Cristal qui songe

STURGEON Théodore

Article publié le vendredi 30 septembre 2011 par Philémont

Quatrième de couverture

Théodore Sturgeon est un des plus grands écrivains américains de l’étrange. Il est né en 1918 dans l’État de New York. Un rhumatisme articulaire l’obligea à une vie séden­taire et fut à l’origine de sa carrière d’écrivain. Ses deux romans : Les plus qu’humains et Cristal qui songe sont des chefs-d’œuvre incontestés du genre.

Lorsqu’il est renvoyé de l’école, à l’âge de huit ans, cela fait déjà plusieurs années que Horty mange des fourmis en cachette. Fuyant alors la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent, le gamin trouve refuge au sein d’un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux jeunes naines, Zena et Bunny. Mais les personnages les plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le Cannibale, et son étrange collection de cristaux : des cristaux qui peuvent gémir et semblent toujours plongés dans un rêve minéral.

L’avis de Philémont

Premier roman de Theodore STURGEON, premier chef-d’oeuvre, en tout cas classique de la science fiction, Cristal qui songe accuse aujourd’hui le poids des six décennies qui se sont écoulées depuis sa première publication. Ne nous y trompons toutefois pas, ce sentiment n’est que la résultante du contexte historique de la création de l’oeuvre et de l’histoire qui nous y est conté.

Cette histoire c’est celle d’un enfant martyrisé par ses parents adoptifs et qui trouve refuge dans un cirque ambulant dont le fonds de commerce est l’exhibition de phénomènes de foire, autrement considérés comme des « monstres » par la majorité, comme des personnes différentes par les autres. STURGEON y dénonce donc le mépris que le plus grand nombre porte à la minorité, et livre à ses lecteurs une très belle leçon d’humanité. En cela Cristal qui songe n’est certes pas particulièrement innovant, mais le rendu est impeccable.

En revanche, là où Theodore STURGEON fait preuve d’une grande originalité, c’est dans sa mise en scène d’une forme de vie totalement différente de celle des humains, les cristaux. Il a de plus le bon goût de ne dévoiler à ses lecteurs que ce que les hommes en comprennent, maintenant le mystère sur bon nombre de ses caractéristiques, et donnant à cette altérité une crédibilité parfaite. L’idée a depuis été largement reprise, que ce soit en littérature, au cinéma ou à la télévision.

La prose de l’auteur est en outre très belle, alliant parfaitement action et psychologie. Les personnages sont eux aussi très bien caractérisés, de même que la micro-société que représente le cirque ambulant. A défaut d’un chef-d’oeuvre atemporel, cela fait de Cristal qui songe un très beau roman sur la différence et le racisme, une référence dans le domaine spécifique de la science fiction.


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