Le voyage de Simon Morley

FINNEY Jack

Article publié le samedi 23 novembre 2013 par Philémont

Quatrième de couverture

Pour remonter dans le passé lointain, il n’est pas nécessaire d’utiliser une machine à voyager dans le temps. Il suffit de s’imprégner de l’époque dans laquelle on désire se rendre, de se dépouiller de toutes les pensées, comportements qui vous ancrent dans le présent, bref, de se conditionner mentalement et physiquement, pour être projeté dans le temps qu’on croyait perdu. Telle est la théorie du Pr. Danzinger. Informé de ce projet, qui a secrètement l’aval et le soutien logistique du gouvernement américain, Simon Morley doute, hésite… Mais la médiocrité de son existence, la curiosité, et le mystère qui entoure le suicide d’un aïeul de son amie Kate, finissent par le décider. Installé dans un appartement du « Dakota », un vieil immeuble new-yorkais demeuré intact, il va s’y comporter comme un homme de la fin du XIXème, et un soir de neige, après des jours d’efforts et d’attente, le miracle se produit… Récit conjuguant le témoignage écrit et visuel (de nombreux dessins et photos accompagnent le texte), enquête policière, histoire d’amour comme Hollywood ne sait plus en filmer, Le Voyage de Simon Morley a été récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire. Jack Finney est l’auteur de L’Invasion des profanateurs, porté trois fois à l’écran par Don Siegel, Philippe Kaufman et Abel Ferrara. Le dyptique que forment Le Voyage de Simon Morley et Le Balancier du temps est d’ores et déjà considéré comme un des classiques de la littérature anglo-saxonne, tout aussi important que le chef-d’œuvre d’H.G. Wells : La Machine à explorer le temps.

L’avis de Philémont

Simon Morley s’ennuie ferme au sein de l’agence publicitaire new-yorkaise dans laquelle il travaille. Alors quand il a l’opportunité d’être associé à un projet gouvernemental secret qui s’intéresse au voyage temporel, il ne tergiverse pas longtemps. Ce projet est en outre remarquable pour son absence totale de recours à la technologie ; le voyage dans le temps dépend uniquement des conditionnements psychique et physique des voyageurs, lesquels passent par quelques aménagements matériels (la reconstitution des conditions de vie du lieu et de l’époque que l’on souhaite retrouver) et la maîtrise des techniques de l’hypnose. Morley ayant des aptitudes particulières dans ce dernier domaine, c’est sans mal qu’il se retrouve dans le New York de 1882. Pour autant il faut maintenant veiller à ne pas interférer sur les événements du passé afin de ne pas modifier le futur duquel il vient…

Si la thématique du voyage temporel est éculée depuis longtemps, Le voyage de Simon Morley est singulier à au moins deux titres. Le premier est justement cette absence de technologie et le fait que la remontée dans le temps dépende uniquement de capacités psychiques. Le second est la puissance évocatrice de la prose de Jack FINNEY, l’auteur allant même jusqu’à évoquer des lieux aujourd’hui disparus, ou pas encore construits, comme la statue de la Liberté. Surtout, tout le roman est illustré de dessins et de photographies d’époque, et attribués à Simon Morley pour l’occasion, lesquels permettent l’immersion totale du lecteur dans le New York de 1882.

Si l’on ajoute à cela une intrigue certes pas particulièrement inattendue mais rondement menée, on comprend que Le voyage de Simon Morley est tout simplement un divertissement de qualité dans lequel le lecteur se laisse emporter avec un plaisir non dissimulé.


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