure, est à sa façon un Quichotte sud-américain : même sens de la parodie, même rage d’écrire, même fête cyclique des soleils et des mots. Cent ans de solitude compte parmi les chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale du XXe siècle. L’auteur a obtenu le prix Nobel de littérature en 1982.

L’avis de Philémont

Best-seller de la littérature hispano-américaine, et même oeuvre maîtresse de la littérature universelle, Cent ans de solitude est une fresque qui narre le parcours de la famille Buendia sur six générations dans le village imaginaire de Macondo, et depuis lequel elle vit les événements marquants de l’histoire colombienne entre la moitié du XIXème siècle et la moitié du XXème. Même si aucune date n’est citée explicitement dans le roman, cette histoire colombienne se caractérise par la lente mais inéluctable industrialisation, et les guerres civiles qui frappent le pays au tournant du XXème siècle. Violence et modernisation se rejoignent en 1928 quand une grève des travailleurs de la United Fruit Company, célèbre entreprise bananière américaine, est réprimée dans le sang par l’armée colombienne. Ce fait divers est depuis connu sous le terme de « massacre des bananeraies », est à l’origine de l’expression « république bananière », et est très clairement au coeur du roman de Gabriel GARCIA MARQUEZ.

Cent ans de solitude n’est toutefois pas un roman historique. Ces faits ne sont évoqués que par le prisme des habitants de Macondo, et du développement, puis de la décadence du village qui, rappelons-le, est purement imaginaire. Par ailleurs, GARCIA MARQUEZ intègre nombre d’éléments fantastiques dans son récit, comme l’apparition de revenants ou les prophéties du gitan Melquiades, et n’hésite pas à pousser ses descriptions jusqu’aux frontières du surréalisme. Pour le lecteur cela fait de Macondo un véritable mythe, et du roman dans son entier une oeuvre parfaitement représentative de ce que l’on appelle communément le réalisme magique.

Quant à la prose de Gabriel GARCIA MARQUEZ, elle est pour le moins riche et foisonnante, baroque à souhait. Pour autant il n’est pas difficile de se laisser immerger dans Macondo et de suivre, émerveillé, les aventures simples mais incroyables de la famille Buendia. C’est tout particulièrement vrai dans les deux premiers tiers du roman, tant que Macondo vit dans un relatif isolement. Ça l’est bien moins après que les événements politiques et économiques se soient précipités et que le village soit entré définitivement dans l’ère moderne. C’est d’ailleurs le signe du début de la décadence et de la fin du mythe Macondo qui entre tardivement, mais de plain-pied, dans le XXème siècle avant de disparaître tout à fait. Il est alors temps de voir se réaliser la prophétie ultime de Melquiades, « car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance ».


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