Elliot du Néant

CALVO David

Article publié le dimanche 6 octobre 2013 par Philémont

Quatrième de couverture

Islande, 1986. Dans la petite école d’Hafnafjordur, entre une falaise arpentée par les fées et un champ de lave hanté par le passé, se noue un drame cosmique aux fantastiques implications. À la veille de la grande kermesse annuelle, Elliot, le très vieux concierge muet, a quitté sa chambre sans fenêtres, fermée de l’intérieur.

Bracken, le professeur de dessin, part à sa recherche flanqué de deux tortues, sans se douter que cette aventure l’amènera à franchir le seuil de la réalité, là où absurde, poésie et dangers se fondent en une vertigineuse chasse aux secrets.

Et si le Néant était quelque chose plutôt que rien ?

Voix singulière de la littérature de l’imaginaire, farfadet imprévisible et passionné, David Calvo est auteur, dessinateur et game designer. Elliot du Néant est son septième roman.

L’avis de Philémont

Disons-le d’emblée, Elliot du Néant ne se positionne pas pour être un best-seller. L’imaginaire de David CALVO, qu’il soit écrit ou dessiné, est en effet singulier et basé sur la mise en scène des émotions et des expériences du réel, surtout les plus improbables.

En l’occurrence, il s’agit de la recherche d’Elliot, un vieil homme qui vit au sein d’une école islandaise, dans une pièce sans fenêtre et qui disparaît tout bonnement en ayant fermé sa chambre de l’intérieur. Le narrateur est Bracken, un professeur de dessin français ayant exercé dans cette école et ayant bien connu et apprécié le disparu. Ajoutons à cela un couple de tortues parlantes, parfois à la façon de Statler et Waldorf (les deux vieux critiques dans la loge-balcon du Muppet Show), un morse qui sert la soupe à une nuée de macareux, et une star de la pop anglaise des années 1980, et nous obtenons un récit qui très vite nous fait passer dans le Néant à la façon d’Alice qui passe de l’autre côté du miroir.

L’écriture est à l’avenant du contexte : totalement décalée, mais parfaitement maîtrisée et toujours très poétique. D’ailleurs on peut encore citer un personnage à part entière dans le roman de David CALVO, à savoir le sonnet en yx de Stéphane MALLARME, tout aussi énigmatique que le roman qui le prend pour modèle.

Elliot du Néant est finalement un roman exigeant pour au moins deux raisons. La première est qu’il est à l’opposé de tout cartésianisme et que pour l’apprécier il faut accepter de ne se laisser porter que par la beauté du texte sans chercher à trouver une quelconque logique dans le récit. La seconde est que le lecteur doit aussi être doté d’une solide culture générale pour apprécier les réflexions philosophiques essaimées un peu partout dans le roman. C’est à ces deux conditions, et uniquement à celles-ci, que le roman sera apprécié à sa juste valeur.


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