Silo

Hugh HOWEY

Article publié le mardi 16 juillet 2013 par Philémont

Quatrième de couverture

Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo. Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin. Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.

L’avis de Philémont

La rentrée littéraire 2013 sera marquée par la naissance d’une nouvelle collection dédiée à la Science fiction et à la Fantasy chez Actes Sud. Baptisée Exofictions elle sera inaugurée par le roman Silo de Hugh HOWEY en octobre, qui est précédé d’une réputation de phénomène éditorial international pour avoir emporté un important succès alors même qu’il s’agissait initialement d’une auto-publication numérique.

L’univers qui y est décrit est celui d’une société humaine qui survit dans un silo souterrain de 144 étages. La hiérarchie y est draconienne, les règles de vie strictes, et tout écart est sanctionné par une condamnation à mort, laquelle prend la forme d’un bannissement à l’extérieur du silo où la toxicité de l’air est fatale. Mais une société de quelques milliers d’hommes et de femmes ne peut vivre indéfiniment sans que quelques individus finissent par s’interroger sur la réalité d’une situation. C’est d’ailleurs à ce stade que le roman démarre, avec les interrogations existentielles du shérif en place dans le silo, chargé de faire exécuter les sanctions de bannissement, et lui-même très vite condamné…

Avec Silo, Hugh HOWEY nous propose donc un roman post-apocalyptique. Relativement classique au premier abord, il n’est toutefois pas dénué d’intérêt de par l’ambivalence de son propos. Le roman démarre en effet comme un thriller politique dans lequel le lecteur est témoin de condamnations arbitraires, de morts suspectes et même de l’assassinat du maire, tout en découvrant progressivement l’univers clos dans lequel l’auteur fait évoluer ses personnages. Cela occupe grosso modo le premier tiers du roman, est c’est indéniablement la partie la plus réussie. Le propos bascule ensuite vers ce qui n’est que la conséquence inéluctable de la prise de conscience d’une société pourrie de l’intérieur, à savoir la montée progressive de l’insurrection, depuis les protestations silencieuses jusqu’à la guerre civile ouverte et meurtrière. De ce point de vue Silo n’est pas sans rappeler ce que Brandon SANDERSON a pu faire dans un autre genre, la naïveté du propos en moins, mais la nature du personnage principal en plus (une jeune femme au caractère fort). En revanche cette partie du roman est bien moins équilibrée que la première, ce qui conduit le lecteur à regretter ici et là quelques longueurs, sensation renforcée par le sentiment d’inachevé à la fin du roman, celui-ci n’étant que le premier tome d’une trilogie. Peut-être touche-t-on ici les limites d’une publication en épisodes !?

Il n’en demeure pas moins que Silo est un bon roman de Science fiction, un divertissement certes pas particulièrement original, mais parfaitement mené et dont le propos est loin d’être creux. Il s’agit probablement d’un très bon choix pour démarrer une nouvelle collection dédiée à l’imaginaire.


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