Une forme de guerre

BANKS Iain M.

Article publié le dimanche 15 septembre 2013 par Philémont

Quatrième de couverture

Horza, l’un des derniers métamorphes, peut modifier sa forme à sa guise, ce qui en fait une redoutable machine de guerre. Il s’est engagé, aux côtés des Idirans, dans une croisade personnelle contre la Culture, cette immense société galactique anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Mais son combat n’est qu’une escarmouche insignifiante dans la grande guerre qui embrase la Galaxie, entre la Culture et les Idirans fanatiques. Une guerre anachronique : une guerre de religion. Après L Homme des jeux et L’Usage des armes, voici le troisième volume de la série de la Culture, la plus grande épopée galactique depuis Fondation, Dune et Hypérion.

L’avis de Philémont

La Culture est une civilisation pan-galactique dont le fondement est une utopie anarchiste dans laquelle ont disparu toutes références à la loi, l’argent et la propriété, et où cohabitent à égalité humains, extra-terrestres, drones et autres machines. Elle s’appuie sur une technologie hautement perfectionnée, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle (bien des machines sont des créatures pensantes) et du corps biologique (modifiable à volonté). Quant à sa philosophie c’est celle de l’intégration des sociétés qu’elle rencontre dans son inexorable expansion.

La Culture existe depuis neuf millénaires et compte trente mille milliards d’habitants. Son histoire est marquée par la guerre idirane, qui a fait rage pendant plusieurs décennies et causé des millions de morts dans chaque camp. Il est vrai que les idirans sont en totale opposition avec la Culture puisque les fondements de leur société sont religieux, donc structurés de manière éminemment collectivistes et rigides. Cette guerre est au cœur du premier roman du cycle de la Culture présenté ici.

Un vaisseau de la Culture s’est autodétruit pour échapper à une interception ennemie. Les derniers signaux émis par le vaisseau laissent penser que, poussé par la nécessité, l’intelligence artificielle, ou Mental, qui le commandait s’est réfugiée sous la surface de la planète Schar. Les Idirans chargent alors Bora Horza Gobuchul, un métamorphe, de s’emparer du supercalculateur, tandis que la Culture envoie un agent pour essayer de l’en empêcher…

Une forme de guerre est donc un space opera consacré aux aventures du métamorphe. Si celles-ci sont pour le moins mouvementées, Iain M. BANKS prend aussi le temps de monologues intérieurs et de longs dialogues. C’est d’ailleurs par eux, et grâce aux thèmes qui y sont développés, que le lecteur aborde la Culture qui n’est finalement pas mise en scène directement. Plus qu’un roman d’action, Une forme de guerre est même plutôt une réflexion sur la place de l’individu, de la technologie et des valeurs morales dans des sociétés développées en totale opposition, comme celles des idirans et de la Culture. Le titre original du roman (Consider Phlebas) fait en outre référence à un poème de T. S. ELIOT qui s’inscrit dans la tradition du memento mori et qui vise à montrer la vanité des actions individuelles face à la destinée des civilisations.

Au final Une forme de guerre est un roman bien plus exigeant qu’il n’y paraît de prime abord. Il en va bien sûr de sa thématique générale, mais également des longues descriptions propres au space opera disséminées ici et là. Mais comme il est bien difficile de s’attacher à un quelconque personnage dans ce maelstrom d’images et d’idées brillantes, on comprend que la lecture de ce roman s’achève sur une impression mitigée.


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